ils les recouvrent enfuite avec des feuilles de palmier & de grands
morceaux d’écorce. L a . porte n’eft qu’une ouverture oppofée à
l ’endroit où l ’on fait le feu. Iis fe couchent fous ces hangards
en fe repliant le corps en rond, de manière que les talons de
l ’un touchent la tête de l ’autre ; dans cette pofition forcée une
des huttes contient trois ou quatre perfonnes. En avançant au
nord, le climat devient plus chaud & les cabanes encore plus
minces. Une horde, errante confirait ces cabanes dans les endroits
qui lui fournilfent de la fubfiltance pour un temps, & elle les
abandonne lorlqu’on ne peut plus y vivre. Dans les endroits où
ils ne font que pour une nuit ou deux, ils couchent fous les
builfons ou dans l’herbe qui a près de deux pieds de hauteur.
Ils fe nourriffent principalement de poiffon, ils tuent quelquefois
des Kanguros (greffes' gerboifes) & même des oifeaux.. . .
Ils font griller la chair fur des charbons, ou ils la font cuire
dans un trou avec des pierres chaudes, comme les Infulaires de
la mer du Sud.
J ’ai cru devoir rapporter par extrait cet article de la
relation du capitaine C o o k , parce qu’il efl le premier
qui ait donné une defeription détaillée de cette partie
du monde.
La nouvelle Hollande efl donc une terre peut-être
plus étendue que toute notre Europe, & fituée fous un
ciel encore plus heureux ; elle ne paraît ftérile que par
le défaut de population, elle fera toujours nulle fur le
glohe tant qu’on fe bornera à la vifite des côtes, &
qu’on ne cherchera pas à pénétrer dans l’intérieur des
terres, qui, par leur pofition, femblent promettre toutes
les richeffes que la Nature a plus accumulées dans les
pays chauds que dans les contrées froides ou tempérées.
À l ’H i s t o i r e N a t u r e l l e . 5 5 5
Par la defeription de tous ces peuples nouvellement
découverts, & dont nous n’avions pu faire l’énumération
dans notre article des variétés de i’efpèce humaine (h),
il paroît que les grandes différences, c’eft - à - dire, les
principales variétés dépendent entièrement de l’influence
du climat; on doit entendre par climat, non-feulement
la latitude plus ou moins élevée, mais aufli la hauteur
ou la dépreffion des terres , leur voifinage ou leur
éloignement des mers, leur fituation par rapport aux
vents, & fur-tout au vent d’eft, toutes les circonflances
en un mot qui concourent à former la température de
chaque contrée; car e ’eft de cette température plus ou
moins chaude ou froide, humide ou sèche, que dépend
non-feulement la couleur des hommes , mais l’exiflence
même des efpèees d’animaux & de plantes, qui tous
affeélent de certaines contrées, & ne fè trouvent pas
dans d’autres ; e’efl: de cette même température que
dépend par conféquent la différence de la nourriture
des hommes, féconde caufè qui influe beaucoup fur
leur tempérament, leur naturel, leur grandeur & leur
force.
Sur les Blafards é f Nègres blancs.
M ais indépendamment des grandes variétés produites
par ces caufes générales, il y en a de particulières dont
quelques-unes me paroiffent avoir des caractères fort
bizarres, & dont nous n’avons pas encore pu faifir
(h) Hiftoire Naturelle, volume I I I , page 3 7 1 & fuivantes.
A a a a i;