En Mande & dans les pays encore plus voifins du
Nord, on fait bouillir des moufles & du varec.
Les Nègres mangent volontiers de l’éléphant & des
chiens.
Les Tartares de l ’Afie & les Patagons de l’Amérique,
vivent également de la chair de leurs chevaux.
Tous les peuples voifins des mers du Nord, mangent
la chair des phoques, des morfes & des ours.
Les Africains mangent auffi la chair des panthères
& des lions.
Dans tous les pays chauds de l’un & l’autre continent,
on mange de prefque toutes les efpèces de finges.
Tous les habitans des côtes de la mer, foit dans les
pays chauds, foit dans les climats froids, mangent plus
de poiflon que de chair. Les habitans des îles Orcades,
les Iflandois, les Lappons, les Groënlandois ne vivent
pour ainfi dire que de poiflon.
L e lait fert de boiflon à quantité de peuples ; les
femmes Tartares ne boivent que du lait de jument; le
petit lait, tiré du lait de vache, eft la boiflon ordinaire
en Iflande.
II feroit à defirer qu’on raflemblât un plus grand
nombre d’obfervations exactes fur la différence des nourritures
de l’homme dans les climats divers, & qu’on pût
faire la comparaifon du régime ordinaire des différens
peuples, il en réfulteroit de nouvelles lumières fur la
caufè des maladies particulières, & pour ainfi dire indigènes
dans chaque climat.
A D D I T I O N
À l ’article de la Vieilleffe è? de la M o r t ,
tome I I , in-4.0 page •ÿyi.
J ’a i cité, d’après les Tranfaélions philofophiques,
deux vieillefles extraordinaires, l’une de cent foixante-
cinq ans, & 1 autre de cent quarante-quatre. On vient
d’imprimer en Danois la vie d’un Norvégien, Chriftian-
Jacobfen Drachenberg, qui eft mort en 1 7 7 2 , âgé de
cent quarante-fix ans, il étoit né le 18 novembre 162 6,
& pendant prefque toute fa vie il a fervi & voyagé fur
mer, ayant même fubi l ’efclavage en Barbarie pendant
près de feize ans, il a fini par fe marier à l’âge de cent
onze ans ftij;
Un autre exemple, eft celui du vieillard de Turin,
nommé A ndré-B rïjïo de B ra , qui a vécu cent vingt-deux
ans fept mois & vingt-cinq jours, & qui auroit probablement
vécu plus long-temps, car il a péri par accident,
s’étant fait une forte contufion à la tète en tombant; il
n’avoit, à cent vingt-deux ans, encore aucune des
infirmités de la vieillefle ; c’ étoit un domeftique aélif,
& qui a continué fon fervice jufqu’à cet âge (b ).
Un quatrième exemple, eft celui du fleur de Lahaye,
qui a vécu cent vingt ans ; il étoit né en France, il avoit
(a) Gazette de France, du vendredi 11 novembre 1 7 7 4 , article
de Varfovie.
(b) Ibid. du. lundi 14 novembre 1 7 7 4 , article de Tarin.