perfuade encore mieux, & qui feule achève cle convaincre.
Il laifToit paroître lès talens & cachoit lès vertus ;
fon zèle charitable s’étendoit en fecret à tous les indigens ;
riche par fon patrimoine & plus encore par les grâces
du Roi, dont nous ne pouvons trop admirer la honte
hienfaifante, M. de Vauréal fans celfe faifoit du bien, &
le faifoit en grand ; il donnoit fins mefore ; il donnoîï
en filence ; il forvoit ardemment, il fervoit fans retour
perfonnel ; & jamais ni les befoins du faite fi preffans
à la Cour, ni la crainte û fondée de faire des ingrats
n’ont balancé dans cette ame généreufè le fentiment plus
noble d’aider aux malheureux.
R É P O N S E à M . le chevalier D E C H AT e l u x ,
le jour de f a réception à V Académie Françoife,
te jeudi 2 7 avril 1 7 7 J .
M o n s i e u r ,
O n ne peut qu’accueillir avec emprelfement quelqu’un
qui fe préfente avec autant de grâce ; le pas que vous avez
fiit en arrière for le feuil de ce temple, vous a fait
couronner avant d’entrer au fanduaire^V/ vous veniez
à nous, & votre modeftie nous a mis dans le cas d’aller
tous au devant; arrivez en triomphe & ne craignez pas
que j’afflige cette vertu qui vous eft chère ; je vais meme
la fitisfàire en blâmant à vos yeux ce qui foui peut la
faire rougir.
La louange publique, figne éclatant du mérite, eft une
monnoie plus précieufe que l’or ; mais qui perd fon prix
& même devient vile , lorfqu’on la convertit èn effets
de commerce. Subiffant autant de déchet par le change,
que le métal, figne de notre richeffe, acquiert de valeur
par la circulation, la louange réciproque néceffairement
exagérée,' n’ofïre-t-elle pas un commerce flifpect entre
particuliers, & peu digne d’une compagnie dans laquelle
(h) M. ïe chevalier de Chatelux, qui étoit déliré par l’Académie,
& qui en coniequence s’étoit préfenté, fe retira pour engager Aide
Aîalesherjaes à paffer avant lui.
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