A D D I T I O N
y4 Varticle de l'E n fa n c e , vol. II, page 456.
I.
Enfans nouveaux -nés auxquels on efl obligé de couper
le filet de ta langue.
O N doit donner à teter aux enfans dix ou douze
heures après leur naiffance ; mais il y a quelques enfans
qui ont le filet de la langue fi court, que cette efpèce
de bride les empêche de teter, & l ’on efl obligé de
couper ce filet ; ce qui efl; d’autant plus difficile qu’il efl
, plus court, parce qu’on ne peut pas lever le bout de la
langue pour bien voir ce que l’on coupe. Cependant
lorfque le filet efl coupé, il,faut donner à teter à
l ’enfant tout de fuite après l ’opération, car il efl arrivé
quelquefois que faute de cette attention, l ’enfant avale
fà langue à force de fucer le fang qui coule de la petite
plaie qu’on lui a faite (a ).
I I.
Sur Vufage du Maillot i f des Corps.
J ’a i dit, vol. II, pages qpy <tr 4J J?, que les bandages
du maillot ainfi que les corps qu’on fait porter aux enfans
(a) Voyez les obfervations de M. Petit, fur les maladies des enfans
nouveaux-nés. Mémoires de l’Académie des Sciences , année 1742,
page 2 ; 4 .
& aux filles dans leur jeuneffe , peuvent corrompre
l ’affemblage du corps , & produire plus de difformités
qu’ils n’en préviennent. On commence heureufèment à
revenir un peu de cet ufagepréjudiciable, & l’on ne fauroit
trop répéter ce qui a été dit à ce fujet par les plus
favans Anatomiftes. M. Winfïow a obfervé dans plufieurs
femmes & filles de condition, que les côtes inférieures
fè trouvoient plus baffes, & que les portions cartilagi-
neufès de ces côtes étoient plus courbées que dans les
filles du bas peuple ; il jugea que cette différence ne
pouvoit venir que de l ’ufàge habituel des corps qui font
d’ordinaire extrêmement ferrés par en bas. Il explique &
démontre par de très-bonnes raifons tous les inconvé-
niens qui en réfultent ; la refpiration gênée par le ferrement
des côtes inférieures & par la voûte forcée du diaphragme
trouble la circulation, occafionne des palpitations, des
vertiges, des maladies pulmonaires, &c. la compreffion
forcée de l’eftomac , du foie & de la rate, peut auffi
produire des accidens plus ou moins fâcheux par rapport
aux nerfs, comme des foibleffes, des fùffocations, des
tremblemens, &c. (b).
Mais ces maux intérieurs ne font pas les fouis que
l ’ufage des corps occafionne ; bien loin de redreffer les
tailles défeétueufos, ils ne font qu’en augmenter les
défauts, & toutes les perfonnes fonfées devroient prof-
crire dans leurs familles l’ufage du maillot pour leurs * &
(b) Mémoires de l’Académie des Sciences, année 1741 , pages 3 6
& fuiyantes.