? t
I I
If Î
1705
19. Jail.
LaPerfe;
montagne
de
Samgacl.
Côte dan'
gereufe
des Samgales.
146 V o Y
Aiant pourfuivi cette route toute
la nuit par un beau clair de lune,
nous apperçiimes le dix -neuvième
au matin, à roueft, une des montagnes
de Perfe nommée Samgael ;
& avançant toujours au llid en côtoyant
, à une bonne lieuë de terre,
nous doublâmes notre voile fur les
9. heures, aiant toujours les montagnes
à côté de nous, avec des bois
& un rivage fablonneux. Après un
petit calme , le vent fe remit au
nord-eft, & nous pourfiiivimes notre
route au fud-eft, en côtoyant
toujours pour doubler le cap le plus
avancé, de la montagne pointue,
marquée A. dans la taille-douce.
Cette côte eft fort dangereufe jufques
à Deri m i , parce que X^sSamgdeSj
qui habitent ces montagnes,
pillent de tous côtés, en forte qu'on
n'oferoit y aborder. Ils iontMaho-
A G E S
metans, & s'emparent de toutesles 170:5.
marchandifes desvaiffeaux y (jui onc 19. Juii.
le malheur d'échoucr fur leur côte,
fans être obligés d'en rendre compte,
qu'à leur propre Prince. Le
vent fe mit à l'eft, fur les 3. heures,
comme nous étions au coin de
la montagne, à la vue & à une lieue
de Derbent. Nous y mouillâmes, ¿^f^^'®
j'en fis à cette diiVance, le def- bent.""
fein marqué à la lettre B,
Nous remîmes à la voile pendant
la nuit, & comme le ventétoitpetit
, nous n'avançâmesguere, & nous
retrouvâmes de l'autre côté de la
ville, à la pointe du jour. Elle eft
fituée à l'oueft fur le rivage de la tion.
mer, &• me parut avoir près d'une
lieuë & demie de tour. En defcendant
la montagne , du côté de la
mer, elle eft défendue d'une muraille
de pierre, & a 3. portes, donc
LESMOISTTAG-NXS SANÎGA-BX..
DERBEÏTT.
Tombeaux.
DE C O R N E I L
¡ ^ o j . i l n'y en a que deux qui s'ouvrent.
10. Juil. La citadelle eft jointe à la ville, à
delle'"' ^^ droite de laquelle, on voit un
puits avec une fource fouterraine,
qui s'éleveafTez haut. Cette ville eft
bien pourvue de canon, & comme
elle eft fort élevée,elleparoitbeaucoup
du côté de la mer. La plupart
des pierres de la citadelle ont
yi. paumes de long, & 5Ì. de large,
& font bien entaillées à l'antique.
AufTi les Perfes prétendentils
5 que cette ville eft du tems
d'Jkxandre. On trouve proche de
là 40. pierres de tombeaux , qui
ont environ 15. paumes de long
& de large, fans être élevées;
pluiieurs abreuvoirs, une grande table,
& des bancs de même. La montagne
de Derhtnt eft toute de rocher,
Se remplie de fources d'eau
douce, aufii bien que la ville. Ceux
qui n'y ont jamais été font obligés
de donner quelque chofe pour boire
aux matelots, par une ancienne
coutume, au défaut dcquoi, ils menacent
les gens de les plonger dans
l'eau , ce qui arrive quelquefois.
Cette ville eft fituée au nord-oueft
de VAJk, Se du Royaume de Perfe,
fur les frontières de WGeorgteSicàc
la Zuirie, entre k mer Caffienne,
& le mont Caïuafe, où le paflage
eft étroit.
Les Pirates nommés Koerdoek,
demeurent à une journée de Derhent,
& les Cofaques RuJJiens¡zhandonnent
fouvent leur pais , 6c fe
joignent à eux pour courir la mer
Cajpieane, où ils pillent tout ce qu'ils
rencontrent.
PililM.
Dissta. P"® au Dagefiait,
petite province de la Geòrgie & de
la Zvirie, fur la mer Cafpieime , a
environ 40. lieues d'étendue. Les
habitans en font Tartam, gouvernez
par leurs propres Princes, entre
la Me/come & la Perfe, 8c leurs prin-
Titkii. cápales villes font Tarin, 8c Cadre's.
Il eft rarement marqué dans
Jes cartes, quoi qu'on fâche qu'il
s'y trouve quatre Princes, dont le
principal eft celui de Samgael -, le
2. le Crim Samgael-^ le 5. celui de
Sirmii- le Af.Carahoedagh Bek, ou le
Bon. Prince Caraboedagh. La ville de
L E LE B R U N. 147
Tarku fe nomme aufli Ttrok o\iTar- ¡.g,
&,&7"«fj/j«eparlesPfT/çi. Elle eftio.juti.
ouverte, & (ituée contre une montagne,
fur la mer Cafpume, à l'eft
de la Geargte, fous la domination de
la Majefté Czarienne , Se environ
à 3. journées de Nifamaey.
Sur le midi le vent tourna au
nord-eft, Se nous perdîmes bien-tôt
Derhent de vue , faifant route au
fud-eft. Nous vîmes beaucoup d'arbres
fur cette côte, 8c des montagnes
dans l'éloignement. Mais le
vent s'étant mis au fud-eft une heure
après , nous fûmes obligés de
mouiller à une demi lieuë de terre,
dans un endroit où le rivage étoit
rempli d'arbres. Nous pourfuivîmes
notre route le -aingt ¿r mîime au
matin par un très-beau tems, en côtoyant
toujours. Sur les 8. heures
nous apperçûmes la pointe de Nifawaey
i Se vînmes mouiller, à midi
, fur cette côte, a j j . brafles d'eau,
& nous y trouvâmes 6. autres bâtimens,
partis d'AJiracaii avant nous. L'Autcm
J'allai à terre, à trois heures après'i^^ri'i«
midi, avec toutes mes hardes.
fut la premiere fois que je mis le
pied en Perfe.
La mer Cafpeme a environ too.
lieuèsde long HAJtracan à Fercha- ¿e la m«
W , (trajet qu'on fait à force de ra-^jJ"'™"
mesjfans l'afliftanceduventjen 14.
ou If.jours de tems,) Se environ 90.
de large , de Chmnarafmia jufques
aux côtes de OruJJtc ou de Schirwan.
Elle n'a ni flux ni reflux -, Se
lors qu'elle déborde , ce n'eft que
par la force du vent. On prétend
qu'elle eft fans fonds au milieu, Se
devant la v i l k d e Pfriiwi .• ailleMS,
on trouve le fonds à ;o. ou 40. brafiès.
L'eau en eft falée, comme on
l'a déjà dit. Se la doucwr de celle
qui eft fur les côtes , procède des
rivieres qui s'y dédiargent. Au refte,
elle n'a aucune communication avec
les autres mers , étant eavirojanée
de terres Se de hautes montagnes.
Onauroit peine à croire le nombre
des rivieres , qui s'y décliargent , Rivierej.
qu'onfaitmonterjufquesàïoo. Les
principales font le JVo^ga, le Cirns
ou le Kur Se ï'Araxe. Les deux dernières
s'y unift'ent, après en avoir
T 2 reçu