dernières années ; /avoir, depuis 1738 jufqu’à 1758 , ce
même nombre de naiflances, année moyenne, n’a aufli été
que de 1 4 7 9 7 ^ ; en forte qu’il paroît que la population
de Londres a confidérablement augmenté depuis 1686
jufqu’à 1 70 6 , qu’elle étoit au plus haut point dans la
période qui s’eft écoulée depuis 1706 jufqu’à 1 7 3 7 ,
& qu’enfuite elle a toujours été en diminuant jufqu’en
17^8; & cette diminution eft fort confidérable, puifque
le nombre des naiflances qui étoit de 17979 dans ta
période intermédiaire, n’efl que de 14 7 9 7 dans ta der-
nière période ; ce qui fait plus d’un cinquième de moins :
or la meilleure manière de juger de l’accroiflement & du
décroiflfement de la population d’une v ille , c ’eft par
l’augmentation & la diminution du nombre des naiflances,
& d’ailleurs les fùpplémens qu’elle eft obligée de tirer
de l’Etranger font d’autant plus confidérables que le
nombre des naiflances y devient plus petit : on peut donc
aflurer que Londres eft beaucoup moins peuplé qu’il ne
l ’étoit dans l’époque intermédiaire de 1 7 14 à 1 7 3 4 , &
que même il l ’eft moins qu’il ne l’étoit à la première
époque de 1686 à 1706.
Cette vérité fè confirme par I’infpe<£lion de la lifte
des morts dans ces trois époques.
Dans la première de 1686 à 1 70 6 , le nombre des
morts, année moyenne, a été 21 i î 9 f . Dans la dernière
époque depuis 1738 jufqu’à 175 8, ce nombre des morts,
année moyenne, a été 2 3 8 4 ^ ; & dans l ’époque intermédiaire
depuis 1 7 14 jufqu’en 1 7 3 4 , ce nombre des
morts, année moyenne, fe trouve être de 2 6 4 6 3 ^ ;
en forte que la population de Londres devant être eftimée
par la multiplication du nombre annuel des morts par 3 1,
on trouvera que ce nombre étant dans la première
période de i6 8 6 à i 7 o 6 , d e 2 i i y 9 y , le nombre des
habitans de cette ville étoit alors de 6 y y 949; que dans
la dernière période de 1738 à 17^8, ce nombre étoit
de 73920^, mais que dans la période intermédiaire de
1 7 14 à 1 7 3 4 , ce nombre des habitans de Londres étoit
820370, c ’eft-à-dire, beaucoup plus d’un quart fur la
première époque, & d’un peu moins d’un neuvième fur
la dernière. La population de cette ville prife depuis
1686, a donc d’abord augmenté de plus d’un quart ju f
qu’aux années 1724 & 1 7 2 5 , & depuis ce temps elle
a diminué d’un neuvième jufquà 17^8; mais c ’eft feulement
en i’eftimant par le nombre des morts, car fi l’on
veut l’évaluer par le nombre des naiflances, cette diminution
foroit beaucoup plus grande, & je l’arbitrerois au
moins à un feptième. Nous laiflons aux politiques Anglois
le foin de rechercher quelles peuvent être les caufès de
cette diminution de la population dans leur ville capitale.
Il réfiilte un autre fait de cette comparaifon ; c ’eft
que le nombre des naiflances étant moindre & le nombre
des morts plus grand dans la dernière période que dans
la première, les fùpplémens que cette ville a tirés du
dehors ont toujours été en augmentant, & qu’elle n’a
par conféquent jamais été en état, à beaucoup près, de
fuppléer à fa population par fa fécondité , puifqu’il y a dans