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24.6 V O Y
1704, ^^^ n'a-t-elie ja-
1. Sept. rî^^is eu de muraille de ce côté-là.
Nous arrivâmes fur les 11. heures
avec beaucoup de peine aufommec
de la montagne , où Ton voit les
ruines d'un bâtiment, qui a eu 28.
pas de long, & dont il nereftepas
grand' choie. La muraille en avoic
4. bons pieds d'epaiiTeur, eft encore
aiTez élevée en quelques endroits
j où l'on voit en dedans quel-'
ques reftes d'arcades. Le fommet
de cette montagne n'a auiîique 28.
pas de large,du nord au f u d , & 5 4.
de long, de l'eft à r o u ë f t , ^ va en
. defcendant à l'eft. Au refte , elle
s'étend en long vers le fud, d'où
l'on voit encore les reftes de l'enceinte
des murailles de la fortereff
e , qui y étoit autrefois, comme ils
paroiiTentau nord, au num. 104.J'en
iîs le deflein avec toute l'application
poffible , parce qu'on prétend
que Darius étoit dans cette forcereiTe
lors ({M'Alexandre attaqua fon
armée, la féconde fois, dans la plaine.
J'y defcendis fur le midi, de y '
deflînai au fud les ruines extérieures
qui fubfiftent de ce bâtiment,
où l'on voit encore deux demi-ronds
en forme de tours. On voit auflî
fur le rocher l'endroit où cette fortereiTe
a été commencée, comme
cela paroît vifiblemenc au num.
105. Le chafteur, qui me fervoit
de guide, voulut defcendreaunord
parce que c'étoit le plus court chemin
, fit tout ce qu'il put pour
me perfuader de le fuivrej mais le
rocher m'y parut fi efcarpé que je
ne voulus pas m'y hazarder, de
crainte de me caiTer les bras & les
jambes. Je ne pus cependant empêcher
l'autre valet d e l e f u i v r e,
dont il eut bien-tôt lieu de fe repentir
, puifque je ne les eus pas
plutôt perdus de v u e , quej'enténdis
crier le dernier que je me donnaiîe
bien garde de defcendre après
eux. Il s'étoit arrête n'aiantpufuivre
fon compagnon, & nepouvoit
plus ni avancer ni reculer. Je l'encourageai
à faire tous fes efforts
pour remonter, en fe tenant le mieux
qu'il pourroit aux rochers, n'aiant
A G E S
nul autre parti ii prendre,& il eut 1704.
le bonheur d'en venir à bout, pen- 2- Sept,
dant que l'autre dcfcendoit comme
un chat. Q^uant à moi j e fus obligé
de prendre un détour de deux
lieues à l ' e f t , entre les montagnes,
de forte qu'il étoit plus de trois
heures lors que j'arrivai aux tombeaux
des Chrétiens , où môn ami
m'attendoit avec nos chevaux. Après
m'être un peu repofé & avoir
pris quelques rafraichilfemens, nous
reprîmes le cherii in de la v i l l e , à delfein
de retourner le lendemain voir
le refte des antiquitez qui fe trouvent
en ce quartier-là, étantrefolu
de partir vers la fin du mois.
_ Nous nous rendîmes de bon ma-'x-jgte.
tin à la montagne de Tagîe-Rufian, Ruflan.
à une lieue & demie de la ville, &
trouvâmes fur le fommet de cette
montagne les ruinesd'un certain bâtiment,
fondé par un fameux Guerrier,
dont on raconte des merveilles.
Il y a une grote au-deiTous de
cette montagne , dans laquelle on
voit deux ou trois fontaines, dont
l'eau diftile continuellement du haut
du rocher. Il s'y rend tous lesans,
au commencement d'Avril, un grand
nombre d'Indiens, qu'on nomme
ici BenjanSi Icfquels y viennent celebrer
une fête , à l'honneur d'ua
certain hermite, qui y a faitlongtems
fa demeure. Il s'y tient auftî
ordinairement un de leurs Derviches
ou Saints. Cette grote eft remplie
de lambeaux de toutes fortes de couleurs,
qu'y apportent des perfonnes
accablées de maux , qui viennent
y chercher du foulagement, à la
maniere des Orientaux , dont on a
déjà parlé. Elle eft reprefentée au
num. 106.
On trouve à une demi lieuë del
à , du côté de la v i l l e , une montagne
, d'où l'on tire des pierres bleues
Port dures, dont on fait les tombeaux.
Nous en vîmes jetter plufieurs
du haut de cette montagne
dans la plaine, fans qu'elles ferompiifent;
maison fecontentederou-
1er les plus groiTes par les endroits •
où elle n'eft pas fi efcarpée.
On a de là une belle vueàl'oueft