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i f DE C O R N E I L L E LE B R U N . 309
i / o v trouvâmes, à la fortic du village, avec 5. pointes, comme la fleur des 170^
li.Jiiill. deux coureurs de la Compagnie , ¡grenadiers , aiant quelques petites 16. Juill.
Krefleur qui vcnoient de Gamron & porcoienc feuilles à la tige ; laquelle s'éleve un
de Gam- à Ifpahan la nouvelle de la mort de peu plus que la precedente : fes clo-
Mr. IVtchelman Direfteur des affai- dies font remplies d'une greffe fe- •
res de la Compagnie en cette ville, menceprefque noire, contenue dans
oil il étoit decedè, le ó.decemois, une écoffe, qui a la forme d'un
d'une fievre violente , qui l'avoit gland. Les habitans n'en fa vent pas
le nom, & difent feulement que la
femence en caufe une efpece de vertige.
Elle eft reprefentée à la lettre
B. Je trouvai un peu plus haut du
froment à'Effagm fauvage, lequel Fromtnt
eft d'un beau rouge, lors qu'il eft
emporté en deux jours. Cette nouille
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velle farprit Se donna beaucoup de
chagrin à Mr. Kajtekmi de crainte
que ce contre-tems n'apportât du
retardement à fon voyage de Batavia.
Il ordonna à ces coureurs de
retourner avec lui à Koskiefar ^ à 3.
lieues delà, pour lui donner le tems
d'examiner les lettres dont ils étoicnt
chargez. Ces nouvelles agitèrent
tellement l'on efprit, qu'il ne
put fermer l'oeil toute la nuit, &
nous ôtërent tout le plaifir que nous
avions cfperé dans là fuite de notre
voyage i craignant avec raifon que
cette mort ne l'obligeât â refter quelque
tems à Gamron , pour y veiller
aux aiFaires de la Compagnie.
Il écrivit le lendemain à Ifpahan &c
à Gamron} mâis il différa l'envoi de
la lettre deftinée pour ce dernier
lieu, dans la penfée qu'il pourroit
- bien rencontrer un fécond coureur,
comme cela arriva en effet.
Nous ne laifl'àmes pas de continuer
notre voyage, & traveriàmes
une plaine remplie de monde, de
gibier & de bétail, & fur tout de
troupeaux de moutons & de chevresj
& après avoir encore traverfé
de hautes montagnes, nous arrivâmes
à où il y a un bon Caravanferai.
Plante de Je me levai de bon matin & trou-
Madroen. vai dans ce village une plante toute
flétrie , chofe extraordinaire au
milieu de l'été : on la nomme Madroeny
parfaitement mûr, &vert lors qu'il vagc.
ne l'eft pas. J'en ai fait l'experience,
Scelle s'éleve deux pieds au-,
deiTus de la terre, avec pluiieurs petites
branches fort courtes, & près à
près, 6r eft remplie de petits boutons
jaunâtres par le haut, comme on
le voit à la lettre A, au num. 180.
On en diftile une liqueur, qui a la
force du gingembre, dont la plante
même a l'odeur, toute feche qu'elle
foit.J'en trouvai une autre à petites
cloches, qui fe renverfent par le haut,
& on le trouvera à la lettre C.
fans feuilles: elles ne different cependant
, nullement de celles du froment
d'Efpagne. Au refte celui-ci
eft lî chaud & fi aftringent qu'on
ne fauroit le fouifrir à la bouche.
Les fruits de ces 3. plantes fontrepréfentez
d'après nature. Ilyavoit
un peu plus avant des terébinthes, Arbres
dont les pa'ifans recueillent lagom-de Ter«»'
me avec foin, pour la vendre à
pahan. Son fruit, qui confifte en
de petits boutons verts, fe marine,
&ons'enfertenfuiteen guife de câpres.
On en voit une branche au
num. 181. 6c à côté une fleur blanche
, nommée Goel-nafranie, dont la
plante s'éleve afl"czhaut,Ôcproduit
plufieurs branches , marquetées de
jaune & de rouge en dedans.
Nous eûmes une groiTe tempête
ce jour-là, dont nous ne fûmes pourtant
pas fort incommodez , ôc fur
tout de la pouflîere, aiant le vent à
dos, & étant dans une grande plaine
arrofée de plufieurs canaux, 6c
remplie de marécages, & de joncs.
Il s'y trouve une prodigieufequantité
de fangliers , qui s'atrouppenc
par centaines, 6c détruifent toutes
les femences 6c les fruits de la terre
jufques à l'entrée des villages. Les Abonhabitans
croiant remedier à ce def-^®""*^®
ordre, mirent le feu à tous les joncs,
qui leur fervent de retraite , & en
detruifirent plus de 50. de cette maniéré.
Mais ceux qui échapérent
aux flammes, fe repandirent de telle
maniéré de tous côtez , que les
habitans même furent obligez de
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