3 1 2 H istoire Naturel le .
contient 677970 perfonnes, tandis que Paris n’en
contient que 658000, Ainfi Londres fera plus peuplé
que Paris d’environ un trente - troifième, puifque le
nombre des habitans de Londres ne furpaffe celui des
habitans de Paris, que de 19970 perfonnes fur 658000.
C e qui me fait eftimer 3 1 , le nombre des.vivans,
relativement au nombre des morts à Londres ,-, c ’eft
que tous les Auteurs qui ont recueilli des obfervations
de mortalité, s’accordent à dire qu’à la campagne, en
Angleterre, il meurt un fur trente-deux, & à Londres
un fur trente, & je penfe que les deux eftitnations font
un peu trop foibles ; on verra dans la fuite, qu’en eftimant
31 pour Londres, & 33 pour la campagne en Angleterre,
on approche plus de la .vérité.
L ’ouvrage du chevalier Petty eft déjà ancien , & les.
Anglois l’ont alfez eftimé pour qu’il y en ait eu quatre
éditions, dont la dernière eft de 1755. Ses premières
Tables de mortalité commencent à 166y N Unifient à
1682; mais en ne prenant que depuis l ’année 1667
jufqu’à 1682, parce qu’il y eut une efpèce de pefte à
Londres qui augmenta du triple le nombre des morts •
on trouve pour ces feize années 196196 naiftances &
308335 morts; ce qui prouve invinciblement que dès
ce temps, Londres bien loin de fûffire à fa population,
avoit befoin de fe recruter tous les ans de plus de la
ipoitié du nombre de fès naiftances.
Prenant fur ces fèize ans la mortalité moyenne annuelle,
on trouve 19270 qui, multipliés par 3 1 , donnent
5 9 7 3 9 9 .
5 9 7 3 9 9 Pour Ie nombre des habitans de Londres dans
ce temps. L ’Auteur dit, 669930 en 1682, parce qu’il
n’a pris que les deux dernières années de la Table ;
favoir, 23971 morts en 16 8 1 , & 20691 en 168 2 ,
dont le nombre moyen eft 2 2 3 3 1 , qu’il ne multiplie
que par 3 0 , (1 fur 30 , dit - il, mourant annuellement,
fuivant les obfervations fur les billets de mortalité de Londres,
imprimés en idytf) & cela pouvoir être vrai dans ce
temps ; car dans une ville où il ne naît que deux tiers,
& où il meurt trois tiers, il eft certain que le dernier
tiers qui vient du dehors, n’arrive qu’adulte ou du moins
à un certain âge, & doit par conféquent mourir plus tôt
que fi ce même nombre étoit né dans la ville. En forte
qu’on doit eftimer à trente-cinq vivans côntre un mort
la population dans tous les lieux dont la fécondité ftiffit
à l’entretien de leur population, & qu’on doit au
contraire eftimer au-deftous, c ’eft-à-dire à 33, 32, 31, &c.
vivans pour un mort, la population des villes qui ont
befoin de recrues étrangères pour s’entretenir au même
degré de population.
Le même Auteur obfèrve que dans la campagne en
Angleterre, il meurt un fur trente - deux, & qu’il naît
cinq pour quatre qui meurent ; ce dernier fait s’accorde
a’flez avec ce qui arrive en France ; mais fi le premier
fait eft vrai, il s’enfuit que la falubrité de l’air en France
eft plus grande qu’en Angleterre, dans le rapport de
35 à 3 2 ; car il eft certain que dans la campagne
en France,; il n’en meurt qu’un fur trente-cinq.
Supplément. Tome JV9 R r