336- V O Y
fane route au nord-nord-eft & au
nord-eft fur-nord ¡mais cela ne dura
pas long-tems , Se nous remîmes à
l'ancre une feconde fois, en deçà de
la pointe de Bantam, qui étoit au
nord-eft fur nord , à une lieuë &
demie de nous. Le vent changea
fouvent pendant la nuit, & il tomba
1/06
19. Fcv.
beaucoup de pluie. Nous remîmes
à la voile fur le matin, & continuâmes
notre route au nord
nord fur eft, fur I 9 , î 2 ,&
fes d'eau : mais il fallut
mouiller l'ancre fur le mid:
en vue plufieurs lies élevées
midi le vent fe mit au fud-oueft,&
continuant notre route ,
vînmes fur le foir à la hs
pointe de Bantam, au n
nord , • étant à peu près
de terre. Nous y remi]
ere fur j / . braffes d'eau,
vancer pendant l'obfcurit
à caufe des Iles ; outre qi
Ht de
S E
Pointe di
Kirackitouw.
Vufsdcffmécs.
' Dwar;
n dra
&
braficore
Après
ïft,
nous paraiteurdela
ard-eft fur
à 2. lieues
nés à l'ann'ofant
aé
de la nuit
_ 'ilfaifoit
du tonnerre & des éclairs, hnvingt-
¿r-tmieme nous eûmes le vent contraire
au nord-eft , avec de fortes
marées, de forte que nous ne pûmes
•avancer. Il arriva au matin ime barque
de Ja'Va^qni nous apporta des
fruits & des poulets maigres. Nous
avions la pointe de au nordeft,
& l'Ile nommée Tofpers hoedtje
au nord-eft fur nord , environ à
une lieuè & demie de nous. Le vent
s'étant mis au fud.oueft après midi,
nous remîmes à la voile , éta'nt favorifez
de la marée, & fîmes route
au nord-eft fur nord. Nous parvînmes
fur le foir à la pointe de Karackaton'jo,
qui étoit à une lieuë &
A G E S
terieure , favoir le coin feptentrional.
demie de nous , au nord-nord-eft.
Se à 2. lieues de l'Ile de Toppers
hoedtje. A l'entrée de la nuit nous
vîmes des feux à terre, 8c il fit quelques
éclairs. Nous eûmes du calme
fur les 10. heures Se mouillâmes
fur 27. braiTes d'eau , mais ce
calme fut bien-tôt fuivi d'une greffe
tempête.
Le vitigt-deuxièmeje deflinai deux
belles vues, dont la premiere eft reprefentée
au num. 194. Le D, y
marque l'Ile * du Pajfage : l'E, celle
de Selehefe, Se l'F , une partie du
continent de la côte occidentale in-
On voit dans la fécondé plan- „', F„.
che,au num. 195. la pointe de
tam au G. La côte de Java à l'H,
Se le * Chapeau de Brabant à l'I. -Topp,,
On y voit auffi toutes les monta- »î«;"
gnes Se toutes les Ifles remplies d'ar- hocdije.
bres, objet très-agreable à la vue.
Nous avions en cet endroit la pointe
Bantam au nord-eft. Se le
Chapeau de Brabant au nord-nordeft,
environ à une lieue Se demie
de nous. Sur le midi nous vîmes
venir un vaiffeau de Batavia, avec
une barque de la Compagnie. Le
vaiiTeau étoit une flute HoUandoife
qui s'en retournoit dans fa patrie.
Aulli-tôt que nous eûmes reconnu
fon pavillon , nous arborâmes le
notre. Se envoyâmes une chaloupe
à fa rencontre pour prendre languie.
Elle envoya de fon côté 2. pilotes
à nôtre bord,qui n'y refterentguere.
Sur ces entrefaites la barque
de la Compagnie arriva, felon la
:me, pour examiner les vaif-
:ndre
féaux qui arrivent Se
compte. Le patron de
ette barque
donna ordre au capita
ne de notre
vaiffeau , de la '
part du magiftrat
de Batavia, d'envoyer
• nniediaterec
ment à terre fon clerc, i
les leta
très de la Compagnie,
qu
il
obéit fur le champ. Se
lîeft.
mes à la voile leventéta
t à l 'c
Nous avions la pointe de Bantam
à l'eft fur {ad. Se le Chapeau de Brabant
à l'oueft-fud-oueft , avançant
fur 32. braffes d'eau. Sur les onze
heures du foir nous mouillâmes fur
lé. braffes, au delà de la pointe de
Bantam , à 18. lieues de Batavia.
Le vingt-troifieme, à la pointe du
jour, nous remîmes à la voile, le vent
étant oueft-nord-oueft Seaffezfort,
Se nous apperçûmes legolfedeB^?;. Goiftdé
tam, qui s'étend fort avant. On®""""'
voit au devant , ou à côté de ce
golfe, \lfle longue, qu'on laiffe
droite. Nous avions auffi en vi
à Ik lo
a guc.
la montagne bleue, qui eft fort élc-Montf
vée. Ceci eft reprefenté au num.BJ^.
196. où le K marque Vile longue cScif^
ou de Pon. Panjang: l'L, la 'mon-1™
tagne bleue i L'Ivl, le golfe de Bantam,
Se l ' N , la pointe de Bantam.
Nous
1706. ,
M. Fcv. d
DE C O R N E I L L E LE B R U N .
Nous paffâmes à côté de la ville, heures. J'y appris _que 1
diftinguoit en part ; les
les plus élevez. Nous avions
Babj au nord-nord-oueft, enà
ime lieuë Se demie de diffaifant
route avec un vent
•d-oueft Se de fud-oueft , à
lord-eft Se eft fur fud, fur
viro
tane
de 1
reft
10. 12. Se 15. braffes d'eau. On
voit pluOeurs Iles en ce quartier-là,
où nous fûmes fouvent obligez de
mouiller à caufe des calmes. Enfin
nous approchâmes de Batavia
levingt-quatrieme. Le Command
.Ik'paffer la jo ; a 11. Fev.
une maifon de plaifance hors de la
ville. Moniieur de Gar/a^è eut la,„,iEV
bonté de me prêterfon caroflépour
m'y rendre. Je trouvai le chemin
qui y mene très-agréable , bordé
d'arbres & de maifons de plaifance
à droite Se à gauche. Celle où j'allai
n'étoit qu'à une bonne demi lieuë
de la ville. J'y trouvai bonne com- Hoimêtcpagnie
, Se Mr. le Gouverneur me
reçut à bras ouverts, & me retint à des Indes,
dîner. Sur le foir, nous retourna-
Broeug nous y vint tro'
barque. Se m'apporta 1
velie qu '
dans fa i mes à 1
réablenou-'ch
s j'étois
ttenduparleGouiAï.
quel avmt appris
lettres de Monfi'
deHoorn, le-
> ma venuë par des
Witfen BOI
Lema
inde
re d'Amfterdam. Ce Comm'offrit
une place dans
paqu
.àlle , Se j'allai loger au
vec lui. Il m'y rendit un
:t de lettres , dans lequel il y
-oit une de Mr. le Bourguemaître
Witfen, du premier jour de
Mai I 705. Après fouper, on me
conduiflt dans mon appartement,
:e aans ooùu jj 'aaliliaaii riteppi^onf-ej.r ,, étant ^f ort fatigu
fa barque pour me rend're à la vil- Se même affez indifpofé
le, où nous arrivâmes fur les 10. [
C H A P I T R E L X V.
Incommodité de t Auteur. Habitans du fud. Punition rigoureufe.
Fruits extraordinaires. Comedies Chinoifes. Maifon de plaifance
du DireBeur général.
MON incommodité augmenta
à tel point que je fus obiige
de garder la chambre. Monfr.
Brr^er , premier Medecin de la
Compagnie , me vint voir par ordre
du Gouverneur general, Se me
fit efperer le rétabliilément de ma
fanté en peu de jours. Il y travailla
même avec tant de fuccès , que
je quittai la chambre à l'entrée du
mois de Mars. Je n'avois trouvé aucun
gout ni au vin ni à la biere,
depuis la maladie que j'avois eue à
. Gamron, Se n'avois pû boire que de
l'eau, Se un peu d'eau de vie de tems
en tems. Mais les rafraichiffemens
qu'on me fit prendre me rendirent
de l'appétit , Se je recommençai à
travailler Se à peindre fur de la toile
, de certains fruits des Indes, à
quoi je prenois plaifir. J'allai ren-
Tom. II.
dre vilîte à Mr. Outshoorn , ancien
Gouverneur général des Indes , lequel
me reçut parfaitement bien.
C'étoit un homme de 70.ans, frais
Se vigoureux pour fon âge , qui avoit
exercé cette importante charge
l'efpace de 13. années, Se ne s'en
etoit défait que pour paffer le rette
de fa vie i
:pos Se la tranquigue
lité. J'eus une le
avec lui , dont j
aufli-bien que lu
mettre de le rev<
lui m(
converfation
fus très-fatisfait,
, qui me fit pror
fouvent. Se de
trer toutes les curiofitez que
Dis apportées. J'allai voir enî
Mr.de Riebeek, Direfteurgé-
.1 de la Compagnie, Mr.leGéd
de mide , & plufieurs memdu
Confeil des Indes , auffi-
1 que Mr, Garjin premier Secre-
: , lefquels me reçurent avec
X x beau