années, c ’e ft-à -d ire , depuis 1686 jufques & Compris
16 9 5 , il eft né 75400 garçons & 7 14 5 4 filles, &
qu’il eft mort dans ces mêmes dix années, 112825
hommes & 106798 femmes, ce qui fait, année moyenne,
7540 garçons & 7 1 4 6 filles, en tout 14686 naiffances;
& pour l’année moyenne des morts 11282 hommes &
10680 femmes, en tout 21962 morts. Comparant en-
fuite les naiffances & les morts pendant ces dix premières
années, avec les nailfances & les morts pendant les dix
dernières, c ’eft-à-dire, depuis 1749 jufques & compris
1 7 5 8 , on trouve qu’il eft né 7 5 59 4 garçons & 7 1 9 1 4
filles ; & qu’il eft mort, dans ces mêmes dix dernières
années, 106519 hommes & 107892 femmes, ce qui
fait, année moyenne, 75 59 garçons & 7 19 1 filles, en
tout 14750 nailfances; & pour l’année moyenne des
morts 10652 hommes & 10789 femmes, en tout 21441,
morts : en forte que le nombre des nailfances à cette
dernière époque, n’excède celui des nailfances à la première
époque, que de 64 fur 14686, & le nombre des
morts eft moindre de 521 ; d’où il fuit qu’en fbixante-
treize années la population de Londres n’a point augmenté,
& qu’elle étoit encore en 1758 ce qu’elle étoit en 1 686,
c ’eft-à-dire, trente-une fois 21701-- ou 672746; &
cela tout au plus; car fi l’on ne multiplioit le nombre
des morts que par 30, on ne trouveroit que 651045
pour la population réelle de cette ville; ce nombre de
trente vivans pour un mort dans la ville de Londres, a
été adopté par tous les auteurs Anglois qui ont écrit fur
cette matière; Graunt, Petty, Corbyn-Morris, Smart
& quelques autres, femblent être d’accord fur ce point ;
néanmoins je crois qu’ils ont pu fe tromper, attendu
qu’il y a plus de différence entre 30 & 35 qu’on n’en
doit préfumer dans la falubrité de l’air de Paris relativement
à celui de Londres.
On voit auffi par cette comparaifon, que le nombre
des enfans mâles furpaffe celui des femelles à peu-près
en même proportion dans les deux époques; favoir,
d’un dix-huitième dans la première époque, & d’un peu
plus d’un dix-neuvième dans la féconde.
Et enfin, cette comparaifon démontre que Londres a
toujours eu befoin d’un grand fupplément tiré du dehors
pour maintenir fa population , puifque dans ces deux
époques éloignées de foixante - dix ans, le nombre des
nailfances à celui des morts n’eft que de 7 à 10 ou
de 7 à 1 1 , tandis qu’à Paris les naiffances égalent les
morts à un foixante-quinzième près.
Mais dans cette fuite d’années depuis 1686 jufqu’à
1 7 5 8 , il y a eu une période de temps, même affez
longue, pendant laquelle la population de Londres étoit
bien plus confidérable; favoir, depuis l’année 1 7 14
jufqu’à l’année 1734; car pendant cette période qui eft
de vingt-un ans , le nombre total des nailfances a été de
3 7 7 5 6 9 , c ’e ft-à -d ire , de 1 7 9 7 9 ^ année moyenne,
tandis que dans les vingt-une premières années depuis
1686 jufqu’à 170 6 , le nombre des naiffances, année
moyenne, n’a été que de 15131 ÿ , & dans les vingt-une