if
Sì;
j í ' :
il
I
•ÜMI
V O Y A G E S
I"'
6. JR,,
ctoit compoféc que d'Ecclefufti- Ipi
es, à kl reierve de quelques per- fr
nés en habits ordinaires, qui ^ ila
la tr
préccdoient & portoi
nt des étenands
dards, attachez àdes;i
bâtons,
Les Eccleliaftiques "a
voient tous
leurs habitsiiicerdotau^i
, qui étoieiit
magnifiques. Les prêt:
l ie
s moins
conliderables ,& les nio
lu nomchoient
bre de 200 ou environ;
les premiers, précédez de plulieurs
chantres & entans de choeur, auili
en habits ordinaires, aiant chacun un
livre à la main: Ils étoient accompagnés
de foldats armez à droite &
à gauche, & d'autres gens quin'avoient
que des bâtons pour faire
place & ouvrir le pailage. Après
ceux-ci iuivoient tous ceux qui portent
l'habit Epifcopal, quifaifoient
environ 300 perlbnnes. Les i i premiers
étoient Métropolitains ouCardinaux
, portant un habit nommé
communément Sackojft. Enluiteon
voioit quatre Archevêques, trois Evêques,
& un grand nombre à'Aî'-
chimandrites, ou luperieurs de monaftères.
Lors que îoo ou environ
de ces derniers furent pailéz, on vit
tout ce que fes prêtres portoient
dans la proceffion, favoir un grand
bâton, avec une lanterne, repréfentant
la lumiere de la Parole de Dieu,
à l'honneur des portraits des faints,
ou pour leur donner de l'éclat :
Deux chérubins, qu'ils nomment
Lepieds , au bout de deux bâtons
femblables : Enfuite deux croix ^ un
portrait de Jefus-Chrift , à demi
corps , prefque auilî grand que
nature; un gr
vingt bonnets c
richis de pierre
ment, chacun
La ceremonie é
cipaux de ceux
fillé, fecouvri
Celui du Metri
d'or
prec
porti
nommei
tain, q. _
fuivoit immédi
grand livre, & t
d livre", &
•or & d'argent, e
ries, portezfepar
par une perfom
:ant finie, les pri
, qui y avoient ;
ent de ces bonne
ipolitain étoit to
, garni de perles & de pien
£ufes. Les principaux Prélî
;nt aulïï ces bonnets-là , qu'
Mieîris.
•epréfenti
rreries, laquelle lui touchoit le i j o i.
nt de tems en tems, & deux prê- J»"»-
s, l'un à droite & l'autre 3. gauche
, le foutenoient par delTous les
bras. Etant arrivez en cet ordre fur
le bord de la riviere, & leurs ceremonies
, auxquelles ils employèrent
une bonne demi-heure étant achevées
, le Métropolitain s'approcha
de l'eau, & y plongea par trois fois
la croix , prononçant, comme le
Patriarche a accoûtumé de faire, les
paroles fuivantes. S P A C I G O S -
P O D I L U D I T W O Y A , I B L A -
G O S L O W L D O S T O A N I A TWOYA.
Cell à dire. Dieu conferve fin Peapk,
à- bemffe fin héritage. Ils s'en
retournèrent enfuite vers le châ
teau; mais les 200 prêtres , qui a
voient précédé le refte en allant, m
revinrent pas dans le même ordre
& fe difperférent prefque tous
Ceux qui avoient des habits facer
dotaux continuèrent à marcher ei
bon ordre. J'obfervai entr'autres
que deux hommes aiTez mal habil
lès portoient une cuve ou un chaudron
, couvert d'une toile, qu'on
oit pas bien diftinguer. Ce
étoit fuivi d'une autre femporté
de même , avec un
blable
pot d^
ail
:eau, pour en
mens & les pe
que la proceilic
y porta, au pli
avoit fervi au ti
lin rempli d'eau, laquelle
été ben"
fut portée au ch:
•rofer les apparteitures.
Auili-tôt
y fut rentrée, on
vite, tout ce qui
ir de l'eau J'obfervai
qu'un A/i^iwifyenfonçau
grand
arrofei
commença à
qui ne m'en
Ce Met! oli
it lePatriar'che,
.tement après le
noit entre fes mains
ballai, d,
les fpeftateurs
parurent pas plus fanftifiez. Il me
fembla même que cetteaftion avoit
l'air d'une moquerie. Cette Pro-
-eiTion , qui dura jufques à deux
heures après midi , avoit attiré
le foule de monde inexprimable,
qui meritoit d'être vue,, quand quand
il
n'y auroit eu que cela,
& qui fai.
foit un très-bel effet fu
la riviere,
le château étant fur u
e éminenct
d'où l'on voioit ti
it le peuple juflles.
ques fur les mur
Lors que
une grande croix d'or, enrichie de
nous voulûmes nous en retourner
& que nous fûmes parvenus à 1;
porte du château, il s'y trouva un.
D E C O R N E I L L E
1702. fi grande prelfe , que nous eûmes figure d
9.Jinv. bien de la peine â nous en tirer, qi
Auffi notre curiofité penfa-t-elle ' ' ' '
nous coûter cher ; outre qu'il eft
dangereux de fe tenir fi long-tems
dans la neige.
Cette fête fe celebroit autrefois,
avec beaucoup plus de folemnité,
parce que leurs Majeftez'Sc tous
les Grands de l'Etat y alliftoient.
Mais le Czar regnant a fait de
grands changemens en cela, comme
en toute autre chofe. On en
parlera plus amplement dans la fui-
Le neuvième du mois , il commença
à dégeler & même à pleuvoir
, le tems étant beaucoup plus
ouvert, qu'il n'avoit été depuis plufieurs
années.
Réjouir- Le onzième , on fit de grandes
mudi réjoniffances pour la viftoire reinïifloirc
portée fur les Suédois , par les arltecmeluprolre
s ¿g- f^ MajJ.e -f té. , Il A y e, ut tu n.
Suédois, grand feu d artifice a cote du château
, au milieu du Bazar ou marché
, qui eft fort bas & affez
large : Il s'étendoit d'un bout de la
place à l'autre. On avoit fait une
grande loge de planches, remplie
de fenêtres , du côté du château,
dans laquelle fa Majefté regala les
principaux feigneurs de la Cour ;
les Miniftres étrangers, qui s'y trouvèrent,
& entr'autres celui de BOTnemarc
, & le Refident de Hollande
, avec un grand nombre d'officiers
, & plufieurs marchands d'outremer.
Pour donner de l'ombre â
cette loge, & lui fervir d'ornement,
on avoit planté au devant , trois
rangs de branches, en guife de jeunes
arbres. Le repas commença à
deux heures après midi, Se à 6 heures
du foir on alluma le feu d'artifice,
qui dura jufques à neuf. On
l'avoit drelfé fur trois grandes tables
ou theatres de bois , fort élevez
, & fort larges, fur lefquels on
avoit pofé plufieurs figures, clouées
contre les planches, & peintes d'une
couleur brune. Le defl'ein de ce
feu d'artifice étoit d'une invention
nouvelle , differente de tous ceux
que j'avois vû jufques alors. Il y
avoit au milieu , fur la droite une
L E B R U N . 25
Tems , deux fois plus
grande que nature , tenant un fable
de la main droite, & de la gauche
une branche de palme, que la
Fortune,repréfentée de l'autre côté
, tenoit de même, avec cette infcription
Rujjienne , Dieu en fiit
loué. On voioit à gauche , vers
la loge de fa Majefté , un tronc
d'arbre , que rongeoit un bievre
, avec ces paroles , En continuant
il le déracinera. Et furlatroi.
fième table, de l'autre côté, un autre
tronc d'arbre, dont ilfortoit une
nouvelle branche ; & proche de-là
une mer fort calme , au-deffus de
laquelle s'élevoit un demi Soleil,
lequel étant illuminé parut rouffât
r e , avec cette devife , L'efperance
renaît. 11 y avoit entre ces tables
de petits feux d'artifice quarrez, qui
brûloient conftamment, & qui avoient
auili des devifes. Le fécond
de ceux-ci, auprès duquel je me
trouvai par hazard, & qui fut allumé
le premier par fa Majefté Czarienne
, repréfentoit une croix à
quatre bras. Le troifième, unfarment
de vigne, &lc quatrième une
cage d'oifeau , avec de différentes
devifes. Comme ceux-ci étoient
tous illuminez à la maniéré de notre
pais, on voioit ce qu'ils repréfentoient.
Il y avoit de plus, au milieu
de cette place, un grand Neptune
affis fur un dauphin à côté
de lui , plufieurs fortes de feux
d'artifice par terre
pieux, auxquels on
ftifées, qui fi
le
d nés feirmant ui
tresje'ttant des
, entourez de
voit attaché des
I très-bon effet,
pluie d'or. Se
tincelles. Lors
qu'on fut fur le point d'allumer les
feux d'artifices, plufieurs Ecclefiaftiques
& autres perfonnes de confideration
fortirent de la loge, où étoitfiMajefté,
& entrèrent dans un
lieu couvert, placé au milieu de toutes
ces machines, pour y faire quelques
cérémonies. Il y avoit une garde
de foldats au-deifus de la porte de
cette loge, qui étoit ornée de plufieurs
étendarts. Au refte, on ne fauroit
exprimer le concours de peuple,
qui fe rendit de tous côtés pour voir
cefpeiStacle. Lafoeurdu Czar s'é-
D toit
-i| I!'