D e la féconde Table des baptêmes, mariages &
mortuaires, qui contient vingt-deux années depuis 1745
jufques & compris 176 6 , on peut inférer; i.° que les
mois dans lefquels il naît le plus d’enfâns, font les mois
de Mars , Janvier & Février, & que ceux pendant lefquels
il en naît le moins, font Juin, Décembre & Novembre t
car en prenant le total des naiffances dans chacun de ces
mois pendant les vingt-deux années; on trouve qu’en
Mars il eft né 3 7 7 78 , en Janvier 37691 , & en Février
3 s 8 16 enfans ; tandis qu’en Juin il n’en eft né que
3 18 5 7 , en Décembre 32064 & en Novembre 32836.
Ainfi les mois les plus heureux pour la fécondation des
femmes font Juin, Août & Juillet, & les moins favorables
font Septembre, Mars & Février; d’où l ’on peut inférer
que dans notre climat, la chaleur de l ’été contribue au
fùccès de la génération,
2.0 Que les mois dans lefquels il meurt le plus de
monde font Mars, Avril & Mai, & que ceux pendant
lefquels il en meurt le moins font A o û t, Juillet & Septembre;
car en prenant le total des morts dans chacun
de ces mois pendant les vingt-deux années, on trouve
qu’en Mars il eft mort 42438 perfonnes, en Avril
42299 , & en Mai 38444, tan8is qu’en Août il n’en èft
mort que 28520, en Juillet 2 9 19 7 , & en Septembre
29251. Ainfi c ’eft après l’hiver & au commencement
de la nouvelle faifon que lés hommes, comme les plantes,
périffent en plus grand nombre.
3.0 Qu ’il naît à Paris plus de garçons que de filles;
mais feulement dans la proportion d’environ 27 à 26,
tandis que dans d’autres endroits cette proportion du
nombre des garçons & des filles eft de 17 à 16
comme nous l’avons dit vol. I I , page 173 ; car pendant
çes vingt-deux années la fournie totale des naiffances des
mâles eft 21 19 7 6 , & la fournie des naiffances des
femelles eft 204205 , c ’eft - à-dire, d’un vingt - feptième
de moins à très-peu-près.
4.0 Q u ’il meurt à Paris plus d’hommes que de femmes,
non-fèulement dans la proportion des naiffances des mâles
qui excèdent d’un vingt - feptième les naiffances des
femelies, mais encore confidérablement au-delà de ce
rapport, car le total des mortuaires pendant ces vingt-
deux années, eft pour les hommes de 2 2 1698, & pour
les femmes de 19175 3 ; & comme il naît à Paris vingt-
fept mâles pour vingt-fix femelles, le nombre des mortuaires
pour les femmes devroit être de 2 13 4 8 7 , celui
des hommes étant.de 22 1698, fi les naiftànces & la
mort des uns & des autres étoient dans la même proportion
; mais le nombre des mortuaires des femmes
n’étant que de 19175 3 , au lieu de 21 3 4 8 7 , il s’enfuit
(en fuppofant toutes chofes égales d’ailleurs) que dans
cette ville, les femmes vivent plus que les hommes,
dans la raifon de 213487 à 1 9 1 7 5 3 , c ’eft-à-dire un
neuvième de plus à très-peu-près. Ainfi fur dix ans de
vie courante, les femmes ont un an de plus que les
hommes à Paris; & comme l’on peut croire que la
Nature feule ne leur a pas fait ce don, c ’eft aux peines,
N n ij