'Ifi : (•
V O Y
avec 28. hommes de fon équipage,
juill. ÌLir un vaiiTeau de la Compagnie.
I l étoit parti S Angleterre au mois
de Septembre 1703. avec deux vaiffeauXj&
après avoir côtoyé l^Brez
i l j jufques au 60. degré de latitude
meridionale, il doubla k cap de
SES avm- Homn. Le 10. Février 1704. il ayança
jufques illkn de Fernando,
où il rencontra un vaiiTeauirOT/M'i,
contre lequel il eiit un rude combat,
qu'il fut obligé de quitter,
en voyant venir deux autres, & fit
voile vers les côtes de ChilU & du
Pérou. Etant enfuite parvenu au
8. degré de latitude feptentrionale,
il débarqua avec peu de inonde à la
riviere de Ste. Marie, & y fut repouffé
; enfuite de quoi le vaiireau,qui
l'accompagnoit , nommé les Cinqforts
i le quita, proche de
fans qu'il en pût jamais apprendre
la moindre nouvelle. Vers le milieu
du mois de Mai,un de fes pilotes
s'enfuit aufli avec 20. matelots
de fon équipage , fur une barque
Efpagnok, qu'il avoit prifc dans
la baye de Nicaja. Abandonné de
cette maniere, il rencontra un grand
vailfeau de Manilkas, contre lequel
il fe battit une journée entiere,lans
pouvoir s'en rendre maître. Ces
contre-tems-là cauferent de la mesinteUigence
entre l u i , fon fafteur,
fon fécond pilote, & le relie de l'équipage.
Elle alla tellement en
augmentant dans la fuite, que ce facteur,
& ce pilote ¿accompagnez de
A G E S
32. matelots, l'abandonnèrent & al- 1706
lerent aux Indes, fur une prife Ef- 31. juiii,
fagnole , en 1705. Il fe rendit en
cet état à Amboina le i 8 . Mai, d'où,
après avoir vendu fon vailfeau nommé
l e J f . j M » , qui n'étoit plus en étatdefervir,
il fit voile, furunvaiffeaudela
Compagnie, pour fe rendre
à Batavia^, & delà en Europe.
Il avoir pris à divers tems , avant
que fon fécond vaifleau l'eût abandonné,
13.0U14. petits vailfeaux,
& quelques barques Efpagjwles dans
la mer du fud , fans y trouver aucun
butin confiderable. Se trouvant
réduit à 28. hommes d'équipage,
après quefes gens l'eurent abandonné
la fécondé f o i s , il ne laiffapasde
croifer encore quelque tems, & de
faire encore 4. prifes. Mais enfin j
fon vailfeau le St. George n'étant
plus en état de tenir la mer, il fut
obligé de l'abandonner, & de paffer
dans une des barques qu'il avoit
:s, à laquelle il donna le même
nom. Il refolut aufli de parcourir
encore la mer à'Inde, & finalement
il arriva fort délabré dans l'Ile de
Bathnn , où il vendit fon vailfeau
& fe rendit idiiTernate, & enfuite
à Batavia. Il s'y embarqua avec
une partie de fes gens , fur un
vaifl^éau Anglais, pour palfer en Angleterre
, & les autres qui étoienc
fort brouillez avec l u i , lefuivirent
fur les vaifleaux de la Compagnie,
qui s'en retournoient en Hollande.
C h a p i t r e L X X I I,
Befcripion de Batavia. Le Château ou la Citadelle. Agrealks
maijons de flaifance. Nations étrangères. Grand nombre dé
Chinois. Animaux fauvages. Abondance de poiffon, dherbages
&
Detcrip. T A ville de Batavia , autrefois
«on de J-. nommée Jacatra, fut foumife
fous la puilfance des Provinces-Unies
des Pais-éas, en l'an 1619, comme
il a déjà été dit. Le GouyergAtavia.
neur general Xoen , qui s'en empara,
la fit rebâtir, de l'avis de fon
C o n f e i l ,& y ajouta une Citadelle,
pour en faire le fiege du Gouvernement
de tous les païs & de toutes
les
t/oó.
3,.juill.
Si Religion.
D E C O R N E I L
les places foiimifes à l'obéiilance
defdifes Trovinoti-Unies en ces
quartiers-là , 6c la Compagnie lui
donna dès lors le nom de Batavia-.
Elle eft en Afie , âa fud des Indes
Orientales , dans la partie occidentale
de r i l e de J a v a , à la hauteur
du 6- degré , lo. minutes de
latitude meridionale,& au 127.degré,
15. minutes de longitude, &
a un bon port & une belle rade.
Ses armes font, en champ orange,
une épée d'azur, dontlapointe
élevée paiTe au travers d'une couronne
de laurier verte. Ses limites
6c fa jurifdiftion s'étendent à l'eli
jufques au Royaume àt Sirrebonà
l'oueft jufques à celui de Bantam i
au fud jufques à la mer meridional
e , & au nord, au-delà de la mer,
fur toutes les lies voifmes.
La Religion reformée efl: établie
dans tous les lieux de la dépendan-
L E LE B R U N. 5Ô3
Diamant-y la. Perle i S<icSaj)hir, ijo6.
tous bien pourvus de canon de bron- 3 î- Juin-.
ze,avec une belle muraille depierre
fore élevée , & de beaux magazins
remplis de munitions 3 de proviiîons
& de marchandifes. En y
entrant par la porte de terre j on
traverfe une grande place, entourée
de belles maifons, pour fe rendre à
celle du Gouverneur general, qui
en occupe la plus graniddee pp artie d'un
côté. Celle du Directeur general
eft à l'oppoílee, 6c l'églife de la Citadelle
entre deux. Il y a une porte
de communication entre-elle 6c
la maifon du Gouverneur, qui y a
un banc particulier , à côté de la
chaire. H y en a un autre pour le
Direikeur general , le General des
troupes, 6c les ConfeillersduConfeil
des Indes. Les autres font placés
felon leur rang 6c leurs dignitez.
Les femmes y font alTifes fur
:e de la Compagnie, comme dans ] deschaifes, vis-à-vis delà chaire,6c
les Provinces-Unies , ü\ns qu'il foit ; il n'y vient que celles qui demeure;
Bsauté
la ville,
permis d'y en enfeigner d'autres,
fous des peines très-rigoureufes: £c
on y obferve le dimanche 6c les fêtes
de la même maniere qu'on le fait
en Hollande.
e Cette ville eft lîtuée dans un lieu
charmant, 6c on m'a aiTuré qu'elle
a été fort embellie en dedans, par
plufieurs beaux bâtimens, 6cendehors
par plufieurs belles maifons de
plaifance , depuis 6. ans. Toutes
les avenues enfoncbordéesde beaux
arbres &r de petits canaux ; 6c cependant
la beauté naturelle du païs,
où l'on voit dé la verdure en tous
tems, furpafie tout le reftc.
Elle a environ une lieuëSc demie
de tour
de larRi
dans la Citadelle , dont le nombre
il: pas grand. Le General de
de 6c deux ou troisaùtresmembres
du Confeil des/«¿¿¿i demeurent à côté
du Directeur general. Avant d'entrer
dans la grande place, on paiTe
entrequelques magazins, au-deiTus
defquels il y a des appartemens.
De la porte de l'eau, on entre dans
une place à peu près femblable à la
précédente, où ilyaaulfi une rangée
de maifons habitées par les deux
chefs des marchands du Château , 6c
.par les autres officiers de la Compagnie.
On trouve pareillement des
magazins à côté de cette porte , 6c
la chancellerie, où l'on peut entrer
& fon foiTé i 2 . à i 5 . t o i f e s j par une porte de derriere de la maifes
murailles, qui font de \ fon du Gouverneur general. C'eft-là
U Citale
Château.
brique, ont 21. pieds de hauteur, | cequ'ily ade plus confiderable dans
6c le rempart en toife 6c demie, la Citadelle. En y entrant par la
de largeur, avec 5. portes, fa-' porte de terre , on trouve un efcavoir
celle qui donne fur l'eau , au | lier qui conduit auquartierdu manord
i celle à'Utrecht, à l'oueft} jor de la place; à l'arfcnal, 6c àia
celle de Diefi 6c la forte neuve au i demeure des foldats de la garnifon.
fudi 6c celle de Rotteî'dnnij àTeft. ; Du haut de ee lieu-là on a unetrès--
La Citadelle en a deux , celle' belle vue de tous côtez.
de terre , au fud , 6c celle qui
donne fur l'eau, au nord. Ellel
a bien un quart de lieuë de tour,
avec quatre baiÎions , le Ritki j k
T o m . II.
Le Palais du Gouverneur gene-p^iai
ral a un bel efealier avec unebal- ^ou
luÎlrade de pierre à droite 6c àgau-""^
che, 6c une belle façade à VItalien-
A a a 2 ne^
î' I'.