V O Y A G E S
liS
f
P
170;. ne fe palta
i.A,rü. t r e c c i a , li
ríen de conftderable cuce
n'eft cjue le feu prit
fois à Mofcou le trentiime,
& que la riviere de Moska. décela,
& fut ouverte le fremier jotir
d - J v n l . Un dégel ñ violent rendit
les chemins fort mauvais. Le troi- i / o j;
J i h m , les eaux furent plus h a u t e s 3. Avril,
qu'on ne les avoit vues de mémoire
d<homrae. Je fus attaqué de la
fievre tierce eneetcms-làjmaisj'en
fus quite pour trois ou quatre accès.
D E C O R N E I L L E
C h a p i t r e XIV.
On fait voir h l'Auteur ce qu'il y a de plus remarquable dans les
Eglifes. lotie qui m Je confmne pas dam le feu.
LO R s que je fûs rétabli de la fi
v r e . J'allai Ufo/fOi
yikxenitz Mùejin Pocsk
C
de me faire 1
de l ' ê t r e , d
,ns le
Eeux de cette vill
dont j'ai deja pari
honné
p r è t d
hez lu
auquelle
Feromfe,
lifes & autres
Ce Seigneur,
reçût fort
qu il etoit
ez de la Ge.
: parler de
Relation
de la robe
dejefus-
Chii».
& me d
^ „...r les ordres de f aM
jeflé,lors q u e j e le fouhaiterois. J e répondis
que ce ferait auffi-tôt qu'il
lui plairoit, parce que j'étoisfur le
point de mon départ pour continuer
mon voyage en Ferfe, comme
le favoit fon Excellence. Il m'ordonna
de me trouver le dixùme au
matin à fon hôtel, &m'affuraqu'il
feroit tout preparer en attendant.
J e ne manquai pas de m'y rendre,
& le trouvai prêt à monter à cheval
pour aller à la campagne. Il me
dit obligeamment, que le gentilhomme,
qui étoit auprès de lui, auroit
foin de m'accompagner par tout.
Nous allâmes en premier lieu , à
l'églife de Saboor, où l'on prétend
qu'il y a un tableau de la façon de
l'EvangelifteSt. Luc, & la robe de
Jefm-ChriJl, fur laquelle les foldats
jettérent au fort. Ils difent que cette
robe échut en partage àunfoldat
Georgien, qui la porta dans fon pais,
où ilen fit préfent àfa f oe u r , qui n'étoit
pas mariée : que celle-ci, qui en
faifoit grand cas , fouhaita en mourant
qu'on l'enterrât avec elle, &
qu'on l'en couvrît; ce qui aiant été
fait , il fortit auflî-tôt de fon tombeau
un grand arbre : que les Ferfans
s'étant enfuite empa
gie, le Roi entend
tombeau, le fit ouvr ,
robe, & l'emporta en Perfe •. qu'i
envoya quelques rems après une Ara
baffade en Mofiovie, & en lit préfen
au Grand Duc, parce qu'il étoi
Chrétien : que les Mofiovitts vou
lant s'atfurer fi c'étoit la même ro
be , firent aflembler tous les aveu
gles , les boiteux & autres perfon
nés incommodées, ne doutant pas
au cas que cela fût véritablement
qu'elle ne procurât leur guerifon
que l'effet avoit iuivi leur efperan
ce : qu'on l'avoir toujours gardée d
puis, pour s'en fervir en de p
cas, & qu'elle n'avoit jamais manqué
ils
de repondre à leur attente. Ils
iffir : tout cela
conftante¡ & pa
ulu en parler
:ette
Cette églifeeftquarrée en dedans L^^slirc
& a 96 pieds de long. La voûte too?"
eii efl: foutenué par quatre grands
piliers ce bâtiment eft rempli de
tableaux de Saints & d'hiftoires femblables.
Il y en a qui ne font pas
mauvais, à la Greqne,]aic{ues dans
les cinq petits dômes, faits en forme
de lanternes, dont le plus grand
eft au milieu, & les autres aux quatre
coins. Le tableau qu'on prétend
être de la fiiçon de St. Luc, eft
à côté du grand autel, & repréfen-St. Luc.
te une vierge Marie , â demi corps,
avec un Chnft qui femble la baif
e r , aiant le vifagejointauiien. Ce
tableau eft fort brun, & même prelque
que n(
"l-ciFetd
Eglifc d'
Patiiirr
; mais je ne fai fi c'eft un
tems,de la fumée des cierges,
ou du goût du peintre : quoi qu'il
en f o i t , il eft certain que ce n'eft pas
grand'chofe, outre qu'on n'en voit
que les vilâges, les mains & tout le
rcfte étant doré. Cette vierge a
fur la tête une belle couronne enrichie
de perles & de pierreries, &
un colier de perles, qui pend fur fa
robe. Ce tableau eft dans une niche
fous, laquelle il y a un liege.
On voit entre les deux colomnes
du grand autel un grand chandelier
d'argent à branches , comme
ceux de nos églifes , lequel a été
fait à Amfterdam. Il y en a trois
autres de cuivre , bien placez au
milieu de l'églife. Au refte on ne
trouve pas beaucoup d'ornemens
is leurs églifes. Il y a pourtant
; lampes d'argent autour de l'autel
celle-ci. O n n ' y brûle point d'huiparce
que les ne s'en ferit
pas, mais des bougies, qu'on met
isdes tuyaux, poiêz fur le haut
Fan
de,
y vo
Fatr
L E B R U N.
, & â l'entour d'ai
tions. La fale d'à
arche , qui eft
:ftv
t à droite
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73
•epré-
:e du
ette
diez granéglife.
On
it, le fiege
d,
d
d.
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d:
des lampes' II;
rement un oeuf d'autr
grands chandeliers,
cette églife, nousent
le du Patriarche, qu
petite & en f(
à droite dar
:hent ordinaicheaubasdes
Au fortir de
âmes dans celeft
audeffus,
de dôme. Il y a
ppartement oppofé
à la c h a p e l l e ' u n tabl
qui repréfente Jefm - Chnft aflis
dans une chaife, tout dore à la
referve du vifage & des mains ; une
vierge Marie-, un St. Jean Bapnfte
âgauche, & de chaque côté un Apôtre
à genoux , avec une lampe
d'argent devant le tableau. Entre
cettepiece & la porte de la chapelle,
on trouve un banc élevé de quelques
degrés, fur lequel ell le liege
du Patriarche couvert de velours
noir. En entrant dans cette petite
églife on voit l'autel , derriere lequel
il y a un petit choeur, rempli
de tableaux du haut en bas , châque
piece repréfentant des hiftoires de
faints,feparées les unes des autres par
des colomnes, comme des fenêtres,
& tout y eft doré. L'autre côté des
murailles eft peint de bleu. Il y a
de plus dans le fonds du dôme, une
t ê t e d e C h r i f t , qui le remplit â peu
1703.
>. Av:il.
reau de velours vert & des crépines
d'or autour des bras. Ce liege eft
élevé fur une eftrade de trois degrés,
& a fur le haut , un petit Chrifl
en peinture. Au fortir de cette lill
e , on nous fit monter dans l'appartement,
où l'on garde les trefors de
la plupart des Patriarches. Il eft
rempli de cottrets & de caift'e;
qu'on fit ouvrir devant mo
voit dans la premiere 6. bon
triarcaux,entre lefquels j'en vis deux
de grand prix, feparez des autres
& garnis de grofles perles, de gros
diamans & de pierres precieufes.
Les autres étoient garnis de même,
mais pas fi richement. 11 y en avoit un
feptieme, garni de perles feulement
qui étoit celui du Métropolitain.
On nous montra enfuite, un coffret
rempli de joyaux, & entr'
croix enrichies de diamans
lutres de
à des chaînes d'or. Tout
,pendues
été à divers Patriarches , :ela qui
avoit
étoient fervis dans descereinon
dans des proceflîons , & en de
taines fêtes. Il y avoit auffi phifi(
pojajfes , ou ceintures garnies
pierreries; tous les peignes
de
lesvieuxPatriarchess'étoientfervis,dont
la plupart affez grands, & faits d'écaille
de tortue ; leurs croiTes garnies
dejoyaux par le bout ; plufieurs
armoires remplies de robes ou veftes
patriarcales, au nombre de 79, toutes
de brocard d ' o r , enrichies de per-
[les&de pierres precieufes. Il y avoit
dans les principales neuf robes
: d'une beaute & d'une magnificence
extraordinaire, toutes garnies
de pierreries. En d'autres, de belles
étoles, d'une paume & demie de
large , & entr'autres celle que le
Patriarche Conftantin portoit en l'an
6176, à la maniere de compter des
• Rvjftens-. Cette robe eft d'une étoffe
de foye unie & alTez ufée parle
tems. Ils en font beaucoup de cas,
& la gardent parmi les habillemens
les plus magnifiques. On voit dans
K le