ió6 V O Y A G E S
Foiirures
ad m i rífeles.
Kalmuciues.
L'Envoyé
s'cmbarguefurle
Tobol.
Soo arrixée
à
Tobols-
I jufques À la Chine. Lors qu'on peut
' pailér en fureté parmi les Kalmuqnes^ i. jmiiei-,
c'eft le plus court chemin pour s'y
rendre, par ie Lac de Jamiifchowa.
II ne s'y rroitve guère depeieterieS;
fi ce n'cil' des' peaux d'ours & de
renards-roiigés. Mais i l y aun bois
à quelqueslieués delà,'nommé Heeîhi
f'Vollock i qui produit 'des fourures
grifes admirables j donc la couleur
ne change pas enthyverV& donc
le cuir eit très-'forc. • O n h'en trouve
qu'en Mofcovie, & il n'eit' pas
•permis de Íes tranfporter ailleurs,
lousde gvoffes amandes. Elles font
toutes deftinées pour la Cour. Ces
animaux ne fouirent dans leurs bois
que ceux de leur propre efpecej&
Hecruifent les^ autres, qui font plus
petits de la nioitié. '
Lors que l' Envoyé arriva en cette
ville, il entfouvaleshabitansauflU;
bien que ceux d'alentour fort alldr
mes, parce qatltsTartàresKalmiiqnes
&z les Cojaqnes, venoient de faire
uiie invalion-en où ils avoient
pillé pluficurs villages, donc
ils avoiencmaitacré les habitan^ &
qu'ils menaçoienc cette ville, 'dont
ils n'étoiept.qu'à 15. iiti\ts Alie-
•ihagne. Mais le Gouverneur fit venir
des troupes de îo^û/^i & de quelques
a u t r ^ places , ' avec lefquelles
il donna la cHaffe à ces Tartaresy
qui perdirent beaucoup de mon-
II pe voulut pas s'yarrêteràcaUfe
de cela, & s'embarqua le vingtfixième
fur le Tobol, après avoir changé
de rameurs. Se avoir reçu une
efcorte de foldats. Les rivages de
.cette riviere font bas, & fujetsaux
inondations au printems. Ils ne laiffent
pas d'être habitez en partie par
des Tartar es Mahometans, & en partie
par des Rîijfiens. Cette riviere
produit toute forte de bon poiiTon.
Le premier de Juillet il arriva
heureufement à Tobol ou Tobolska,
place forte, où l'on trouve un
grand monaftere de pierre, garni de
hautes tours , qui pourroit paiTer
pour une fortereffe. Cette ville eft
íituée fur une montagne, au confluant
de l'Irtis &c du Tobol. Le pied
de cette montagne êc le rivage de
Vlrtis font habités par des Tartares &
des Biuhares Mahometans, qui trafîquent
beaucoup fur ce fleuve parmi
les Kalmuques, Se vont même delà'
Tobol eft -capitale de la Syberiù. Defcrip-
Sajunfdiftion s'étend au Sud, juf^
ques au-delà de ¿¿r ii^M} à t W e r g o - "
tur jufques à la riviere. d'O^j à. ,
l'eft des Samoiedes-, au n o r d j u f - ' '
quesaupaisdesO/w^mi ScàTou^ • •
eft jufques à f / ^ - , & à la riviere de
Znzawaïa.' Le pais d'alentour eft
bien peuplétant de Rujjlens qui s'ap-
•pliquent à'l'agriculture, que de pki-
'lieurs autres:'peuples Tartares
Payens, qui font tributaires dii
Czar. Les bleds y abondent telle-
•ilïent, qu'onn'y donne que 16. cops,
ûu fols, de 100. livres de farine de
fïigle. Un'boeuf n'y vaut que 6. à
/ . f l o r i n s j un aiTez grosccchon 30:
à35.folsi & il y a tant de poiiTon
dans VlrtiSy qu'unéturgeon de40.
.à 5 p. l^ivrcs y n'y coûte pas plus de 5.
a6.'f6Îsj'^'& ils font fi gras, que la
graiiTe a plus d'un pouce d'épaif-
. i i u r f u r l'éau dans le\ chauderon. Ce
pais produit.pareillfement beaucoup
d'élans, de cerfs, de daims 6cci des
l i e v r e s d e s faifans j des pèrdrix,
des cignes, des oyes fauvages, des
canards, des cicognes, 6c toute forte
de gibier, à meilleur marché qjfe .
la viande de boucherie. Au refte,
cette ville eft pourvue d'une bon-
.ne garnifon de troupes réglées , &
peut mettre en campagne plus de
9000. hommes , au premier ordre
de fa Majefté Czarienne. Il s'y
trouve outre cela, quelques mille
Tartares ,. qui font auill obligés de
fervir fa Majefté à cheval, lorfque
l'occafion le requiert.
Les hordes des Kalmuques Se des Co- Courfes
faqueSi qui dépendent du T^îc^îîzç^ujs'
ou Chef des Tartares Btigares, font fur les
fouvent des courfes fur les frontieres
du Czar , aulTi-bien que ceux
d^Uffintir ^ àc.Basktr -, mais on met
aufll-tôt la garnifon de To^o/à leurs
troufles. Il y a unMetropolitain dans
cette ville, qu'onyenvoye dcMof-
COU3 lequelala jurifdidion fur tout
le Clergé de la Syberie & de la
Daurte.
Il n'v1 a q1u e 100. ans ou environ, Cora