D E C O R N E I L L E LE B R U N ,
1704..™™''^ 19. colomnes en allîete à
5, Nov. l'heure qu'il ert; & quant à l'autre,
montagnes
on en pourra juger par l'examen du
deiiein quej'en ai fait.
Le bourg de Mkr-chas-kosn^ qui
cit le plus proche de ces ruines,eft affez
grand & pourvu de plufieurs bazars^
oïl l'on trouve toutesfortes de
provifions & de fruits, & fur tout
des melons, des raifi ns, des oranges,
des citrons, des grenades &c.
uifeaux Jetrouvaiaulli en ce quartier-là,
ciansles outre les oifeaux dont j ' a i déjà parlé,
4. ou 5. fortes de petits oifeaux, qui
i'e tiennent conilamment dans ces
ruines Sedans la montagne, & qui
font un ramage le plus agreable du
monde. Le chant du plus grand approchefortdecelui
du rolïïgnol, Il
y en a qui font prefque noirs, d'autres
qui ont la tête & le corps marqueté,
de la grofTeur d'une hirondelle
; d'autres plus petits & de couleurs
différentes, jaunâtres, gris, &
de tout blancs, qui ont la forme d'un
pinçon. Je n'aurois pas manqué d'en
tirer quelques-uns, pour les dettîner
enfuite, ft l'ardeur qui m'animoit
pour l'examen des chofes, que je
voulois favoir à fond me l'eût permis.
Jerencontrois quelquefois des
renards, mais ils n'approchoient pas
à la portée du fufil.
On trouve à deux lieues de ces
ruines, un lieu nommé Naxi-Ruftm-,
mais il faut faire un grand tour pour
y parvenir, à caufe d'une riviere qui
traverfe le païs,laquelle on ne fauroit
palfer que fur un certain pont,qui eft
affez éloigné, & que la plaine eft
coupée de plufieurs petits canaux.
Je trouvai en ce lieu-là , quatre
tombeaux, deperfonnesdeconliderationentrelesanciens
Pe^y^i, prefque
femblables à ceux de PerfepoUs,
à la referve qu'ils font taillez beau,
coup plus haut dans le roc :auiïï n'en
fauroit-on approcher qu'à l'aide de
quelques cordes. Ce lieu-là eftainfi
nommé d'après Ruftart, dont on
voit la figure, qu'on y a tailléepour
en conferver à jamais la memoire.
On dit que c'étoit un puiftant Prince
d'une grandeur demefurée , qui
avoit40.coudées de haut, & qui a,
vécu II13.années.
T o m . IL
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Ces tombeaux, qui s'étendent en
montant fur un rocher efcarpé, com- 9. Not
mencentàiS.piedsdurezde chauf- 'r™-
fée, & s'élevent quatre fois plus'""""'
hau t , autant qu'on en peut juger à la
Se le rocher une fois plus haut
, JiaLlL
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que les tombeaux, qui ont 60. pieds
de large au milieu. Il y a fous chaque
tombeau une table feparée,
remplie de grandes figures en bas
relief, fur deux defquelles on voit
encore quelques marques de cavaliers
combattant. On trouve de
plus entre ces tombeaux, trois autres
tables remplies de figures, 8c
entr'autres de celle d'un homme à
cheval précédé de deux autres , &z
fuivi d'une troifième prefqu'entierement
éfacé. Il y a auffi quelques
figures dans l'efpace qui eft entre les
deux derniers ouvrages, Se trois fous
le troifième, d o n t i l y e n a d e u x q ui
fe donnent la main: celles-ci, donc
l'une eft une femme, font à demi enterrées.
On voit un édifice quarré,
vis-à-vis du premier tombeau,
lequel a 27. pieds de large de chaque
côté, & qui eft encore plus élevé;
&: une ouverture au nord, visà
vis du tombeau, où j e grimpai a -.
vec beaucoup de difficulté , Se n'y '
trouvai qu'un petit appartement
quarté ,'avcc4. fenêtres des deux cotez
, & plufieurs ouvertures en long.
Je m'aflîs à côté de ce bâtiment au
f u d , d'où j e fis le defi"ein de tout l'ouvrage
, comme on le voit au num.
166. & un des tombeaux en particulier
au num. 167.
Ces tom beaux occupent une étendue
de j8o. pas, &c le petitédifice
quarré, donton vientdeparler, eft
à 60. pas du premier. La figure de '"'S""'
l'homme, qui eft à cheval entre les
deux tombeaux du milieu dans la
quatrième niche , a des cheveux à
notre maniéré j une couronne fur la
tête. Se un bonnet pointu, qui paroit
par-deiTus. Il eft habillé à la
Romaine , Se a une grande épée au
c ô t é , dont il tient la poignée de la
main gauche. Les jambes lui pendent
fort bas, & il donne la main
droite à une autre figure, qui eft à
pied devant lui. La troifième fi.
gure a un genoux en terre. Se ouvre
O o les