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380 V O Y A G E S
117J«0 6.
IS.N
C H A P I T R E L X X V I I.
Depart rfejaron. Antiquités. Arrivée a Zjie-raes.
Marchands volez.
1706.
IS- Nov.
DepirideXfO"® partîmes ài Jaron le
}aron. quinzième j & traverfàmes la
Dcmonaer.
v i l l e , & enftÙEe une belle plaine
remplie de bétail, Se paiTàraes à
côté de quelques beaux jardins murez.
Les chemins font très-beaux
en ce quartier-là, Se la plaine arrofée
& coupée de plufieurs canaux
, que nous traverfàmes fur
de petits ponts de pierre. Nous
rencontrâmes en chemin des troupes
d'ânes , chargez de ris pour
Laerj & je vis une tour aiTez élevée
, fans être accompagnée d'aucun
autre édifice j plufieurs tombeaux
démolis, & quelques petites
maifons habitées par de pauvres
gens. Ce lieu-là fe nomme Demonan.
Au bouc de quelques lieues j nous
traverfàmes un pont à 7. arches,
fous lefquelles l'eau paiTe , quand
elle eft haute, mais il n'y en avoit
point alors. Sur le foir nous paiTâmes
une riviere à gué, & arrivâmes
au Cnravanferai de Moogack,
après une traite de 6. lieues.
' L e lendemain nous rencontrâmes
deux coureurs de la Compagnie,
qui portoienc des lettres à'Ifpahnn
à Gamron. Nous quitâmes le chemin
ordinaire en cet endroit pour
nous rendre à Tadur'jvan le long de
la riviere, que nous fuivîmes près
d'une heure avant de pouvoir entrer
dans ce v i l l a g e , dont l'accès eft fort
difficile de ce côté-là, & les chemins
fi mauvais, que quelques bêtes de
charge fe renverférent, donc il en
fallut décharger une. Ce village
reffemble à un bois, à caufe des arbres
&: des jardins murez qui l'environnent.
Il eft lîtué le long de
la riviere fur une petite coline, &
ceint des murailles des jardins, chofe
aiTez extraordinaire à la vue.
On traverfe la riviere au bout de
ce village,qui eft à côté des montagnes
& fur leur déchn au nord.
J ' y avois déjà été avec Monfieur
Kaftelein,«IMSnous y étions entrez
par l'autre côté , dont l'accès eft
beaucoup plus facile. Cependant
j ' y voulus retourner une feconde
fois, aiant trouvé à Batavia, dans
les mémoires de Monfieur Cmeus
Ambafiadeur à Iffahm en 1652.
qu'il fe trouvoit des antiquitez curieufes
aux environs de ce village,
& des fouterrains,qui conduifoient
jufques à Zjie-raes ou Chiras, qui
en eft à 25. lieuésjSc un puits d'une
profondeur extraordinaire. Je
me rendis le lendemain de bon matin
en cet endroit, avec un valec
de la Caravane, & un habitant du
village, pour voir la chofe de mes
propres yeux. J'allai bien phis avant
que la premiere fois, & trouvai
une grotte dans le rocher, avec
une ouverture par en haut, au travers
de laquelle j e fis pafler le villageois.
Comme on en voioit le
fond par deux ou trois autres ouvertures,
les unes proche des autres,
je l'obfervai, & vis qu'il fe trouva
au bout de cette grotte, après
avoir fait une trentaine de pas, 6c
nous nous rejoignîmes fur le chemin
ordinaire le long de la riviere.
Je lui demandai quel étoiC le chemin
qui conduifoic à Zjie-raes, &
crouvai que ceux, dont j'avois lû Meptift
la defcription, avoient cru la
fe de bonne f o i , fans examiner laqoeiqSes
vérité du fait. Il en étoit de même J^"'™"-
du puits, qui eft fur la montagne,
oil je pris la peine de monter, au
nord. Je trouvai qu'il y avoir eu
autrefois une forterefte en cet endroit,
de laquelle on voit encore
quelques ruines, & des débris de
m