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«SAMOJKDES EÌÌ I>ENANS.
D E C O R N E I L L E LE B R U N.
170t. tie des leurs, & y attachent de peli.
Sept, tites pieces de cuivre rondes, avec
une bandelette de drap rouge, pour
fe donner de l'agrement. Ellesportcntaufli
un bonnetfourré,blancen
dedans, & noir par dehors. Il s'en
• trouve, qui ont les cheveux épars
comme les hommes , dont on a de
la peme à les diftinguer , ceux-ci
aiant rarement de la barbe, fi ce n'eft
un peu lu deffus des levres, chofe
qui procede, peut-être, de leur étninge
nourriture. Ils portent une
efpece de camifolle & des culotes,
delà même peau, avec des bottines
presque toutes blanches, dont celles
des femmes ne différent qu'en ce
qu'elles y ont des bandelettes noires
Le fil dont elles fe fervent, eftfait
de nerfs d'animaux. Au lieu de mouchoirs
ils fe fervent de raclures de
bois de bouleau, fortdeliées, dont
ils ne manquent jamais d'être pourvus,
pour s'eifuier lors qu'ils fuent,
ou qu'ils mangent, par une petite
efpece de propreté. Leurs tentes
ione faites d'écorces d'arbre, coulues
enfemblepar longues bandes,
qui pendent jufqu'à terre & empêchent
l'air & le vent d'y penetÎer.
iUes iont ouvertes par le haut, pour
en laiifer iortir la fumée, & noires
en cet endi'oit, mais jaunes & rouf
iatres partout ailleurs , foutenuës
de perches, dont les bouts fortent
par cette ouverture. L'entrée en a
environ quatre pieds de haut, couverte
d'une grande piece de la même
écorce, qu'ils foulevent pour v
entrer & enfortir, &leur foyer eft
au milieu de cette tente. Ils fe nourriHent
de cadavres de boeufs, de
moutons, de chevaux & d'autres animaux,
qu'ils trouvent dans les grands
cliemins, ou qu'on leur donne- de
leurs boyaux autres mteftins,qu'ils
font bouillir, & qu'ils mangentfins
pain & fans fel. Etant parmi eux,
je VIS fur ie feu une grande marmitte
remplie de ces delicateffes, que
perfonne ne fe mettoit en devoir
tlecumer, quoi quel'ecume enfortit
en abondance. La tente étoit
aufli renylie de chair de cheval
çrué,fpeaacleaft>eux ! Aprèsavoir
bien examiné tout cela , je fis le
deifein, qu on trouve au Num. 4 1701
Pendant quej'y travaillois, i l s s ' a l Î S .
iemblerent autour de moi, me regai'dant
d u n a i r q u i marquoit affez
de jugement, & que la chofe-leur
plaifoit. J'obfervai dans une de ces
tentes un enfant âgé de huit femaines,
couché dans un berceau , ou
de bois jatme,
reffcmblant affez au couvercle d'u
neboëte. Ce berceau avoitundemi
cercle audelfus de la tête, & étoit
luipendu, par deux cordes, attachées
a une perche. Il étoit entoure
d une toile grife, en forme de pavillon,
avec une ouverture par en
haut, & une autre à côté pour v
mettre & en tirer l'enfant, qifi étoit
emmailloté de toiles de la même
cou eur, attachées avec des cordes
lur l e l toma c , aauu mmiilliieeuu dduu ccoorrppss ,
& par les pieds, aiant la tête nitó
aiilli bien qu'une partie du coI.Quelque
affreux que foient ces gentlà,
cet entant n'étoitpas désagréable, &
etoitmême afl'ez blanc. Letemsne
me permettant pas d'achever mon
ouvrage cette fois , outre qu'une
partie des femmes, & des enfans
etoientauxbois, je jugeai à propos
deremettre lerefte, jufques à nÎon
retour; deforte que nous pourfuivimes
notre voyage , & arrivâmes
peu après a lamaifon decampacene
de mon ami. ^ "
Pendant le féjour que nous y fî. Nav«t
mes, on nous apporta plufieursfortes
de navets de différentes couleurs,
d'une beauté furprenante. Il
y en avoit de violets, comme les
prunes parmi nous , de gris , de
blancs, & de jaunâtres, tous traçez
d un rouge femblableau vermillon,
ou a la plus belle lâque, aulli
agreables a la vue qu'un ceillet. T'en
peignis quelques-uns à l'eau fur du
papier, & en envoyai en
de, dans une boéte, remplie de fable
fee , a un de mes amis, amateur
de ces curiof,tez-là. Je portai
ceux que j'avois peints, Ì, Anha„:
gel, ou Ion ne pouvoir croire qu'ils
tuilent d après nature, jufques âce
quejeûs produit les navets mêmemarque
qu'on n'y fait guere d'at'-
tention ù ces fortes de chofes.
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