D E C O R N E I L L E LE B R U N . 323
Ces Ifles ont chacune une citadelle,
mais ce n'cll pas grand' cho-
' fe; il n'y a que celle A'Ormus> qui
foit en quelque conlideration.
Elles font repréfentces au num.
titionde 188. Celle d'OrwBi eft marquee de
la lettre A , & fa citadelle, qui eft
à l'extrémité, au nord-oueft, par
B : Lareke par C : & Ktsmis par D.
Le Mejdncht, vaifleau de la Compagnie,
étant fur fon depart pour
retourner à Batavia, j'y fis embarquer
toutes mes affaires,6c meren- i / o f.
dis à bord moi-même deux jours 15- 0«.
après, quoi que ma fanté fut encore
fort imparfaite, & ma foibleffe fi
grande que j'avois peine à me foutcnir.
Cependant , je préferai la
mer, au voyage de terre, qui me
parut plus dangereux, me flattant
même que l'air de la mer me feroit
filutaire , en quoi je ne me
trompai pas.
In I 1
C H A P I T R E L X I.
Départ de Gamron pottr Batavia. Côte de Malabar.^ IJk de K o -
ver Rochers de •Stí.Uaút. Voiffeau Kng\oxs a fancre devant
Mangeloor. Dauphins. Poi/fins volans & autres. MonJtre
marin. Arrivée d Codiin. Civilité du Commandant.
Depart
de Gamlon.
JE pris congé de Mr. le Directeur
Golfe
Peifique.
& de tous mes amis le WB^-icinquieme
O£toh e, & me rendis à
bord. Nous mîmes à la voile pendant
la nuit,&: fîmes route au fudeft
fur fud entre les Iles d'Ormiis
& de Lareke dans le Golfe Perfiqae,
entre le Royaume de Perfe,
Y Arabie deferte, & Vheureiife.
Caps de Le lendemain, fur le midi, nous
Monfan- apperçùmes le de Monfandon m
nord-oueft fur oueft , & le cap de
j à 5. ou 6.
lieues de nous.
Le vmgt-neuvùme le vent étant
au fud-eft & alfez frais, nous revîmes
le cap de St. Jaques à l'eft fur
f u d , & vers le midi l ' I le même,au
nord de baye au bois, fur la côte
d'Arabie au nord-oueft f u r o u e f t ,&
la baye au fud-oueft fur oueft. Etant
parvenus à 3. ou 4. lieues delà
côte nous nous trouvâmesau 25. deg
r é , 38. minutes de latitude feptentrionale,
fur ôo.braffes d'eau.
Le vent s'étant mis au fud-oueft
fur le f o i r , nous fîmes route à l'eft
fur f u d , la nuit étant affez claire.
Le vent augmenta les jours fuivans,
le tems reftant toujours au b e a u ,&
nous pourfuivîmes notre route au
fud-fud-eft pour approcher de la côte
d'Arabie.
T o m . II.
* Houtbaei.
Le prer/tier jour de Novembre, Se
les fuivans, le vent fut alfez changéant,
& la mer calme. Le fef Heme
nous parvînmes à la hauteur du
2 l . d e g r . 10. min. de latitudefeptentrionale,
faifant route à l'eft-fud-eft.
L e lendemain au 19. degr.4.3.min.
& le douzième au 17.degr.53. min.
Sur le midi i l s'éleva un aftez grand
vent au nord fur elt. N o u s j e t t î m es
la fonde à l'eau , & ne trouvâmes
point de fonds à 100. brafl"es,
ce jour-là ni les jours fuivans.
Le qiimziime, à la pointe du jour, Côtt de
nous apperçùmes la côte de Mala-^'^'"'-
bar, du fud-eft à l'eft , jufques au
fud-eft , à 7. ou 8. lieues de nous,
faifant route au fud- e f t , le vent étant
nord-nord-eftSc affez violent. Nous
jetfâmes encore la fonde, mais fans
trouver de fonds. A près le coucher
d u f o l e i l , nous perdîmes la terre de
v u e , le tems étant couvert & nebaleux
; & comme le v e n t f u t affez calme
pendant la nuit, n'ousfîmes rou-Merd'Inte
à l ' e f t , & entrâmes dans la raer'''^-
d'Inde. Cette mer faitunepartiedu
grand Ocean, entre les côtes orientales
de l'Afrique, & celles d'Arabie,
de Perfe, des Indes Orientales,
des Iles de Sumatra & de Java, d'au- ,
très petites lies orientales, & d e l à'
terre méridionale.
T t î Le
ni!