I90 V O Y A G E S D E C O R N E I L L E LE. B R U N . 191
1704. de la faire fans la permiffion du
.«'jaTï. R o i , Kdantaer, ou Boarguemaître
des Arméniens, ne manque
pas de lui aller demander quelques
jours auparavant. Enfuite, ce
Prince leur envoye demander le tribut
de 200. ducats, qu'on lui paye
annuellement pour cela , & il leur
envoye des gardes pour empêcher
le defordre ; chofe abfolument neceffaire
à caufe du grand nombre
des Perfes & des Turcs que la curiofité
attire en cet endroit. La foule
y fut fi grande ce jour-là , que
l ' E v c q u e n'auroit pû en approcher fi
ces gardes n'euffent écarté la foule à
grands coups de bâton. Les fept Evêqucs,
qui fe trouvent i c i , demeurent
dans le Monailere Epifcopal de l'ég
l i f e d-Jnnahaet, avec quelques prêtres.
C e monaftere, qui entoure l'ég
l i f e , eft compofé de petites cellul
e s , où l'on ne v o i t rien que deux ou
trois petites niches propres à contenir
des livres , Se un pupitre élev
é , devant lequel ils s'affeyent à
terre. Les murailles en font blanches
& bien entretenues , & la lumière
y entre d'un côté par deux ou
trois petites fenêtres vitrées. Leref
e d o i r e y eft a f f e z l o n g , &: pourvu
d'une chaire, dans laquelle on lit
quelques chapitres pendant le dîner.
La chapelle eft peinte du haut
en bas , & reprefente des hiftoires
facrées, fans aucun art. l l n ' e f t p as
permis à leurs Evêques de fe marier
, mais il n'eft pas défendu aux
prêtres de le faire. Ils ont deux
Patriarches, dont l'un demeure ici
& l'autre à Eetjîn-ajîn, ou aux trois
Eglifes , proche de la montagne
& Ararat t à trois lieues à.'Erivan.
Antipa^- Nous vîmes en ce tems-là un étrc^
r' trange c o m b a t , entre deux mulets
mulets 8i fie un cochon noir, que ceux-là'auroient
déchiré , fi l'on ne f û t venu
à f o n f e c o u r s . Monfieur Kaftelein
nous apprit laraifondel'antipathie
de ces animaux-là contre les cochons
noirs , laquelle procede de
celle qu'ils ont naturellement pour
les ours , auxquels ceux-ci reffemblent.
Il nous raconta qu'aiant lâché
un jour un de fes mulets contre
un gros ourSj le premier le déchira
& le mit en pieces. Auffi, lorsque i j o ^.
les conduiteurs des caravanes ap-19. janv.
prennent c^u'il y a des ours en campagne,
lelquels dechirent fouyent
les chevaux , ils ne manquent pas
de mettre .à leurs trouifes les mulets
qui ne leur font aucun quartier. Il
arriva même en ce tems-là , qu'un
certain meneur d'ours faifant faire
quelqu'exercice à un de ces animaux
là , proche du Chiaer-hacg,
i l paffa un Ferfan montéfurun mulet
, lequel n'eut pas plutôt fenti
l'ours qu'il fe jetta deffus avec une
furie, qui obligea le cavalier à crier
au fecours , fans que perfonne ofàt
approcher de lui. Le mulet fuivoit
cependant l'ours, 6c jetta fon cavalier
par terre , lequel en fut longtems
malade , mais l'ours fe fauva
par un trou, cil le mulet ne put paffer.
Cela nous parut d'autant plus
furprenant , que nous n'avions jamais
OUI parler de cette antipathie,
& il ne me fouvient pas non plus
d'avoir jamais l û , que les Romains
fe foient fervis de ces animaux-là,
pour cet e f f e t , dans leurs fpeftales,
d'ovi je conclus qu'il faut que
les mulets de ce pais-là different en
l a de tous les autres.
lue. vingt-neuvième Ì on tint tou-Annivep
s les boutiques d'Ifpahan fermées,
pour folemnifer l'anniverfaire de la Prophctc
mort de leur grand Prophete Ali.'"'-
La chaleur augmenta de telle maniere
au mois de F e v r i e r , queplufieurs
plantes commencèrent à pouffer
hors de terre.
En ce tems-là, l'Agent d'Angleterre
, accompagné du Pere Anto-
•0 Defttro, & de plufieurs autres,
int rendre vifite ànotreDirefteur,
qui les traita fplerididement à deux
:prifes, de forte que la nuit étoit
fort avancée lors qu'on fe retira.
Cela arrivoit affez fouvent, cet Agent
& Mr. Kafielein étant très inles
amis , & comme ils étoient
toujours bien accompagnez,celane
fe faifoit jamais fans éclat.
Le fixiime Fevrier , les Perfes Pi„
aiant apperçu la nouvelle Lune,j=>°=
conclurent immédiatementleurjeûne,
& fe réjouirent toute la nuit en
faifant un grand bruit de tous leurs
inftruinftrumens.
Le feptieme ils en celebrérent
la fête lelon la coutume,
avec un femblable carillon j & le
R o i traita toute la C o u r , & l e s M i -
nilVres étrangers. Le lendemain,
f ê t e deGaddernabie, qu'il n'y a que
celebre
fa coutur
^feï:,
ilers d'Etat. L-
•s filles fe rendi
, où 1(
elles qii
uqi
Prefîns
qaifefol
au Roi.
Venti
lent.
ce Pri
dienc
Confc
& lei
Palaii
jours
honnt
fibles. n y"eu
iinces & des feu
lais.
Le dixième de
•auquel on fait co.
f e n s a u R o i . Il:
certains ouvi
prefentent di
l A
à tous les
•s femmi
it auffi c
Roi retint quelque;
lui plurent le mieux
;1 elles font fort fen
;t de gra
d'à
ndes rejouïfrtific
jufques à la fin du mois.
Ving-io. Mira
ur
li eft le
inée folaire.fouire.
.nsàlachanidredi,
tes de
: toute
:e mois eft ur
ftamment de;
confiftent <
;s de cire , qi
laifons.desjai
hofes pareilles. Il furvin
groffe tempête ce jour-là , le
étant au nord-oueft, comme il 1'
tous les ans en ce tems-là, pend;
l'efpace de plufieurs jours. O
nomme Baad-BiedmuskouBed-miifvsint,
d'après une fleur, qui éclôt
en cette faifon. Cette fleur croît
fur une efoece de faule , & fort d'un
de la groiTeur d'une noifet-
; ne laiil'e pas d'être aiTezpeirt
deliée, Se fort odoriferan-
11s celebrcrent level
tiime de ce mois, qt
: h e , lafête^del'a
Les C a z m font charm
delle en ce tems-là, t(
ques en étant fort o:
tout celles des confiti
fruitières, qui font
très-agreable à la vue
cuifi
forte
P'
tique p;
elles for
grand c
fête atti
font remplies de toutes
mets, qu'ils font porter
la v i l l e , c e qui n e f e p r a -
en d'autrespaïs. Aurefte
bien tôt dégarnies par le
ncours d'étrangers que la
; à Isfahan. ^
Je me rendis de h
ites les boué
e s , & fur
iers, des
m fpeftacle
Celles des
• uyer
lais , accompagné de notre é
qui étoit P a f a n & fort conr
le R o i devoir regaler les prin
Seigneurs de la Cour. On fe
table fur les dix h e u r e s ,& 1<
ne dura qu'une demi heure
viandes y furent fervies di
FeIKn
Royal.
;ipaux
mit a
repas
Les
ns des
ice des
uton
, Elle
:e, fc
. On
lor;
le e
• la
te
fl.
lu
P'
la diftille & on
très-agréable, qu effemble
:nonade,
plats d'or & d'argent,
fittela plus grande mag:
Rois de Perfe. Ils étoient tous couverts
au nombre de 200 > & on en
fert une fois autant lors qu'il y a
de compagnie. La plupart des
leurs, qui font invitez à cette
" aturba:
forbel: , & à la 1
•s qu'on y met du fucre,mais eleft
plus faîne & plus forte. On
f ê t e , font couverts d'
de perles & de pierres prec
! C e bonnet fe nomme Thamaer,
conferve toute l'année en bou-
11e, & on en fait ausfi fecher la
ur, qu'on met parmi le linge pour
donner une odeur agréable. Les
fans l'apportent en abondance au
archéi CC oommmmee yje n'en ai jamais
à de femblable aux faulesd
l is , j'en ai fait le defi'ein qu'on
ouvera au num. 72. avec celui des
& il y en a qui font o:
plumes de heron d'une grande
té. Ils les ôtent auffi-t
hors de la falle dufeft:
nent ceux qu'ils porte:
Un domeftique
Ces Seignei
ice extrao
jrs de cett.
i r - l à , auqi
l e f o i t l:
qui ne pouffent qu'au mois
Le vent qui fait éclore
s-là dure ordinairement jufi
fin de ce mois , pendant
1 a de beaux jours & d'afides
chaleurs. Le premier
feuilles
d'Avril,
ces fleur
ques à l:
lequel o
fez grar
jour de Mars il tomba de la p l u i e,
qui fut fuivie d'un grand v e n t , de
f r o i d , & d'un rems variable, qui
ment
vant eux,
magnifia
dant le c;
tout ce je
perfon
11 y a,
Roid^
de ma
qui
t pr; che de 1'
f e f t i n ,
:e Prince
caparaçonne2 , dont 1
les felles étoient garni
& de pierres precieufes,
des d'or mafllf. Ilsétoie
avec des cordons de foyi
noient jufques "
loit bien fe doi
garni
eufes.
•Ms-tinésde
;randebeau-
3t qu'ils font
n, & reprennt
ordinaire-
; les porte dears
font d'une
•eiinaire pe:
f ê t e , & fi
el on ne voit
ibillédeneuf.
idroit où le
2. chevaux
richement
houffes Se
:s de perles
& les bri-
:nt attachez
qui tra.'
I l ' l l ,
iP
Magnificence
d«
Pctfes.
. mais il fai
de garde de mar
•her