'lì
Beau
port.
154 VOY
A G E S
pais de Gilan &c cent lieuës au delà
^ -Q- Le gouvernement de Samachi eft
II. Août.i-i'^ des plus confideriibles de toute la
P e r f i l &:dont les gouverneurss'cnrichiílent
le plus facilement Ôc le
p l i u ò t , par les grands ílibùdes qu'ils
tirent des pais d'alentour, 6c fur
Terroir touc du GiUn^ qui produit beau-
¿ç. f^y^^ ¿^ cotcou & de .faffran.
Le terroir en eft très fertile &
produit de bons vins rouges &
blancs , mais le blanc eft II fort
qu'on n'en fauroit boire fans eau.
11 abonde en toutes fortes de fruits,
& fur tout en pommes, en poires-
& en cliatagnes d'un goût exquis,
& principalement du côté de la
Geòrgie. En un mot, il n'y manque
rien que du monde pour le bien cultiver.
11 produit auill en abondan-
Abon. ce des chevaux, du bétail, de la
dance de volaille , 8c toute forte de gibier à
vivres. -, „ ' 1 , V ,
poil ÒC a plume, qu on y a a grand
marché & fur tout en hyver. Le
pain y eft admirable.
La ville de Baku, qui a un trèsbeau
port 5 a été fortifiée depuis
peu par les Perfes. Le Capitaine
Meyer , dont on a parlé plulieurs
fois , en eft caufe. 11 s'avifa
de demander l'entrée libre de
ce port y pour les vaiffeaux de fa
Majefté Gzarienne, dont les Per-
'fes conçurent unejaloufie, qui les
obligea de fortifier cette place.
Comme les Mofcovites avoient la liberté
d'y entrer &: d'en fortir en
tout teras j on lui confeilla de ne
pas faire cette démarche, mais inutilement.
Il auroit même été facil
e , avant cela, de s'en emparer avec
peu de monde, de tout le
pais, jufques au Kur & à i'Arax
c j de s^j maintenir & de s'y fortifier,
comme on le marquera dans
la fuite, le peuple n'étant pas en
état de fe défendre, Ôf c'eût été une
chofe très-avantageufç à fa Majefté
Czarienne.
Baku. Cette ville de Baku, fituéedans
la partie OccidentaledelaPí;yí,au
pais,de Schirwany fur la m e r C i^
piennCi a encore-fes" anciennes- mU'
Huile de railles. Ce quartier-là produit la
noix. meilleure huile de noix, qui foit
au monde, brune & blaiiçhçjdont
la premiere fe tranfporte- dans le
en Perfe, ¿k: la blanche de tous II. Août,
côtés. On m'a afl"uré que le pais
brûle continuellement, à deux ou
trois lieuës de cette v i l l e , à caufe
du falpêtre dont la terre eft remplie
i & qu'il y a une ville nommée
Ganjie à 50. lieuës de J'.iWrt-Ville de
chi, qui eft quatre fois plus gran-^^"^"^'
de que celle-ci, remplie de beaux
bátimens de pierre , la plupart à
deux.étages3 de belles rues larges i
de beaux Bazars, & de grands C¿íravanferais
: que le Palais du gouverneur
y eft grand & fpacieuxj
qu'une belle riviere traverfe la ville
; qu'on y trouve beaucoup de
jardins, de bons vins,des fruits en
abondance , du féné , des cyprès
& des pins 5 de forte que cette ville
pourroit paiTer pour une des plus
confiderables de toute h Perfe. Cela
me fut confirmé par un Ecclefialtique
Fi'anfois, qui y demeure. Se
par quelques Géorgiens, qui m'affurérent
aulïï, qu'on trouve dans
la Geòrgie, aujourd'hui le Gurgif-
?iî»3pluficurs rivieres quinousfont
inconnues, comme VAllafûn , qui
traverfe la province de Ghaget ;
La Legwie, qui paiTe à côté de la^i^i"«
ville de Cori ou de Gorri; Le Ki-¿"el"'
fami, qui pafìe à côté d'une grande
mofquée nommée Schetîa ; La
Simma,(\\.\i a fa fource danslaîwrcomanie,
proche de la ville d'An^
gheltska, & le Jorri, qui a la fienne
dans la montagne de Serikjes ,
lefquelles tombent toutes dans le
Kur; outre plufieurs autres , qui
n'ont point de noms.
Enfin, voulant fatisfaire ma curiofitc
à l'égard des antiquitez de
l'ancienne Se iameuie Medie, je me
rendis le treizieme d'AoïUà.iù.montagne
de Kala'hilnjiahan à une de- Montami
lieuë de la v i l l e , au nord-oueft.
Je m'arrêtai au pied de cette mon-lmUhan.
.tagne, pour y confiderei- les reftes
de la muraille Sç des tours d'une
ancienne fortereiTe. Il y en a de
rondes encore aiTez entieres, 6c quelques
fondemens, feparez des ruijieS:
de lamuraille, fur le penchant de
la montagn? à droite, entre de groffes
pierres., q^i paroiiTent au-deiTus
de