propre fobfiance la majeure partie des différentes liqueurs
contenues dans l’oeuf qui efi fa vraie matrice, & qui ne
diffère des autres matrices que parce qu’il eft féparé du
corps de la mère ; & lorfque l’embryon a pris dans cette
matrice affez d’accroiffement & de force pour brifer fa
coque, il emporte avec lui le refie des fobftances qui y
étoient renfermées.
Cette mécanique de la génération des ovipares, quoi-
qu’en apparence plus compliquée que celle de la génération
des vivipares, eft néanmoins la plus facile pour
la Nature, puifqu’eile eft la plus ordinaire & la plus
commune; car fi l’on compare le nombre des efpèces
vivipares à celui des efpèces ovipares, on trouvera que les
animaux quadrupèdes & cétacées, qui fouis font vivipares*
ne font pas la centième partie du nombre des oifeaux, des
poifTons & des infeétes qui tous font ovipares ; & comme
cette génération par les oeufs a toujours été celle qui s’efl
préfentée le plus généralement & le plus fréquemment,
il n’eft pas étonnant qu’on ait voulu ramener à cette génération
par les oeufs, celle des vivipares, tant qu’on n’a
pas connu la vraie nature de l’oeuf, & qu’on ignorait
encore fi la femelle avoit, comme le mâle, une liqueur
féminale : l’on prenoit donc les tefticules des femelles pour
des ovaires, les véficules lymphatiques de ces tefticules
pour des oeufs, & on s’éloignoit de la vérité, d’autant plus
qu’on rapprochoit de plus près les prétendues analogies,
fondées for le faux principe omnia ex oyo que toute
génération yenoit d’un oeuf.
A D D I T I O N
A l article des Variétés dans la Génération,
volume I I , page 320; é f aux articles où
i l e jl quejlion de la Génération Jpontanée,
page 420.
JV1.es recherches & mes expériences fur les molécules
organiques, démontrent qu’il n’y a point de germes
préexiftans, & en même temps elles prouvent que la
génération des animaux & des végétaux n’eft pas univoque;
qu’il y a peut-être autant d’êtres, foit vivans, foit végé-
tans, qui fo reproduifont par l’affemblage fortuit des
molécules organiques, qu’il y a d’animaux ou de végétaux
qui peuvent fe reproduire par une fucceffion confiante
de générations ; elles prouvent que la corruption , la dé-
compofition des animaux & des végétaux, produit une
infinité de corps organifés vivans & végétans ; que quelques
uns, comme ceux de la laite du Calmar, ne font que
des efpèces de machines, mais des machines qui, quoique
très-fimples, font aétives par elles-mêmes; que d’autres,
comme les animaux fpermatiques, font des corps qui,
par leur mouvement, femblent imiter les animaux; que
d’autres reffemblent aux végétaux par leur manière de
croître & de s’étendre dans toutes leurs dimenfions :
fi11’!! y en a d’autres, comme ceux du blé ergoté, qu’on