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V O Y A G E S
Ces quatre nations-là des auci-cs, Scavoicnt des chefsdif-1707,
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cent le pais dc Jc'
4.10
^„QjMetrites.
lï.juiil' etoienc aflcz femblables , vivoicnt
à peu près de la même maniere, 6c
parloienc la même langue. Elles
etoienc cependant Icparccs les unes
ferens. On parle aullî de certains 19- Août,
GmgiSy qui habicei
ka dans le Montai.
C H A P I T R E L X X X I V.
Depart J'Aftracan. I^aufrage fur le W o l g a . Pirates Tartares.
Arrivée a Z e n o g a r i a Z a ï i t z a & a Saratof.
Le tems de mon depart appro-i à l'endroit où étoic autrefois l'anchant
j pour me rendre à Mof-^^ cienne v i l l e , 6v' nous eûmes bien de
c r ^ , avec un Seigneur GeorgtQn,^\-x peine à nous iliuver avec nos harqui
alloit en Ambailade à la Cour des, à l'aide de quelques matelots 3
de Fologm , nous priâmes le Gou- qui le jettérent à l'eau. Mon preverneur
de nous faire donner une mier foin fut pour mes papiers 6c
barque 3 pour nous conduire à »yiT-.ce que j'avois de plus curieux, &
ratofi avec des paiTeportsSc les or- ¡j'abandonnai tout l e r e f t e , a/ecnies
dres neceflaires , pour qu'on nous ! provifions , à la merci des ondes,
fournît delàdcschariots5cdesmon-l Le vaifleau s'étant renverfé fur leNaufragi
tures pour la continuation denotre: c ô t é , les chevaux prirent l'eau de
voyage. On m'en accorda trois,[leuf propre mouvement 6c gagné-
Départ
d'Aftra-
6c au Seigneur Geor^iewautantqu'il
lui en faudroit. Nous reçûmes nos
dépêches le dix-7ieuvieme Août,
trouvâmes la barque prête avec fon
équipage. Le lendemain nous nous
embarquâmes, après avoir pris congé
du Gouverneur, Recommençâmes
notre voyage à la liffne, & enfuite
à la v o i l e , le vent fétantmis
à l'eft: mais comme il ctoit violent
& que la barque balançoit extrêmement
de côté 6c d ' a u t r e , nous
commençâmes à craindre qu'il ne
nous arrivât quelque malheur. Les
uns vouloient qu'on envoyât chercher
une autre barque , les autres
qu'on prît plus de left , 6c cependant
on n'en vint à aucune refolution.
Q_uant à moi, voiant que le
plus grand mal procedoit d e l à mauvaife
fabrique de la barque, j'infiftai
qu'on approchât de terre, craignant
de couler à fond. Nous érions
plus de 30. à b o r d , outre que
le Gtorgim avoit deux chevaux, &
la barque étoic des plus petites :
auflî fut-elle bien-tôt remplie d'eau,
proche des moulins à poudre , qui
font à 7. ou 8. fVerJles à'ÂJlracanj
rent la rive; Nous n'y fumes aulîi
pas plutôt arrivez que nous rendîmes
graces à Dieu de notre délivrance,
car fi la barque fe fût renverfée
au milieu de la riviere nous
euflîons tous péri. La riviere étant
fort large 6c fon cours violent. Le
Miniftre Géorgien refolut aulli-tôt
d'envoyer fon Interprète à AJÎra^
cmii dans la chaloupe, pour informer
le Gouverneur de ce qui nous
étoit arrivé , & lui demander une
autre barque j mais le vent étant
toujours très-violent , il ne put fe
mettre en chemin que le lendemain,
6c j'envoiai mon valet avec lui, pour
m'achetter d'autres provifions, &
rendre une lettre de ma parc au
Commandeur Van der
laquelle je le priai de nous procurer
au plûcôc une aucre barque, 6c
au cas qu'il ne s'en trouvât pas une
prête, de m'envoyer unefquif pour
retourner à Aftracany jufquesàune
occafion plus favorable pour continuer
notre voyage. En attendant
fa reponfe , je traçai le deiTein de
l'endroit, où nous venions de faire
naufrage , avec les deux bords de
la
D E C O R N E I L L E LE B R U N. 411
la riviere. En voici la reprcfentation.
Le Commandeur Van der Biirgh
me vint trouver fur le foir dans fa
chaloupe , Se m'aiTura que Monfr.
le Gouverneur avoit témoigné du
déplaifir de l'accident, qui nous étoic
arrivé, 6c qu'il ne manqueroic
pas de nous envoyer inceiîamment
une meilleure barque. Qu'il fouhaitoic
cependant qu'on tâchât de
remettre la nôtre â flot, pour la
renvoyer à Aftracan. On en vint
à bout vers le matin, mais elle coula
bien-tôt à fonds pour la fécondé
f o i s , dans un endroit plus profond,
6c tout ce qu'on put faire fut d'en
tirer le cordage. Le Commandeur
nous vint retrouver le lendemain,
& nous aifura que la barque que
nous attendions étoit en chemin ;
meilleure , 5c beaucoup plus grande
que la premiere. Il nous apprit
aulTî que la barque que le Gouverneur
avoit fait partir un jour avant
nous, chargée de fruits 6c d'autres
rafraichideniens pour fa Majefté
T o M. IL
Czanenne, avoit pareillement fait
naufrage j mais que l'équipage s'en
étoit fauve fk: étoit de retour à Aftracan
^ après avoir été volé en chemin
par les Tartalees. Notre nouvelle
barqiie arriva le lendemain,
6c nous la trouvâmes beaucoup meilleure
6c plus commode que l'autre.
On travailla aufli-totâr'embarquer
toute chofe pour partir le jour fuivant.
Au refte on ne fe fert prefque
plus des moulins à poudre dont
on vient de parler, 6c nous n'y trouvâmes
que 7. à-8. ouvriers.
L'Ambafladeur de Gif7;g/efepro-Voleurs,
menant un peu à l'écart, fur les 8.
à 9. heures du f o i r j apperçuc venir
il lui 8 ou jo. perfonnes, qu'il prit
pour des voleurs 3 mais ils s'enfuirent
aufli-tôt qu'ils entendirent
qu'il appelloit fes gens, quine purent
les atteindre. On nous donna
15. foldats , dans la nouvelle barque,
qui devoient fervir audi à la
maneuvre , 5c donc deux devoient
fe tenir en fa£tion pendant la nuit.
Nous continuâmes ainfi notre voya-
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