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C O R N E I L L E LE B R U N . if?
„ a ^ permis d'en vendre. C e village eft
4. NiîV. environné de puits, dont l'eau pâlie
par un canal fouterrain dans le
village. Nous en partîmes le ^tiatrihne
Novembre, 6c aprèsunetraite
de lept lieuëS' nous arrivâmes à
une heure après midi à Angelawa,
deux heures avant le refte de la caravane.
Ce village n'eft qu'à fept
lieuës de Corn. Ce quartier-là eft
aiifii rempli de puits ou de fourees
i quatre ou cinq pas les unes des
autres, dont l'eau eft auffi conduite
ibus terre au village. La Perfe
ell remplie de ces fourees & de ces
fouterrains-là. On trouve en cet
endroit des corbeaux d'une groffeur
extraordinaire. Comme le terroir
y eft rempli de falpêtre, l'eau y eft
ialée. Nos chameaux aiant pris les
devans pendant la nuit , les douaniers
de Sawa, en enlevèrent un,ehargé
de deux ballots de drap , parce
Comme on nous avoit avertis,que 1705.
ceux qui avoient enlevé nos eha- N»'-
meaux, avoient deiTeindenousfurprendre
que nous n'avions pas palTé par-là,
& que ce territoire eft fous le même
département ; de forte que nous
• fûmes obligez de rebroulTer chemin,
& de refter en cet endroit jufques
au fix'àme Novembre, que nous en
partîmes une heure avant jour, t -
tant parvenus à un petit foiré,fans
le voir , plufieurs de nos chevaux
y tombèrent,Se entr'autres les miens,
qu'on en retira heureufement. Nous
arrivâmes fur les 9. heures du matin
à la miaaieSawaeftaey, qui vient
de Sawa, laquelle eft fort large en
quelques endroits , & coule dans
une plaine entre des terres élevées,
vers le fud. Nous nous étions engagez
inconfiderément dans une
plaine fabloneufe, bordée de dunes
de fable mouvant, où l'on ne fauroit
paffer fans danger. Il y a de
hautes montagnes derriere ces dunes
, entre lefquelles on trouve le
chemin qui conduit de JsWrt à Cuw.
une feconde f o i s , nous nous
tînmes fi bien fur nos gardes qu'ils
n'oférent l'entreprendre. Sur les 11.
heures nous parvînmes à line montagne
pierreufe , dont les rochers
repréfentent toutes lortes d objets, ije
chofe furprenante. Je les deflînai
de loin, avec la montagne, qui eit
à la droite de la ville. On en trouvera
la reprefentation au num. 62.
La premiere reiTemble affez à la tête
& au col d'un animal, 8c les autres
ne font pas moins fingulieres.
On voit plufieurs villages à une
lieuë de la ville , qui eft fituée entre
deux montagnes. Nous paifàmes
en y allant par un bourg rempli
de maifons,que nous trouvâmes
vuîdes, &dont les habitans étoient
apparemment fous des tentes à k
campagne avec leur bétail. Il y a
un grand pont de pierre à l'entrée
de la v i l l e , à côté duquel nous v î -
mes un grand nombredetentestendues
, fous lefquelles il y avoit des
perfonnes de toutes les conditions,
8c à côté des chevaux attachez les
uns aux autres. On nous dit que
ces gens-la, entre l e f q u e l s i l y a v o ît
plus de femmes que d'hommes, alloient
en pelerinage, vifiter les tombeaux
de plufieurs Saints. Nous
filmes une demi heure à traverfer
la ville , jufques au bout des vieilles
murailles, où nous tendîmes nos
tentes, 4ans un lieu où l'on voit
pluiieurs ruines antiques. Le refte
de la caravane n'y arriva que deux
heures après nous , aiant été obligée
de traverfer plufieurs ponts étroits,
qui l'avoient arrêtée. Nous
y reftâmes le lendemain par un tems
charmant.
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