qu’aux Lappôns qui n’ont pas embrafic le chriftianifme;
leurs races font encore pures & leurs figures telles que
nous les avons préfentëes. Los Lappons, dit M. Kling-
Hedt, reffemblent par la phyfionomie aux amres peuples
de l ’Europe, & particulièrement aux Finnois, à l'exception
que les Lappons ont les os de la mâchoire fiipérieure
plus élevés ; ce dernier trait les rejoint aux Samojedes,
leur taille au-défions de la médiocre les y réunit encore,
ainfi que leurs cheveux noirs ou d’un brun-foncé; ils ont
du poil & de la barbe parce qu’ils ont perdu l’ufage de
fe l ’arracher comme font les Samojedes. Le teint des
uns & des autres eft de la même couleur; les mamelles
des femmes également molles & les mamelons également
noirs dans les deux nations. Les habillemens y font les
mêmes; le foin des rennes, la chafle, la pêche, la
fiupidité & la parefie la même. J ’ai donc bien le droit
de perfifter à dire que les Lappons & les Samojedes ne
font qu’une feule & même elpèce ou race d’hommes
très-différente de ceux de la zone tempérée. '
Si l’on prend la peine de comparer la relation récente
de M. Hcegftroem avec le récit de M. Klingfledt, on
fera convaincu, que quoique les ufages des Lappons aient
un peu varié, ils font néanmoins les mêmes en général
qu’ils étoient jadis, & tels que les premiers relateurs les
ont repréfentés :
Ils font, dit M. Hoegftrcem, d’une petite taille, d’un teint bafané
. . . . Les femmes, dans le temps de leurs maladies périodiques, fe
tiennent à la porte des tentes & mangent feules. . . . Les Lappons
furént de tout temps des hommes pafteurs, ils ont de grands troupeaux
de rennes, dont ils font leur nourriture principale; il n’y a guère'
de familles qui ne confomment au moins un renne par femaine,,
Sc ces animaux leur fourniffent encore du lait-abondamment, dont
les pauvres fe nourrilfent. Ils ne mangent pas par terre comme les
Groënlandois & les Kamtfchakales, mais dans des plats faits de gros
drap, ou dans dès corbeilles pofées fur une table; ils préfèrent
pour leur boiffon', l’eau de neige fondue, à celle des rivières. . . .
des cheveux noirs, des joues enfoncées, le vifage large, le menton'
pointu, font les traits communs aux deux fexes. Les hommes ont
peu de barbe & la taille épaiffe, cependant ils font très-légers à la,
courfe. . . . Ils habitent fous des tentes faites de peaux de rennes
ou de dlap, ils couchent fur des feuilles, fur lefquelles ils étendent
une ou plufieurs peaux de rennes. . ... C e peuple en général eft
errant plutôt* que fédentaire; il eft'rare que les Lappons relient'
jilus de quinze jours dans le même endroit, aux approches du-
printemps la plupart fejranfportent avec leurs familles, à vingt ou
trente.; milles de dillance dans la montagne, pour tâcher d’éviter de
payer le tribut. . . . . II n’y a aucun liège dans leurs tentes, chacun
s’aflied par te r r e ,. .'. ils attèlent les rennes à dès traîneaux pour'
tranfporter leurs tentes & autres effets, ils ont aufli des bateaux
pour voyager fur l ’eau & pour pêcher. . . . Leur première arme:
eft l ’arc fimple fans poignée , fans mire, d’environ ,une, toife de
longueur. . . . Ils baignent leurs enfans au fortir- du fein de leur'
mère, dans une décoélion d’écorce d’aulne.. . . Quand les Lappons
chantent, on dirait qu’ils hurlent, ils ne font aucun ufage de la
rime, mais ils ont des refrains très - fréquens. . . Les femmes"
Lappones font robuftes, elles enfantent avec peu de douleur; elles
baignent fouvent leurs enfans en les. plongeant jufquau cou dans'
beau froide: toutes les mères nourrilfent leurs enfans, & dans le
befoin elles y fuppléent par du lait de rennes. . , . L a fuperftitron-
de ce peuple eft idiote, puérile, extravagante, baffe & honteufe;.
chaque perfonne, chaque, année ,, chaque mois, chaque femaine-a.