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aucun moule fubfiftant, elles pourroient travailler la
matière brute en grand; produire d’abord une infinité
d’étres organifés, dont les uns n’auroient que la faculté
de croître & de fe nourrir, & d’autres plus parfaits qui
feroient doués de celle de fe reproduire ; ceci nous
paroît clairement indiqué par le travail que ces molécules
33 rejetée, ne foit la caufe de cet
» engourdifft-ment où je la trouvai
33 le matin & qui me la fit croire
» morte, je ne la tirai de oet état
» qu’en l’échaufiànt avec mon
» haleine, moyen dont je me fuis
» toujours fervi quand elle m’a
» paru avoir moins de vigueur :
» peut-être aufli le manque de
30 chaleur a-t-il été caufe qu’elle
33 n’a point changé de peau, &
33 qu’elle a fenfiblément dépéri
33. pendant le temps que je l ’ai
33. çonfervée - . . •
33 Cette chenille étoit brunâtre
33 avec des bandes longitudinales
33 plus noires, elle avoit feize
33 jamhes & marchoit comme les
33 autres chenilles ; elle avoit de
33 petites.aigrettes de poil, princi-
33 paiement fur les anneaux de
33 Ion corps.................. La tête
33 noire , brillante , écaiileufe,
33 divifée par un fillon en deux
33 parties égales, ce qui pourroit
» faire prendre ces deux parties
33 pour les deux yeux. Cette tête
eft attachée au premier anneau; a
quand la chenille s’alonge , on «
aperçoit entre- la tête & le «
premier anneau, un intervalle «
membraneux d’un blanc - fale, «
que je croirois être le cou, fi «
entre les autres anneaux je «
n’eus pas également dillingué «
cet intervalle qui eft fur - tout «
lènfible entre le premier & le «
fécond, & le devient moins à «
proportion de l’éloignement de «
la tête. - ‘ «
Dans le devant de la tête «
on aperçoit un efpace trian- «
gulaire blanchâtre, au bas du- a
quel eft une partie noire & «
écaiileufe, comme celle qui «
forme les deux angles fupé- «
rieurs ; O n t pourroit regarder «
celle-ci comme uneelpèce de 33
mufeau... . . Fait au Mans, «
le 6 Juillet 1 7 6 1 . »
Cette relation eft appuyée d’un
certificat ligné de la malade, de
fon Médecin & de quatre autres
témoins.
À l 'H i s t o i r e N a t u P E L L E . 363
font en petit dans la putréfaction & dans les maladies
pédiculaires où s’engendrent des êtres qui ont la puifiance
de fè reproduire; fa Nature ne pourroit manquer défaire
alors en grand ce qu’elle ne fait aujourd’hui qu’en petit,
parce que la puifiance de ces molécules organiques,
étant proportionnelle à leur nombre & à leur liberté,
elles formeroient de nouveaux moules intérieurs, auxquels
elles donneroient d’autant plus d’extenfion qu’elles
fè trouveroient concourir en plus grande quantité à la
formation de ces moules, lefquels préfenteroient dès-lors
une nouvelle Nature vivante, peut-être affez femblable
à celle que nous connoifions.
C e remplacement de la Nature vivante ne fèroit
d’abord que très - incomplet, mais avec le temps tous
les grands êtres qui n’auroient pas la puifiance de fe
reproduire difparoîtroient ; tous les corps imparfaitement
organifés, toutes les efpèces défêétueufès s’évanouiroient,
& il ne refteroit, comme il ne refte aujourd’hui, que les
moules les plus puiflans , les plus complets, foit dans les
animaux, foit dans les végétaux, & ces nouveaux êtres
feroient en quelque forte fomblables aux anciens, parce
que la matière brute & la matière vivante étant toujours la
même, il en réfulteroit le même plan général d’organifà-
tion & les mêmes variétés dans les formes particulières;
on doit feulement préfùmer d’après notre hypothèfo, que
cette nouvelle Nature fèroit rapetiflée, parce que la chaleur
du globe eft une puifiance qui influe fur l ’étendue des
moules, & cette chaleur du globe n’étant plus auflï forte
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