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170a. j ^^^^ s'éleve deux pieds au
r9.Mai.deiius de la terre, & pouiTe plulleurs
branches, qui ont de la peine
à f e iouçenir. Elles portent ordinairement
chacune 4, 5, 6. ou 7.
f r u i t s , qui reflemblent à une cloche,
fermée comme un bouquet,
& font d'un beau rouge orangé par
dehors & par dedans. On en voie
une branche chargée de fruit à la
lettre C : ce fruit feché fert à étancher
le fang. On en fait de petits
gâteaux, nommés Trocifchi Alkeking
i j dont on fait de petites pilules,
après les avoir fait bouillir avec de
l'eau & de la terebentine, Ôc on les
prend dans un verred'eau ou de vin.
h'Annaeb eil un aiTez grand ar-
L'An- bre , dont le fruit reiTemble aux
nacb. Olives, avant d'être mur, & devient
rouge enfuite. Le goût en eil
admirable, & on s'en fert auiîidans
la medecine. La branche en eft
marquée D . Elles font toutes d'après
nature.
Les principaux fruits de la Per-
Fruits fi font les amandes , les piftaches
d'arbres. & les pêches. 11 s'y en trouve de
5. à 6. fortes de celles-ci, grandes
& petites , dont les unes quittent
le noyau, & les autres ne le quittent
pas. Les premieres fe nomment
SJeJi-aloBi^c les autres dont le noyau
s'ouvre avec le f r u i t , hoe-loe: de
bleues comme des prunes > d'autres
femblables aux Abricots, & de petites
qui font jaunâtres.
Quant aux Abricots i l y en a de
Abricots. iori^es, qui ont chacun
un nom particulier > mais on les
nomme en général Zarda-loe.
Il ne s'y trouve cependant que
deux fortes de cerifes, dont les unes
Ccrifes. approchent de celles d'Efpagne, &
les autres des morelles noires. Les
premieres fe nomment Gielas jScles
autres Aloebaloe.
Mais il y a beaucoup de pommes
Pommes & de pluficurs fortes, qu'on appel-
&poires. l e Ziep en général, & beaucoup de
poires, & entr'autres des bergamotes,
des poires d'hy ver &: d'été, entre
lefquelles il s'en trouve de fort groff
e s , & de celles d'hyver qui feconfervent
toute l'année.
On y a de quatre fortes de prunes,
bleues, blanches , rouges & jaunes.
Lesblanchesfemangent àdemimû-19. mJ. ,
rcs avec du f e l , & les bleues font^'unes.
les véritables prunes de brignole.
11 s'y trouve aulli 2. ou 3. fortes
de cognalfiers appellésZ)^-^'É'6',dont
le fruit eft admirable & fe mange a coins.
la main. 11 eft fort gros,6c bon en
confiture.
On y a de plus , beaucoup de
noix & de noifettes, & des May.
Les grenadiers y abondent aulTi, Noix.
portent un fruit délicieux. Il
s'en trouve cependant , qui n'en Grcnaportent
point, & ne produifent qu'u- "i"-
ne groilé fleur rouge, qui reilémble
au pavot. Il y en a q u i f o n t t r a -
cées de blanc d'une beauté charmante,
&: d'autres dont les feuilles
font jaunes. J'ai eu la curiofité de
les peindre, 6c on en trouvera le
defléin au Num. 98 j & au Num. 99.
un j o l i arbre, dont toutes les branches
penchent vers la terre. Les
feuilles en font fines, longues &• déliées
, 8c on l'appelle Btede-Mûkalagk.
11 ne s'y trouvequ'unefortede
figues, qui font aiTez petites.
Mais il y a de 10. ou 12. fortes
de raifins, qu'on y appelle Angocr
en général, quoi que chaque eipece
ait un nom particulier. H s'y en
trouve de 3. ou 4. fortes de bleus,
dont les uns font ronds & les autres
longs &: tous fort gros. 11 y
enaaufli de blancs de deux ou trois
fortes, & un entr'autres qui eft fort
doux & fans pépins. Il s'en trouve
d'une autre forte, dont les grapes
font entremêlées de gros 6c de
petits raifins, qui different de tous
ceux que j ' a i vû ailleurs. O n e n f e -
che tous les ans, dont on fait une Maniéré
efpece de confiture, qu'on met dans le condes
pots de terre qu'on envoye à
Batavia &c ailleurs. Voila comme
cela fe fait. O n épluche bien les rai- '
fins,qu'on couvre de feuilles de rofes
feches, dans une cruche de pierrej
puis on la bouche de maniere qu'il
n'y puiiTe entrer aucun air: on la
laiiTe repofer quelques jours en cet
é t a t , enfuite de q u o i , on en caiTe
le col -, on ôte les feuilles de rofe,
6c on fepare tous les grains de raii
î n , qu'on met dans une autre cruche
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