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Q^, pie trois ou quatre
Mai. long pour un morci
V O Y A G
i ' un pied d
:cau d
m plus,
'y abondent pas
y aehette des pê-
'ille, desSevmer
des merluches,
_ plusde,.à
n'y elt pas cher n^
mes & les carpes i
moins. Enfin, on
cheurs hors de la
kes, de la grandci
qui ne reviennent pas ;
^ pain, qui
Lesbre-
¿.fols, d'où l'on peut juger du prix
du poiilbn en general. Ils ont encore
un petit poiffon rond, quiatrois
pouces de large , & qui eft long à
proportion, qu'ils nomment Fwemt,
qu'on trouve dans un endroit où
fe jette une petite riviere, comme
dans un puits. J'y en ai pris moimême
en quantité dans un tamis, &:
de plufieurs fortes, dont j'en ai confervé
dans des efprits avec de petits
Soeàahs. J'en aurois auffi confervé
des autres fortes , s'ils euffent été
plus petits.
nte familles
)ns de cette
Il y a environ qi
SArmemms aux er
ville, lefquels y ont des boutiques,
comme on l'a déjà obfervé. Les
¿itns y demeurent dans leur Caravanferai,
où ils font leur négoce.
Leurnombren'eftpas inférieur à celui
des Arméniens , mais ils n'ont
point de femmes.
Ce Caranianferai eftalTez grand,
&: ceint d'une muraille quarrée de
pierre, laquelle a plufieurs portes.
I l y a des gardes aux deux principales,
& on les ferme le foir à une certaine
heure. Les marchands Arméniens,
qui vont & qui viennent, y
prennent leur logement, & j'y reftai
avec eux. Il y en a même qui y demeurent
&: y tiennent boutique. Ils
y ont AesChansovi des quartiers feparez.
Celui des paflagerseftàdeux
étages avec des galleries ; & celui
Demrare des Indùns, qui eft de l'autre côté,
i - eft tout, de bois : mais ils y ont fait
diens &
•ki Are
r g -
+o.
depuis pei
memens. pierre, de crainte du fe
ceux de bois font fujets,
ment eft large & profond, &
pieds en quarré. Les Armenia
faifoient faire un femblable , don
les fondemensétoient déjà élevés é
Il n'y avoit guère que j'étois ei
tCoouufvoeur-s-cette ville, lorfquele fous-Gouver
E S
ou Lieutenant de Roi Mckiete 170
Iwanitz Apochtern, m'envoya prier
le venir trouver. J ' y allaile lendemain,
& eus le bonheur d'y troule
Gouverneur avec fa famille,
f i quelques dames habillées & coef-
" • :s à VAllemande, qui étoient fur
point de s'en aller, & que leurs
roffes attendoient dans la cour.
On me reçut parfaitement bien, &
près m'avoir régalé de vin de
biere, le Gouverneur d i t , quejelui
•ois été recommandé par le Knees,
Borks &mêmeparfa Majefté Czanne.
Enfuite ilfetournavers moi
me pria de le -venir voir tous les
me rendre fervice. Je le
& il fe retira un momentaprès. Lors
qu'il f u t forti, le fous-Gouverneur
me fit paflér dans un autre appartement
avec mon compagnon de
lyage , Mr. Jacoù Vavtdeof, &
nous prefenta quelques rafraichitTemens
Perfans , & m'entretint avec
beaucoup d'honnêteté & de douceur,
chofe qui lui eft très-naturelle.
La plupart des jardins, qui font Jardms:
autour de la ville font remplis de
vignes, & d'arbres fruitiers, & fur
tout de pommiers, de poiriers, de
pruniers & d'abricotiers, dont les
fruits ne font pas des meilleurs.
Mais on y trouve des melons d'eau Melons
admirables, qui furpaffent ceux de
Perfe. Ils laiffent croitré leurs vi-Vignognes
à la hauteur d'un homme,& la'''"'
taillent de maniéré qu'elle ne pouf-
Ife pas plus haut, & l'attachent à
des échalas. Leraifmeneftnoir.ou
d'un bleu fort enfoncé, & afl^ez gros,
à ce qu'on m'a dit,n'yaïantpasété
dans la faifon. Ceux qui croiiTent
dans les jardins des particuliers, foit
Arminiens ou autres, qui ne font
magazin de pas en grand
,u marc!
ceux qui c
01
k
3mbre, fe vendent
J on fait du vin de
,lfent dans les jardins
vignobles, dont on vient de parqui
font prefque tous au Czar,
qui en tire le profit. Ce« vins font
rouges Scaflezagreables. Leterrain
y eft fort fablonneux, & comme il
s'y trouve des fources, ils font de
grands puits dans leurs jardins, Se
y
DE C O R N E I L L E LE B R U N .
170;
îo. Mai.
Canaux.
y conduifent l'eau par des canaux
fouterrains. On la tire enfuite de
ces puits , .à l'aide d'une grande
roue, à laquelle on attache des baquets
, & on la verfe dans des goutieres
de bois qui la font aller par
.it le jardin. Un feul chameau fait
.irner toutes ces roues. Ces jar-
tl
t(
dins ou \
werjtes de
te tous le
me ils fo
des gueril
diftances,
le fruit d;
qu'il y a v o i t p l u s d e io
avoit commencé à plan
bles,cequis'étoitfait,à
par des marchands Perfans, qui en :
voient apporté les cepsdeleurpaï
'ignobles font à 2. ou 5.
lavilles&onenaugmenî
jours le nombre : & comnt
ouverts , on y a placé
:es élevées à de certaines
,oii l'on tient des fentineU
mpêcher qu'on n'en vole
rns la faifon. On m'a dit
o. ans, qu'on
tercesvignoqu'on
croit
J e rendis vifite enfuite à Mr. Wigne, 1705
Qiielques jours après mon arr.
v é e , j'allai rendre vifite à M
Serochcm Beek, deftiné à l'Ambaft'ade
L'Auteui
lend virile
à 1'Am.
baffadciit
de Perfc.
de Suede par le Roi de Per/e. L,
Czar, qui étoit en guerre avec 1;
Siiede, ne voulut pas laiifer paiTej
ce miniftre par fes Etats, & le fit
même arrêter, de forte qu'il avoit
été retenu trois ans en Mofio'sie. Il
avoit environ 60. perfonrfes i fa
f u i t e , & étoit parti deMofcoit quelques
jours avant moi. Il me reçut
fort honnêtement, affis fur fon Sof
a , à la maniéré de l'orient, & me
fit donner du caffé & du Kullabna-
¿ a i , q u i eft une liqueur blanche fort
agréable, compofée de fucre & d'eau
Son poi- de rofes. C'étoit un homme de bonne
mine & fort affable. Il avoit des
mouftaclles jufques aux oreilles, &
la barbe lui pendoit bien un quart
d'aune au deffous du menton, qi
étoit rafe. Son turban étoit blani
& fon Kaftan ou fa vefte, attachée
autour du corps avec une ceint
re de tiffu d'or; & il avoit un be;
Gansjarm côté droit. Il fumoit d'i
Kaljan à la Per fane & avoit deu x d<
meftiques à fes côtés. Celui qui
fa droite étoit armé d'i
toit
grand fabr.
toit d'un fachet
me demanda er
voulois faire le
t l e p o
•ouge.
difcoi
.yage
neau for-
: miniftre
nt , fi je
à'Iffahan
avec lui, dont je m'excufa
homme de mérité, &
Wagenaer, qui m'étoit v
mon arrivée. Monfr.
mena promener fur la r^
une barque à 24. rame;
te par 44,. foldats ,
gnés de dix ou douzi
hautbois, & de quelqi
qui battoient la marchi
pita;
enu voii
5 4.JUÌ
Nou
:re dans
conduiiccompa^
flûtes &
s tambours,
i'Allemantract
beat
eft :
d e l
allâmes à j.werjies d'Afà
l'endroit, où étoit l'annne
ville, il y a environ 120.
Î, dont on ne trouve pas les .
Iindres veftiges à préfent : j'y
uvai cependant quelques offer
s en terre. Il y a 7. ans,qu'onSalpet
découvrit du falpetre dans les
tagnes, & on y travaille avec
up de fuccès. Cet endroit
l'eft de la ville fur la gauche
•iviere en defcendant. Nous
nous amufâmes à tirer des pigeons
en nous en retournant, & paflames
devant les vaiffeaux, qui font fur
l'autre rive.
Le c[mtrieme Juin il furvint une
ifle tempête, qui fit périr devant
aile un vaiffeau chargé de bois ,
fur lequel il y avoit 71. perfonnes,
dont il s'en noya vint neuf. , ;
'Le^fixteme il y arriva 8. barques
de P e i ^ , dont quatreappartenoient
à des Rujfuns, & les autres à des
Mahometans. Elles avoient à bord
quelques marchands Arméniens.
Pendant tout le tems que je reftai
en cette ville, le Gouverneur continua
toujours de me faire mille honnêtetés
, m'envoyant fouvent des
préfens , & me regalant chez lui
de toutes fortes de rafraichifl'emens
Perfans ; me preifant toujours de
lui dire en quoi il pourroit me rendre
fervice. De toutes fes oftri
je
n'acceptai que de la biere ; pa
qu'on n'en pouvoir trouver de fem^
blable à la fienhe pour de l'argent j
& il ne manqua pas de m'en envoyer
une bonne provifion. Comme il
n'ignoroit pas que je devois refter
quelque tems en cette ville, il me
pria de faire fon portrait & celui
de fon fils, ce que je ne pus lui refufer.
Il fiiifoit auffi de fon côté
tout ce qu'il pouvoir pour m'oblis
T l - ".1
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