D E C O R N E I L
cette allée de beaux grands jardins
_^/^°t'J'"entourcs de murailles , & au bouc
une maiibn Koiale , qui n'a pas
grande apparence. Sur les huit heures
nous encrâmes dans le jardin d'un
cabaret 5 où nous fîmes bonne chere,
& mon compagnon y apprit,que Mr.
Oets , qui dévoie lui ilicceder à la
charge de fécond de notre Directeur,
étoic ànivéàcs Indes ilfpahan.
Au forcir delà , nous allâmes à la
maifon du R.oi, qui ne vaut pas la
peine d'être v u e , 6c enfuiteau vieux
Sccond plantage, nommé Chiacr-baeg Naedplaawgc.
^ après avoir craverfé le
village de ce nom, nous trouvâmes
une autre allée prefque toute bordée
de faules, laquelle a près d'une lieue
& demie de long, 6c s'étend à l'oueft.
11 y en a encore une à gauche, d'où
• l'on voit les montagnes à une lieue
de diftance de part & d'autre, &: à
l'oueft une plaine à perte de vue.
La tai'.'e-douce qui fuit reprefente
L E L E B R U N . 24,9
Cccte maifon n'a rien de remarquable
ce V:JUX plantage. On trouve à '
trois lieues delà une petite montagne,
que le Roi à fait ceindre d'une
muraille, dans laquelle on a renfermé
un grand nombre de cerfs, d'ànés
fauvages, debeliers,&d'autres
animaux, qui fe trouvent dans les
montagnes de ce côté-là. Les jardins
, qui font en ce quartier-là
font remplis d'arbres fruitiers, &
fur tout de vignes, dont le raifin, tant
blanc que noir, fe tranfporte zlfpaban
pour en faire du v i n , à quoi l'on
étoit fort occupé en ce tems-lâ. On
trouve à droite 8c à gauche du vieux
plantage, cinq grands jardins, qui
rapportent par an au Roi lafomme
de 25. Tomaris i & deux plus petits,
à proportion. Nous nous rendîmes
delà, à une heure après midi,vers
les montagnes qui font au f u d , pour
y voir quelques beaux villages} mais
nous fûmes obligés dç prendre un
detour de deux lieues pour paifcr
furie pont de PoeUe-Fergan, où la
campagne étoit couverte de ris, prêt
à couper j & où nous vîmes aullî de
grandes plaines remplies de melons
d'eau. Le Roi a une autre maifon
en ce quartier-là, au village de Koetsjel
j fitué fur la riviere d'I/pahanj
qui eft fort cti'oite en cet endroit.
, quoi que le Roi y aille fou- 3. scpt!
vent. Nous vîmes aulli un Lac rempli
de toutes fortes de canards
d'autres oifeaux fauvages d'une
beauté charmante, proche du village
dcKariskan. Auifi eft-il défendu
de tirer fur eux, ou de les écarter.
Delà, nous retournâmes à la v i l l e ,,
où nousarrivâmes, par un autre chemin
, fur les 8. heures du foir.,
Difons un mot en paflant, de la
fituation de la maifon des Indes, de-coiiameure
de notre Direâreur fie des au-gni^^"^"
tres officiers de la Compagnie. ElleifpahVn
eft ceinte d^lnc haute muraille de
terre , dont la porte eft grande 6c
fort élevée. On pafle delà , entre
deux murailles, vers les écuries,dont
les chevaux font fouvent attachez à
des râteliers en dehors. O n laiiïe ces
écuries 6c le jardin à gauche, pour
fe rendre à la maifon, au milieu de
'a cour de laquelle on voit un canal,
qui coule à côté du lieu, où l'on reçoit
les étrangers j derriere lequel il
y a un bel appartement, couvert de
tapis, & rempli de carreaux,pour
s'affeoir à la maniere du pais. On
voit à c ô t é , les appartemens & les
bureaux du fécond du Direâreur ,
& des autres officiers de la Compagnie,
Delà, on va par un petit paffage
au quartier duDire£teur,compofé
de trois ou quatre appartemens,
fans compter lafale où Ton mange,
dont la vue donne fur ce quartier.
Cette maifon eft reprefentée au
num. 107. Elle a un aiTez beaujardin,
au milieu duquel on trouveun
Talael á& bois, &unebellefontaine'i
avec des jets d'eau. Cette eau coule
dans un canal, & fert à arrofer le jardin,
par. le moyen d'une riiachine,
qui la conduit- par tout où l'on
veut. On y trouve un aifez grand - K:
nombre de fenez , & d'arbres frui- " ^
tiers j des fleurs & d'autres plantes,
comme il paroît au num. 108. Je
m'y fuis fouvent amufé à prendre
des papillons, des mouches&d'autres
inreitcsj .que je voulois çonferver.
I,es mouches à miel y font d'une
grolTeur extraordinaire, ont un aiguillon,
qui fait une douleur fenfible
tors qu'on eri eft piqué.
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