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414 V O Y A G E S
1707 contre terre, mais le vent s'étanti Sc pliifieurs autres, les uns bleus, 1707.
19. Sept.'élevé à left nous remit à flot, & 1 les autres rouges & blancs comme j, s=pt.;
nous poulTa de l'autre côté de la îles nôtres; & quelques-uns à deux
i-iviere , où nous jettàmes l'ancre, aigles , qui font les armes de la
& y reftâmes jufques à 8. heures du ] Majefté Czarienne. Nous appromatin
, que nous déployâmes nos , chimes de terre pour laiffcr palier
voiles avec un vent favorable, ac- ' cette petite flotte, qui faifoit un
compagnez d'une feule barque, les,très.bel eftet, & iur laquelle d y
deux autres aiant pris les devants, [avort plulieurs femmes. L'Ambal-
Siir le midi nous trouvâmes un fadeur envoya quelques melons
autre •'olfe à l'oueft de la riviere, ! d'eau à Moniieur le Gouverneur,
& vîmes à terre quelques marchan- [ qui l'en fit remercier par des perdifes,
que les pirates , qui les a-1 fonnes de fa fuite, qui fe rendirent
voient enlevées de la barque, dont à notre bord, dans une chaloupe
on a parlé, n'avoient.pû emporter, faite à la HolUndoife. On voir cet-
Nous vîmes enfuite deux barques
à rames, que nous p.rimes d'abord
pour des pirates ¡mais c'étoientdes
pêcheurs.
•Vers le foir, il paffa à côté de
nous une autre barque, venant de
Saratof, laquelle étoit partie avant
nous à'Âfiracan, où elle s'en retournoit.
Nous rencontrâmes enfuite
le Gouverneur à'Afiracan-, Pmre
Matfewitz Afraxim. Ce Seigneur
¿toit accompagné d'une trentaine
de barques, entre lefquelles il y en
avoit 7. grandes. La fienne étoit
couverte de drap rouge & ornée de
banderoles , avec deux pavillons
blancs, à la poupe & fur la hune,
te flotte au num. 242. fans voiles,
parce que le vent étoit contraire
lors qu'elle paifa à côté de nous.
On trouve en cet endroit une
montagne piatte fur le fommet,
qu'on appelle la montagne des voleurs
, parce qu'elle leur fervoit
autrefois de retraite. Enfin le vent
nous aiant favorifé pendant quelque
tems, nous arrivâmes le vmgthflitieme
à Saratof j où nous debarqu.
imes avec plaifir, étant fort fatiguez
de notre voyage, & allâmes
loger dans les quartiers qui nous
furent aillgnez par le Gouverneur
de la place.
C H A P I T R E L X X X V.
Civilité du Gouverneur de Saratof. Maniere de vivre des Calmunues.
Départ de Siatof. Arrivée a Vettoskie, à Pinfe, Infere
, Troitskie , Dimik , Kasjemo , W o l o d i m e r , & à
Mofcou.
Le jour d'après mon arrivée j'allai
rendre mes devoirs au Gouverneur,
& lui fis préfent de quelques
melons d'eau, que j'avois apporté
d-'Jp'acan, & lui rendis les
lettres que j'avois pour lui, en le
priant de me faire donner les cho-
HonnS. fes neceffaires pour me rendre à
Gome" Mofiow par terre , ce qu'il m'acneurde
cord^i de la mauiete du monde la
Siratof. pj„5 obligeante , y ajoutant mille
honnêtetez. Le lendemain il m'envoya
inviter chez lui par fon Interprété,
£c je le priai de me permettre
de paffer de l'autre côté de la
riviere des Calmuques, à quoi il '
confcntit fur le champ, & me fit
donner une barque pour cela. Je Calnu^
trouvai le rivage couvert de ces î""-
gens-là, hommes & f e m m e s c e -
lui de la ville étoit bordé de même
de Rujfiens, pourvus de toutes
fortes de provifions, de ris, de pain
&c i de toile , de petits coffres,
de