l è i V O Y
J-O, rocher , une petite balluftrade de
W.Aokpietre en demi cercle, dont l'autre
, moitié fort naturellement. C'eil
l'endroit où repofe le Saint à genoux
à leur maniere, à ce qu'ils difent,
couvert d'un voile de toile blanche,
habillé de gris, dans lapofture,qui
lui étoit la plus naturelle pendant
ia vie, fans être changé en aucune
maniere, C'efl: une grâce , qu'ils
prétendent que Saint Ibrahim, qui
étoit fon difciple , a obtenue du
Ciel en fa faveur. Cet appartement
a 14. pieds en quarré, d'un côté à
l'autre, & eil fort orné, aiantdeux
petites colomnes à côté de chaque
niche, à droite & à gauche j avec
un degré élevé de deux pieds. Celle
qui eft à la fenêtre de devant a
A G E S
de 21. pieds. Onmontedelàparun 1705.
efcalier de douze marches dans un 19. Aoûi
petit appartement à gauche ; & on
trouve à droite 4. ou 5. marches
rompues, & une petite porte qu'on
palfe fur le ventre , pour parvenir
au-deffus du bâtiment, qui efl: couvert
environ 5. pieds de profondeur, fîc
celle où repofe le Saint davantage.
L'élévation de la voûte eft environ
d'un dôme élevé , autour du.
quel on peut aller par trois endroits
entre les rochers. Le paffage y a
pieds 6c demi au premier, 2. pieds
au fécond, & un par-devant, oii il
y a une ouverture au frontifpice.
Nous defcendîmes enfuite la montagne
, par un fentier plus commode
que le precedent, 6c nous allâmes
fur une autre éminence, vis-àvis
de la premiere, potir y voir un
autre tombeau : mais nous n'y trouvâmes
qu'une fimple muraille fans
les moindres veftiges d'un monument
, dont cet endroit porte le nom.
TOMBK^tr "DE SEJJ^. TIJ.
Il
DE C O R. N È I L
j^Q^^Il eft ceint d'une méchantemuraili^.
Apûc. le quarrée, d'où l'on voit le beau
tombeau, dont on vient de faire la
dcfcripcion, Se dont voici la reprefentation.
J'obfervai du côté par où
je defcendis plufieurs grottes taillées
dans le rocher. '
Je partis de Fyrmaraes Îm les
heures après midi, & il en étoit 8.
lors que j'arrivai à Samachi. Les
Arméniens me regalérent le lendemain,
dans, un de leurs jardins hors
de la ville , où ils firent la ciiinne
entre-les arbres. 11 s'y en trouve
de plufieurs fortes , 8c entr'autres
des faules d'une groiTeur extraordinaircjdes
coignalÏÏers, des meurierS
6c d'autres arbres inconnus parmi
nous, dont on parlera dans la fuite.
En nous en retournant, les Arméniens
fe mirent à chanter & à jouer
en chemin , à la maniéré de leur
païsj beuvant même au fondu tambour
> enfuite dequoi ils allèrent viilter
quelques-uns de leurs amis dans
le Caravanferaii de forte qu'il étoit
fort tard lors qu'on fe retira. Quatre
Armmims, auxquels on avoit
commis la garde des maifons en ce
tems-là i furent maflacrés par des
Perfes pendant qu'ils dormoient.
Deux Arnimiens de TioXiç.Caravanferai
s'en plaignirent à un Seigneur
Perfan, qui promit de les faire punir
félon leur mérité, au cas qu'on
pût les découvrir.
Revuëde Le vingt-Jixieme on fit la revue
lacavaie- ¿g quelque cavalerie Perfane dans
la grande cour du Palais du Chan.
On en avoit déjà fait une partie la
veille , 8c le refte dévoie fe faire le
lendemain. Elle ne fe faifoit que
de 500. maîtres à la fois j armés
comme ils le font à la guerre. Les
uns l'étoient de lances , d'arcs 8c
de fléchés} les autres d'armes à feu,
& une partie d'arcs & de flèches
feulement : A la vérité les derniers
avoient des cannes avec un bouton
par le bout, dont ils fe fervent fort
adroitement. Ils avoient fous leurs
veftes des cottes de maille , Se des
braffardSi 6c de petits morions, en
L E LE "B R U N. 163
forme de bonnets, fur la tête,avec lyoi,.
des vifieres -, étoient très- bieii vc- 26. Aôilt.
tus à la Perfane-i Se fur tout les officiers.
j qui avoient des veftes de
brocard d'or ou d'argent. 11 y en
avoit parmi ceux-ci qui avoient 6.
à 7. chevaux de main> Se des cavaliers,
qui en avoient un, outre celui
du valet qui le menoit 3 Se un
autre valet à pied. Le Chan étoit
alîîs au bout de la cour fur un fiege
élevé , Se cette cavalerie fe tenoit
à l'autre bout par pelotons, en
attendant qu'on appelât chaque cavalier
par fon nom. Enfuite ils s'avançoicnt
au galop, deux à deux,
trois à trois. Se quelquefois quatre,
vers le lieu j où le Chm étoit placé,
Se après y avoir été enregîtrez,
ils s'en retournoient d'un autre côté.
La revue étant achevée, on fit
fonner la trompette , pour donner
le fignal de la retraite. Cela fe fie
en deux heures de tems. y Se meri- ""
toit aiTuréraent d'être vû. Ils firent
auffi plufieurs mouvemens avec
une grace toute particulière.
A la vérité il y en avoit de
moins adroits les uns que les autres j
foit faute d'experience, ou parcelle
de leurs chevaux. Au refte, ceux
qui s'aquittérent le mieux de leur
devoir furent récompenfez d'un certain
prix , en préfence des principaux
Seigneurs du païs , dont le
Chan étoit accompagné , Se d'un s^jj^
grand concours de peuple. La fol-troupet.
de de ces troupes-là eft très-confiderable
, 8c particulièrement celle
des officiers. Chaque cavalier a
jufques à f i Se 600. florins par an,
8c on augmente leurs gages, à mefure
qu'ils s'aquitterit bien de leur
devoir à la guerre, outre qu'on leur
fait des prefens. Les fils de ces cavaliers
tirent auiîl la paye de cavalier
: Il eft vrai qu'ils font obligés
de fournir un homme à leurs .depens
, en tems de guerre, lors qu'ils
ne font pas encore en âge de fervir
eux-mêmes. Il s'en trouva plufieurs
à cheval à cette revue, qui n'avoient
pas plus de huit à dix ans, avec uni
valet à pied à leur côté. »
l i ft
X i C H A -
I
ilH r