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u i ï f f
V O Y
A G E S
& quelques rivieres fur de petits 1707,
ponts, & allâmes coucher à Sjekve.^.t^ot.
Le lendemain nous pallames encore
Scvafedeclvarger dans le i f o i -
C e t t e v i l l e , qui eli capitale
4 1 8
fad
30. o a . g"-
Proi
fions
du Duché de ce nom , efl: allez
g r a n d e , & fituée fur plufieurs coli-
Ses fepatées les unes des autres, le
long de la riviere. Elle a 7. ou 8.
Eglifes de pierre , & plufieurs ancres
de b o i s , & n'ell qu'à 150.
IVerfies de Mofcow. Nous n'y reftâmes
que j u f q u ' a u premier de Novembre,
& traverfimes cnfuiteplufienrs
villages & la riviere de Wort-
/<i,aupa(Tage de laquelle nous trouvâmes
le Gouverneur de Pinfe, qui
nous fit l'honneur de diner avec
nous ; après quoi il prit les devans
pour fe rendre à Mofcir^^ , n'étant
pas chargé de bagage comme nous.
Nous le fuivîmes fur les 4. heures
accompagnez de plulicurs perfoanes
armees de bâtons ferrez par le
bout. Le troijùme nous avançames
jufques à Sallo-pokro, grand bourg,
qui a une belle Eglife de pierre.
Nous y trouvâmes des provifions en
abondance , de bonne biere & du
pain blanc ; mais tout y étoit bien
plus cher que dans les autres lieux,
oti nous avions paiTéjUne poularde
y valant 4. fols , & tout le refte à
proportion. E n avançant toujours,
nous traverfimes plufieurs villages,
Airivétî
Mofcow.
une fois la Ckfma, fur des radeaux
de poutres , & j e me blellai
fort à la jambe en tombant. Etant
parvenus à Ragoza je la frottai de
Mimm, que j'avois apportée de Perf
e , & ne Liilfai pas de pourfuivre
mon voyage , fans la pouvoir remuer.
Le lendemain nous arrivâmes
.Ì Mofcon:,oii le Minillre Géorgie?;
ne voulut pas entrer cejour-là.
Four moi j e retournai dans mon ancien
quartier à la Slaboie,oi\ je me
fervis une feconde fois de ma Mumie,
& me trouvant fort foulagé,
& en état de marcher un peu, à
l'aide d'une c a n e , j e me fis conduire
en traîneau chez Monfr. Htdfi,
Refident AeHollandeMiis je trouvai
jambe tellement enflamée le len-,
demain, q u ' i l fallut garder la chambre
pendant plus de 15. j o u r s , le
mouvement que j'avois fait mal à
p r o p o s , a i a n t empêché la.Mumieàe
produire fon effet j de forte que je
fus obligé de faire venir un chirurg
i e n , & qu'il fe paiTa près de 6. f e -
maines, avant que j e p ù f f e marcher
comme à l'ordinaire.
C h a p i t r e L X X X V I.
Rehelks punis. Arrivée du Ciar a Mofcow. Nouveaux bâtimeiiî.
Feu d'artifice. Départ de fa Majefté Csarienne.
L-Aul
Le vingt-neimime, je me rendis,
rend vili avec notre R e f i d e n t , à la mai-
Prln« fon de Campagne du Kmes ou
Bories. Prince Sortes, dont on a parlé plufieurs
fois , pour le remercier de
fes bonnes recommandations aux
Gouverneurs de Cafan & SAftracan.
Ce Seigneur nous reçue parfaitement
bien, & nous retint à diner
avec lui. Le lendemain j'allai
à l'Envoyé
d'Anilc
rendre vifite à Monfieur Witworth,
• Miniftre de la Grande Bretagne,
qui me fit mille honnêtetez & me
retint aufli à diner. Il me fit même
a grace de venir chez moi, pour
/ o i r les curiolicez que j'avois apportées
de Perfe & des Indes.
Le premier jour de 'Décembre on ekcu;
décapita 30. perfonnes,quiavoient™''-
eu part au maffacre A'AJtracan.
C e t t e execution, qui fe fit fur le
m i d i , ne dura guère plus d'une demi
heure, & fe fit fans aucun bruit,
les condamnez fe plaçant tranquillement
eux-mêmes la t ê t e f u r le bill
o t , fans être garottez. T r o i s jours Fs,t j
après on célébra, à la Slabode Aile- ^jJJ,
mande, la fête du Prince de Menfi- \oi.
ryo.;.
I. Dec.
d e c o r n e i l l e l e b r u n . 419
kof, dàns la maison du défunt Gé- champ. 11 s'en retourna á fon Pa-1707,
ncral le fort. II y eut un grandfei-1 lais l a r les 4. heures, moi à ma 13. Dec.
t i n , auquel ie trouvèrent la Fñrx-'Slahíie, rempli de reconnoifìance
celle foeur de Sa Majelte, la Cza- ! des bontez de ce Prince,
rine & les Princeilcs l'es filles, lei LQ vinp-îmjicme on ñt l'cchan-MorUn
Czar de Geòrgie, depole par fon ge.d'un iLvèqiia Polonois conzrc Icj^log^i,
frere refugie à la Cour de Mofeo- ' Knees Riíderovi'itz , qui avoir été
^7£'> où il eit entretenu avec le P r i n - ' p r i s k Narva. On apprit en ce
ce ion ills, qui eil au Cervice d e f a j t e m s - l à la mort du Grand Mogol,
^écu au delà de 100. ans.
:ra pas hors de propos jNou- ,
i d e p a - •
Arrive
duCw
Molcû
Majcito C z a n c n n c i fut faicprifonnier,
par les Suédois , au fiege
de Narva. 11 le trouva aullî à ce
f c i l in pkilieurs Seigneurs t< Dames
de la Cour 5 L'Envoyé & le Conful
d'Angleterre , la plupart des
Marchands de cette nation , &c
beaucoup à'ylllcmâuds 6c de Hollandots.
qui avoit
I l ne ] ^
avant mon départ de Mofco-J^-, détjm;^;;
parler de quelques bâtimens faits
depuis mon voyage de Ferfe. Le
plus confiderable e i l u n grand Edifice
de pierre , commencé depuis
7. ans} pour la Cour des mon noyés,
J.cs hommes les femmes I mais deiliné depuis u
f e placèrent feparemcnt dans deux' à Îervir d'api
an & demi
. C'eft unApoticai:
appartemens diiîerens 5 & on but beau bâtiment fort élevé, avec une'"^
plufieurs û n t e z au bruit du canon jolie tour fur le frontispice. Il eft
& de quelques bumbes. On danfa, à l ' e d du Château, à l'endroit où
e n f u i t e , & le foir il y eut un beau' é t o k autrefois le marché aux pou^
feu d'artifice. j les. On traverfe une grande bafle-
: Le fcizicme, le Czar arriva à' cour pour s'y r e n d r e , ^ puis on
Mofco--J^ fur le midi , au bruit du trouve un grand cfcalier, qui concanon
des remparts, 6c f u t reçu a- j d u i t au premier appartement, voûté
vec une joye univerfelle après une! & fort élevé, qui a 15. pas de proabfence
de deux ans. Deux jours j fondeur f u r vingt de largeur. On
après j'allai rendre mes devoirs ài étoit occupé à le peindre en déce
P r i n c e , à famaifon ¿.cReprefens-'i trempe en ce tems-là. Les murail-
¿ f , oi:i j e le trouvai fortant en trai- les de côté en ont de belles croineau.
Il me reçut très-gracieufem
e n t , 6c m'aflura qu'il étoit bien
aife de me revoir dans les Etats. II
alloit voir la Princeile fa f oe u r , &
j'eus l'honneur de l'y fuivre. Cette
Princefle prefenta de fil propre
m a i n , à tous ceux de la fuite de
fa M a j e f t é , une petite taife de vermeil
remplie d eau de vie i puis
elle alla le placer à c ô t é du C z a r,
qui me fit figne de m'approcher de
l u i , 6c m'ordonna de lui faire une
relation fuccinte de mon voyage
feeSj^- les autres doivent être gai
nies de chevrettes & d'autres pots
de la Chine , fur le haut defquels
les armes de fa M a j e f t é Czarienne
font èmaillèes. Il y a deux portes
à cet appartement, par l'une defquelles
on entre dans le magazin
des herbes medecinalesj6cpar l'autre
dans la Chancellerie ou bureau
de la maifon. Ce font aulli de belles
filles voûtées, d'une grande
beauté. II y en a deux autres femblables
, d'ont l'une fert de Labode
la Cour de l'erjc 6c des Dames ; ratoire 6c l ' a u t r e de Bibliothèque,
du Serrail. 11 eut la même curiol'
t é à l'égard de la Cour de Bantam,
&r expliqua à la Princefle, & aux
Dames de fa f u i t e , t o u t ce que j'eus
l'honneur de lui dire ci\ Hollandois.
E n f u i t e , fon Altefié prefenta encore
une tafle d'eau de vie à la ronde,
& je luppliai le Czar de m'accorder
un paileport pour fortir de fes
Etats , à quoi il confentit fur le
T o m . i l
dans laquelle on confcrve autli des
plantes <k des animaux extraordinaires.
Outre ces apparteniens-là,
il y en a plufieurs a u t r e s , particulièrement
celui du Prefident ou
du D o d e u t } celui de l'Apoticaire,
6c ceux des domeftiques. Ce Docteur
a aulR la d i r e f t i o n d e l à Chancellerie,
6v fous lui un Vice-Chancelier
£c plufieurs Commis, 6c fon
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