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DE C O R N E I L L E LE B R U N.
, compagnie, q u e j c f u i v i s , & tous
,3 Noï. les autres deux à d e u x , chacun félon
fon rang. Nous étions il. à
cheval, & faiiîons en tout 26.perfonnes
; & cependant Monlieur le
Direfteur avoit accoutumé d'être
mieux accompagné en fortant delà
v i l l e , du Vivant de Madame la femme
1 follicitent. Il s'y troiive audi un i j a i ,.
certain poiffon nommé Sjtr-ma-z-i.tim.
ne , c ' e l t - à - d i r e , poilfon de lait, PoilTon
dont la couleur eft charmante. H"*''""-
„ le ventre jaune jufqu'au miliéii
du corps, les nageoires rouges, &:
le refte du corps d'un verd bleuâtre.
Ce poiffon a la chair ferme, blanche
, qui écoit morte 5.36. mois avant
notre arrivée à Iffaban, Se qu'il
avoit fait enterrer magnifiquement,
fous une belle voûte de pierre, ou-
Fio?i<lc quatrecôtés. Ellefenomu
"femme moit Sur il Jacoba Six, de Chandeic
notre ¡¿j,. ^ d'une famille originairement
teui"' Fnnçoife, & étoit perfonne d'efprit
& de mérité.
En nous en retournant fur le foir,
nous trouvâmes deux coureurs aux
Chiaerhaeg avec des flambeaux allumés.
Ce font de certaines boules ^
de toile trempées dans de l'huile, &
fixées dans une machine de fer,attachée
au bout d'un grand bâton,
avec une platine de cuivre ronde étamée,
en forme de foucoupe, pour
recevoir l'huile qui en dégoûte.
I l fiifoit cependant encore affez
clair, mais c'cfl: une ceremoniequi
fe pratique parmi les perfonnes
de confideration. Nous traverfâmes
la ville de cette maniere , &
je reftai à fouper chez Monfieur
Kaftekin, très fatisfait de mon petit
voyage.
Leijrd Le Lendemain il m'envoya un Lede
mer. zard de mer, fec & qntier, de la gran.
deur & de la forme d'un Lézard
ordinaire. C'eft un animal qu'on
prend dans le Golfe Perjique , &
dont les Peifans , qui le nomment
Seck-amkaer, font grand cas. Ils prétendent
que fa chaleur s'étend jufques
au troifième degré , & après
l'avoir fait fécher , ils le reduifent
en poudre, & le mêlent avec des perles,
de l'ambre , du faffran & de
l'opium. I l s d i f e n t , quececordial
eil propre à donner de la vigueur,
& à rétablir la nature aftoiblie, &
ils en font de petites pilules qu'ils
avallent , & qu'on n'expofe guère
en vente, puis qu'il n'y a guère que
les marchands 6c ceux qui ont des
aifaires à la Cour, qui en aehettent
* pour en faire préfent à ceux qu'ils
& délicieufe. 11 eft reprefenté
au num. 69. ^
Monfieur Kaftekin me-fit auffi
préfent de quatre pieds de petits
oifeaux ou d'autres animaux, qu'on
avoit trouvé . à d a n s une piece
d'ambre gris, laquelle pefoit environ
33. à 34. livres, 8c que le
Roi fit achetter, pour la fondre &
en faire une boule,qu'il fitenchiffer
en o r , & enrichir de pierres precieufes,
pour l'envoyer au tombeau
de Mahomed. On pourroit conclure
de l à , que l'ambre eft uriegomme
produite par la mer , qui fe
durcit à l'air, lors qu'elle y e f t e x -
pofée par le mouvement des vagues.
Cette precieufe gomme fe trouve le
plus en Orient, & en plufieursendroits
des Indis.
On m'apporta auiîl un oifeaU, oifeau
nommé Paes-jekk , qui reffemble
afléz à un canard, hors qu'il a la
tête, le bec & le plumage d'une
corneille ; les pieds larges par
deffous , divifez en trois parties
, le corps long j & le goût
défagreable. 11 eft reprefenté au
num. 70.
L e vingt-troijîemé de ce mois,
nous allâmes,encore en cérémonie,
au village de Kaladocn, à une bonne
lieuè de la ville, pour y voir le
tombeau d'JbduUa. On dit que ceTomfaint
avoit auWefois l'infpeftion des JiJJj^,,
eaux à'Emoen OJfeyn, & qu'il étoit i,.
un des 12. difciples, ou, à ce qu'ils
.retendent,un des Apôtres Se leur
..'rophete. Ce tombeau, qui eft placé
entre quatre murailles, revêtues
de petites pierres , eft de marbre
gris, orné de carafteres Arabes, ic
entouré de lampes de cuivre étamées.
On y monte par 15. marches
d'un pied de haut, & l'on y en trouve
15. autres un peu plus élevées,
qui conduifent à une platte formte
quarrée,qui a 32. pieds de large de
A a châl