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1707
13. Dee.
pouvoir s'étend jufqu'à faire punir
de mort, ceux qui l'ont fous fa direition
, lors qu'ils le méritent.
Tous les Medecins, les Chirurgiens
Se les Droguiftes reçoivent leur falaire
dans ce bureau ou cette chanceleric.
On employe dans cette
Apoticairerie, 8. apoticaires , qui
ont 5. garçons, & plus de quarante
ouvriers. Auflî ,en tire-t-ontous
les rcmedes & toutes les drogues
dont on a befoin pour les. troupes
& les flottes de ia iVIajefté.
JlíT.
V O Y A G E S
plufieurs petites chambres, où logent
le Medecin de l'hôpital, l'Apoticaire,_
& le Chirurgien. L'Apoticairerie
y confille en trois chambres,
2. pour les drogues la troilième
pour les herbes- dont on les
compofe.
On voit à côté de cet Hôpital ^^rspp,
une drapperie, dirigée parundrappier
qu'on a fait venir exprès de
Hollaude ; & une Verrerie de l'au.
cre côté de la riviere de Mofcua,oii
l'on fait des miroirs, entrelefquels
Le Direfteui
de cette maifon eft j'en ai vù , quiavoient plus de 3.
BcaireS' Dofteur Areskme tEcoffbis de nation,
& premier Medecin defaMajefté
Czarienne, qui lui donne une
penfion de 1500. ducats par an. Il
y a quatre ans qu'il eft au fervice
de ce Prince, qui a beaucoup de
confideration pour lui à caufe de
fa capacité & de fon mérité perfo:
aunes de long- On étoit aufil occupé
à reparer la muraillerougede
la v i l l e ,& furtout à l'eft&aunord,
auili-bien que le Château. Déplus,
les trois Jefuites , qui fe trouvent
en cette ville, dont il y en a deux
AlUmmids & un Anglais , ont fait
bâtir une petite Eglife dans la SU^
nel, & il s'eft^faît aimer de toute j bode , laquelle ils ont fait peindre
la Cour par fa douceur & fon hon- en detrempe en dedans
Hôpital.
nèteté. Sa Majefté lui fit prefent
de deux mille écus lors qu'il entreprit
ce grand & penible ouvrage.
I l f e flattoit, lors que je partis de
Afo/i-i!®, que tout feroit en état dans
un an, & il étoit occupé à faire
cueillir de tous côtez , & à appliquer
fur du papier avec une prc>-
preté charmante, toutes les principales
herbes & fleurs , qui fervent
dans laMedecine,dont il avoir déjà
rempli un livre. Il me montra
aufli un quignon de pain bis pétrifié
; & me dit qu'il avoir deflTein
d'envoyer chercher en Sjberie, des
fimples , des fleurs & des plantes.
Cette Apoticairerie a deux jardins.
Je trouvai auni,à mon retour de
Perfe, qu'on avoir bâti à MofciKn
'Le célébré avec de grandes rejouïiTance.
Se par un feu d'artifice dans la
grande place , où fa Majefté Czarienne
donna un feftin dans la loge,
dont on a déjà parlé. Qiielques
jours après ce Monarque en donna
un autre dans la maifon de Monfr.
le Fort, qui appartient prefentement
au Prince de Menjîtof,quil'i
fort aggrandie Se embellie. Après
le repas fa Majefté rendit les vifites
accoutumées aux marchands
étrangers, & commença par notre
Refidenp , de la maniéré qu'on a
marquée ci-devant- Il y refta près
de deux heures , & en fit plufieurs
autres enfuite, étant fur le point de
fon depart pour fe rendre à l'armée.
un h ô p L l pour des malades. C'eft j Monfr. Gnmdt, Miniftre de Da«.
un bâtiment de bois , fitué le long : nemarc, arriva en ce tems-la; & la
delà riviere de >a/e, dans la Ji«-; plupart des marchands d Archanbode
Allemande. Cet hôpital eftdi-\gel, vers la fin du mois , comme a
vifé en deux parties , dans chacu- l'ordinairene
defquclles,ontrouve 7- litsd'un Le/mfwe Fevrter , on ht enco- Rebelles
c ô t é , & d i x del'autre, chacun pour re décapiter 70. des principaux redeux
perfonnes. Se 9. dans le rang 1 belles d'Afiraccin; on en rompit 5 ;
j.. pour une feule perfon- 8e on en pendit enfuite 45.
du milieu , ^
ne. Il y a trois fourneaux dans l'u
ne Se dans l'autre de ces divifions :
la chambre anatomique eft entre
deux. Le fécond étage contient
- . Après avoir obtenu mon iecond
paflTeport, je pris congé de notre
R.efident,6e de tous mes amis pour
partir le dixième, aiant déjà arrêté
i'rtr'íí'
D E C O R N E I L L E LE B R U N . 421
té les voitures,dont j'avois befoin,
jiifques à Koningsberg,' Je me rendis
après cela chez Monir-l'Envoyé
d'Angleterre t où fe trouvèrent tous
les marchands de cette nation. Nous
y paifàmes la foirée avec beaucoup 1708.
de plaifir. Se puis j'allai me prepa- 14-
rer à partir en traineau pendant la
nuit.
C H A P I T R E L X X X V I I.
Depart de Mofcow. Arrivée a Waeiiiia, a Dorgoboes, 7i Smolensko
é" a Borisof. Villages brûlez par les Mofcovites.
Retour a Mofcow.
Dcpai t "Ts^Ous nous mîmes en chemin Í
}f- Line heure du matin Se arrivâmes
fur les 8. heures .à IVefomke, i
55. IVerfles de Mofcow. Nous étions
7. de compagnie , 4. Anglais
deux Allemands Se moi , Se avions
chacun notre traineau , Se 2- pour
nos valets, outre 5- chevaux de relais
au cas qu'il arrivât quelque ac-
, cidcnt en chemin, comme cela eft
ailéz ordinaire- Nous avions auffi
pris foin d'en envoyer à Smalensko,
huit jours avant notre départ, pour
s'y repoferen nous attendant- Après
avoir fait encore . f^erjiesju^ques
à Modenovo, nous traverfàmes plufieurs'villages
, Se une plaine, où
nous rencontrâmes à minuit un
grand nombre de traineaux , 6e arrivâmes
fur le midi iOJtrosjak, village
fitué dans un bois,à44- If^erfitj
du précèdent. I l y e n a 3 7 . de
Atrivécàlà à IVaefma, où nous arrivâm'es le
treizième. C'eft une grande ville,
qui a un château de bois Se plufieurs
tours de pierre. Nous en
partîmes fur le midi, Se arrivâmes
le quatorzième ^Dorgokoesaprèsune
traite de 69. IVerJies. C'eft une
pauvre ville , autour de laquelle il
croît de très-bon chanvre. Nous
y paffàmes le Nieper,Si une feconde
fois à P¿0TO,qui en eft à 44- it^erf- \
tes ; Se arrivâmes le qninzicme à
Smalensko après avoir fait encore 36-
TVerfies. Il fallut y montrer nos paffeports
au Gouverneur , qui nous
reçut fort honnêtement. Se nous en
expedia d'.autres jufques aux frontières
, outre qu'il nous donna une
A Dorgoboes.
ASmc
lensko,
efcorte pour notre fureté: en échange
nous lui fîmes prefent d'un petit
quartaut de vin- Cette ville,
qui eft aflez grande, a un Evêque,
quelques Eglifes de pierre & plufieurs
autres de bois.
Nous en partîmes for les 5.heures
avec les chevaux de relais, que
nous y avions envoïez , Se trouvâmes
les chemins remplis d'eau, 8c
peu après un enclos avec une porte
où il y avoir une garde, d'où nous
avançâmes jufques à Krano-feh, où
nous paflames la nuit, après une traite
de 44- fFerftes. Nous continuâmes
notre route à 7. heures du matin
par une grande gelée , Se ren.
contrâmes les bagages du Prince
de Menjtkof, avec quelques caroffes,
dansrun defquels étoitlaPrinceffe
fa femme , qui alloit à Jrao-Amyéi
lensko. Vers le midi nous parvîn- f"' les
mes fur les terres de Pologne, Se S S ^
deux heures après à Dobroofna, a- '
près une traite de 23./^'fr/fi. Nous
y reftâmes jufques à 9. heures du
ioir. Se arrivâmes fiir les 3. heures
du matin à la ville de Copies, qui A Copies;
en eft à 6. lieuè's À'Allemagne, C\ÎÎque
lieue faifant .rrerjles, comme
il a été dit, car on compte par lieuës
en deçà de Smolensko.
Dès le matin nous montrâmes
nos pafléporrs au General Allert,
lEcofois de nation , qui nous reçut
le plus honnêtement du monde. Se
nous dit que nous aurions de la peine
à paffer par Koningsberg, à caufe
des troupes i»f<i'iK^,r,quiéroient
en marche de ce côté-là ; fur quoi
H h h 3 nous