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Î Î + V O Y
1704.^ matin, & arrivâmes.
iS. oa. ' ^ deux heures & demie au Caravmferat
de Mkrza eluja, &une heure
après à une mailbn où l'on paye
ime p a r t i e des droits qu'on exige des
marchandiies qu'on tranfporte. Le
vingt-huitihm nous arrivâmes au
village de Majaer , où il y a un
Beau Ca- beau Carnvanjerat de pierre , bâti
manfc- p^^ [g R_oi Sukmom, pere d u Prince,
qui regue aujourd'hui. On trouve
en dedans, tout autour de la cour,
de belles écuries, ic l e d e h o r s d e ce
bâtiment refl'emble plus à un Pal
a i s , qu'à une maifon publique pour
les voyageurs. 11 y a deux efpeces
d'ailes à c ô t é de la p o r t e de d e v a n t ,
& un grand veftibule d'une beauté
extraordinaire , avec de belles allées
à droite & à gauche, dont celle
du milieu, qui eft la p l u s l a r g e,
& qui fait front à l ' é d i f i c e , s ' é t e nd
f o r t avant vers les montagnes. Aufii
ne lauroit-on rien voir de plus
beau que la fituation de ce Cara-
•vanfemi, dont on trouvera la reprefentation
au num. 112. C'eil:-là
q u ' o n paye les principaux droits.
Le village qui eft à côté eft grand
& entouré d'arbres. Les Officiers
de la douane y envoyèrent des rafraichiiTemens
de melons & de raifins
à M r . c o m p a g n o n
de voyage.
Nous nous remîmes en chemin le
vingt-huitième, fur les 3. heures du
m a t i n , & paiTâmes à c ô t é d ' u n moul
in à eau , fuir une petite riviere,
que nous traverfâmes deux fois fur
de petits ponts de p i e r r e , & arrivâmes
f u r les 10. heures du matin à un
grand bourg , nommé Komminsja,
rempli de jardins & de p e t i t e s tours,
qui fervent de colombiers. On voit
à c ô t é d e c e b o u r g , q u i p a r o i t b e a u -
Tom- coup, le tombeau d ' u n certain Saint
Z]a-n[a. Il eft ceint d'une
muraille, au dedans de laquelle il
y a plufieurs arbres & deux fontaines
remplies de poiffon, auquel la
f u p e r f t i t i o n des Ferfes ne permet
pas de toucher. On trouve des carpes
dans la plus p e t i t e , & d e grands
poiffons dans l'autre. Ce tombeau
eft affez élevé contre la montagne.
Nous paffàmes la nuit dans ce bourg.
A G E S
dans un Caravanferai de terre. Le W o i
vmgt-neumime nous nous remîmes ^p-oÏ
en chemin lut les 5. heures du matin
, & nous apprîmes qu'on avoit
enlevé à d'autres voyageurs,qui étoient
partis du même bourg une
•heure avant nous, deux bêtes chargées,
à la fortie du lieu. Comme
les habitans y ont la r é p u t a t i o n d'être
grands voleurs, nous ne doutâmes
point qu'ils n'enflent fait le
coup , & cela nous obligea à nous
tenir fur nos gardes, étantpourvus
de bonnes armes à feu. Ces vols
font alfez frequéns en ce quartier-
1-ài mais lors q u ' o n a des amis pour
en p l a i n d r e à l a C o u r , le Seigneur
du bourg eft obligé d'en répondre,
& de reftituer la valeur de ce qu'on
a perdu , fins cela il n'y a rien à
faire. Cela oblige aufli les ofliciers
du heu à veiller fur la conduite des
habitans, & cependant on nelaiffe
pas d ' y être volé afléz fouvent.
Au fortir de ce bourg , on entre
dans les montagnes par un chemin
étroit , qui eft fort dangereux, à
caufe des eaux qui tombent continuellement
du fommet; maisils'élargit
au bout d'une demi lieuè",
dans la plaine qui eft entre ces montagnes.
On voit plufieurs villages
remplis de jardins à droite; mais
les montagnes font déferres U remplies
de rocher , & les terres n'en
font point cultivées.
Nous arrivâmes fur les 11. heures
au Cara-vanferaiàs:Magfoe-begici
fans avoir rencontré jufques-lâ aucun
gibier. Nous y trouvâmes le
long d'un petit canal des becaffines,
des canards, des pigeons & desallouëtes.
Nous en partîmes â une
heure du matin , & parvînmes fur
les 5. heures au village à'Ammanabaet,
qui fepare, à ce qu'on d i t,
la Perfi de la Parthide.
Le trentième nous arrivâmes au-Jcidagaes,
Caravanferai de Jefdagaes , village
fitué dans les montagnes, & en partie
fur des rochers. Les maifons en
font élevées les unes au-deiTus des
autres , & cela f a i t un effet extraordinaire
à la vue. Il y a une grande
valéeaiudeifous d u v i l l a g e , avec
une p e t i t e riviere , qu'on traverfe
fur