d’ailleurs. Cette même vérité fe confirme par la cornpa-
raifon des extraits de baptêmes avec les extraits mortuaires,
par laquelle on voit que pendant les neuf années , depuis
1728 jufquà 1 7 3 6 , le nombre des baptêmes à Londres
ne s'effc trouvé que de 15 4 9 5 7 , tandis que celui des
morts eft de 239327; en forte que Londres a befoin de
fe recruter de plus de moitié du nombre de les naiffances
pour s’entretenir; tandis que Paris fe fuffit à lui-même à
un foixante-quinzième près. Mais cette néceffité de fup-
plément pour Londres, paroît aller en diminuant un peu ;
car en prenant le nombre des nailfances & des morts
pour neuf autres années plus récentes, favoir, depuis
1749 jufqu’à 1 7 5 7 , celui des nailfances fe trouve 'être
13 3299, & celui des morts 196830, dont la différence
proportionnelle eft un peu moindre que celle de 1 54957
à 23932 7 qui repréfènte les nailfances & les morts des
neuf années, depuis 1728 jufqu’à 1736. Le total de ces
nombres, marque feulement qu’en général la population
de Londres a diminué depuis 1736 jufqu’en 17 5 7
d’environ un fixième, & qu’à mefiire que la population
a diminué, les fupplémens étrangers fe font trouvés un
peu moins néceffaires.
L e nombre des morts eft donc plus grand à Paris
qu a Londres, depuis deux ans jufqu’à vingt ans ; enfoite
plus petit à Paris qu’à Londres, depuis vingt ans jufqu’à
cinquante ans; à peu-près égal depuis cinquante à foixante
ans, & enfin beaucoup plus grand à Paris qu’à Londres,
depuis foixante ans jufqu’a la fin de la vie; ce qui paroît
prouver qu’en général on vieillit beaucoup moins à
Londres qu’a Paris, puifque for 13189 perfonnes, il y
en a 2,799 qui ne meurent qu’après foixante ans révolus
à Paris, tandis que for ce même nombre 1 3 18 9 , il n’y
en a que 1820 qui meurent après foixante ans à Londres;
en forte que la vieilleffe paroît avoir un tiers plus de
faveur à Paris qu’à Londres.
Si l’on veut eftimer la population de Londres, d’après
les Tables de mortalités des neuf années, depuis 1749
jufqu’en 1 7 5 7 , on aura pour le nombre annuel des morts
218 70, ce qui étant multiplié par 35 , donne 76 54 50 ;
en forte que Londres contiendroit à ce compte 107450
perfonnes de plus que Paris ; mais cette règle de trente-
cinq vivans pour un mort, que je crois bonne pour
Paris, &plus jufte encore pour les provinces de France,
pourroit bien ne pas convenir à l’Angleterre. Le chevalier
Petty (c), dans fon Arithmétique politique, ne compte
que trente vivans pour un mort, ce qui ne donnerait
que 656100 perfonnes vivantes à Londres; mais je
crois que cet Auteur, très-judicieux d’ailleurs, fe trompe
à cet égard, quelque différence qu’il y ait entre les
influences du climat de Paris & de celui de Londres , elle
ne peut aller à un feptième pour la mortalité ; feulement
il me paroît que dans le fait, comme l’on vieillit moins
a Londres qu’à Paris, il conviendrait d’eftimer 31 le
nombre des vivans relativement aux morts ; & prenant
3 1 Pour ce nombre réel, on trouvera que Londres
(c) E fiais in poiitical arithmeticlL LonÜo'rr, 1 yy j ,