»
D E C O R N E I L L Ë LE
qu'à 5. lieuës. A mon retour le
15. Avril, tonnerre tomba fur une maifon, qui
en fut fort endommagée.
Refúlu- Je pris ia refolution en ce temsÎÂÎittoe.
= d e n e m'engager pas plus avant
dans les Indes y contre ma premiere
intention ^ qui avoit été de vifiter
toute la côte du Coromandel y pour
en découvrir les-antiquitez , les
Idoles & c . ; me trouvant trop foible
pour cela y outre q u e j e craignois
une rechute, aiant eu encore quelques
accès de fievre à Sering-fing.
Aulli n'étois-je pas en état de fupporter
la fatigue & lesincommoditez
d'un ii grand voyage,ßcj'avois
befoin de repos pour me remettre,
afin de m'en retourner par terre.
J'avois même quelques autres rai-
Vous pour c e l a , dont je parlerai dans
la fuite.
Réjouir- Le trentième de Mai, anniverfaire
fsncesfurde la p r i f e d e e n 1619.fous
îSclkiâ'^ conduite du General/ÍSÍK, on la
ptife de celebra felon la coutume. Le Gou-
Bitiïii. yerneur general donna un magnifique
feftin aux Membres du Confeil
des Indes y & aux Magiftrats de
la v i l l e , qu'on élit ce jour-là. On
B R U N . 343
y invita auffi deux Confeillers d e i 70S.
J u f t i c e i les deux chefs des mar-30. Mil;
chands j quatre Miniftres , &• pkifieurs
particuliers, entre lefquelsje
me trouvai. On commença les rejouiffances
fur les 5. heures du foir,
un dimanche. On avoit placé une Feiiin du
grande table longue dans la cour du
General, avec des chaifes pour lui
& pour les membres du Confeil des
Indes y qui s'aiïïrent. Le relie de la
compagnie fe plaça chacun felon
fon r a n g , mais debout, bien qu'il
y eut des bancs dans la cour. On y
but à la profperité de la ville & de
fes Magiftrats, au bruit du canon
de la C i t a d e l l e , des remparts, des
f o r t s , des Iles voifines, & d e s v a i f.
feaux, qui étoient à la rade. Une
partie des bourgeois parut ausfl
fous les armes, favoir 15. par compagnie
avec leurs drapeaux : ces
compagnies font au nombre de fix.
11 s'y trouva àusfi une compagnie
de cavalerie , les officiers à la tête.
Enfin après avoir été bien re-
;alez, chacun s'en retourna chez
C H A P I T R E L X V I I.
Situation de l'Ile i ' E d a m . Poifons extraordinaires. Fête Cliinoife.
Maniere de {réparer le /¡¡ere. Indigo.
• ^ O u s eûmes de la pluie & de
la chaleur à l'entrée du mois
de Juin. Je me rendis en ce tems-
Iled'E- l à à r i l e d ' £ i i « ? « , e n v i r o n à 5 . l i e u es
de Batavia. Le General Kamfhuifen
auquel elle appartenoit,lalaiffa
en mourant au General qui commande
aux/«¿Ci aujourd'hui. Nous
rencontrâmes, en y allant, unvaiffeau
venant d^ Amboinaysytc l'ancien
Gouverneur de cette Colonie, nommé
Cojet, Le pilote qui me cond
u i f o i t , a v o i t la direftion desaftaires
de l ' l l e d ' £ i « i » , o i i l e s v a i f f e a ux
font obligez de s'arrêter quelque-
' OniuH. f o i s , ou à celle d e * Sans ? w, j u f q u ' à
nouvel ordre. Il enjoignit au patron
de celui-ci de fe rendre à la rade
de Batavia y à quoi il obéit fur le
champ.
C e t t e Ile a une bonne demi lieue Situatioii
de tour; le rivage en eft rempli de
pierres & de coral ; & le terrain d'arbres,
tant fruitiers que fauvages. Il
s'y trouve auffi un bon promontoi»
r e , qui avance affez dans la mer ;
& un autre un peu au d e l à , fur lequel
le défunt Général avoit fait
bâtir une belle maifon, avec deux
façades, & un efcalier de chaque
côté. Il y faifoit ordinairement fa
refidence, & prenoit un plaifir tout
particulier à y amaffer des plantes
& des productions marines. La mê