Ì ò 6 V O Y A G E S
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1692-.
15. Juin;
Fourures
adinira-
Wes.
La ville
de Tuineen
ahrmée
par les
Tartares
Kalmu.
ques.
L e Gou.
verneur
y poiir-
Toit.
L'Enyoyé
s embarque
fur le
Tobol.
Son irri-
Tée à
Tobolska.
I l ne s'y troitve guéredepeleteries,
fi ce nVil 'dés peaux d'ours & de
renards rouges. Mais-il y a un bois
fi quelqiié-s lieucs delà, nommé Heet-,
iioi-PFollock y qiii produit'des fourures
grifes admirables} dont' la cout
leur ne change pas en;hyverV&: donc
ie cuir eil très-'fòrc. Oh n'en trouve
qu'en Mofcowe , il n'eft pas
permis de lés tranfporter ailleurs,
fous de groÎTes amandes. •Elles font
toutes deftinées pourlaGo'ur. Ces
animaux ne foufrent dans leurs bois
que ceux de leur propre e f p e c e ,&
"détruifénc les. autres j qui font plus
petits de la nîoitié. ' '
Lors qùe l'Envoyé arriva en cette
-ville j il entrouvaleshabitânsauili-i,
bien que ceux d'alentour fort aliar'
mésj parce queÎQS Tartare'^-Kalmuques
& les CoJaqueSy venoient de faire
une inyxÎAon QTi Sybmey oii ils a--
voienc pillé plufieurs villages, dont
ils avoient maiTacré les habitan^3 &
qu'ils menaçoient cette v i l l e , 'dont
ils n'étoiept..qu'à i^. Uçi\ë§ à'^Ue-
•fhagnt. Mais le Gouverneur fie venir
des troupes de îo^û/'i 6c de quel^
ques autres places , avec lefquelles
il donna la chaife à ces Tartares,
qui perdirent beaucoup de mon-
II-pe voulut pas s'y arrêter à caUfe
de cela, & s'embarqua le vingU
fixieme fur le Tobol, après avoir changé
de rameurs, & avoir reçu une
efcorte de foldats. Les rivages de
.cette riviere font bas, & fujetsaux
-inondations au printems. Ils ne laiffent
pas d'être habitez en partie par
des Tartares Mahometans, ôr en partie
par des Riiffiens. Cette riviere
produit toute forte de bon poiiTon.
Le premer de Juillet il arriva
heureufement à Tobol ou Tobolska,
place forte, où l'on trouve un
grand monaftere de pierre, garni de
hautes tours , qui pourroit paflfer
pour une fortereiTe. Cette vi lie eft
iìtuée fur une montagne, au confluant
de VJrtis & du Tobol. Le pied
de cette montagne & le rivage de
Vlrtis font habités par des Tartares &
des Biuhares Mahometans, qui trafiquent
beaucoup fur ce fleuve parmi
les Kalmuques, & vont même delà
jufques À la Chine. Lors qu'on peut
pafiér en fureté parmi les KalmuqtteSi i. jmiicfe
c'eft le plus court chemin, pour s'y
rendre, par le Lac de Jamufcbowa.
• Tobol eft -capitale de la. Defcrip-
Sajurifdiftion s'étend au Sud, juf.
ques au-delà de fi^riîi"«; à-o. JVergo-.
tnr jufques à la riviere.d'Oi^ à,
l'cft des Samoiedes-, au nord j u f - ' ' . .
ques au païs des j SiàToueftjufquesà
& à la riviere de
-Ziiza''yîJaia.' Le pais d'alentour eft
bien peuplé tant de Ritjfiens qui s'ap-
•pliquent à'l'agriculture j que de plu-
"lieurs autres-''peuples Tartares Se
Payens , qui font tributaires dti
Czar. . Les bleds y abondent telle-
'liïent-, qu'onn'y donne que 16. cops,
m fols, de 10.0. livres de farinede
fég^le. - Un'boeuf n'y vaut que 6. à
7.florins3 un aflez gros cochon 30.
à-35.folsi & il y a tant de poilfon
dans l'Irtîs, qu'un éturgeon de40.
i 5 p. livres y n'y coûte pas plus de 5.
a 6 : f ô l s / '& ils font fi gras, que la
graifle a plus d'un pouce d'épaif-
^fêur fur l'eau dans le-; chauderon. Ce
pais produit pareillfement beaucoup
d'élans, de cerfs, de daims ficcj des
lievresV des faifans i des pèrdrix,
des cignes, des oyes fauvages, des
canards, des cicognes, & toute forte
de gibier, à meilleur marché q f e .
la viande de boucherie. Au refte,
cette ville eft pourvue d'une bon-
.ne garnifon de troupes feglées , &
peut mettre en campagne plus de
9000. hommes , au premier ordre
de fa Majefté Czarienne. Il s'y
trouve outre cela, quelques mille
Tartares qui font aulîî obligés de
fervir fa Majefté à cheval, lorfque
l'occafion le requiert.
Les hordes des Kalmuques & des Co- Courfes
faques, qui dépendent du T^/f^iïwi
ou Chef des Tartares Bugares, font fur les
fouvent des courfes fur les frontieres
du Czar , auflî-bien que ceux
d'Uffimr&cdQBaskir-, mais on mec
aufli-côt la garnifon de Toùol à leurs
troufles. Il y a un Métropolitain dans
cette v i l l e , qu'on y envoyé de A f ^
cou3 lequela la jurifdi£tion fur tout
le Clergé de la Sjberk & de la
Datirie.
11 n'y a aue 100. ans ou environ, c»™-
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