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584. V O Y A G ES
j - Q g au bon rg de Maj-im^ après 11 ne traite 1 arm es 5 &: en fii ite plu ficu rs Cnra- 1706.
4, Dec. de 5. licuës. )'y trouvaiuiileignciiri'i^^wci'j 6c arrivâmes fur les 3. heu- 4- Dec.
Pe^ji^?/-, avec unegrande lui te j pour- res au Cara-vnfiferai Vedergoe, à
vue d'armes à fcujqu'il meiîtvoir, 7. lieues de celui, où nous avions
mais ians être chargées, £c n'aianc pafle la nuit. Nouspairáiiieslc lenque
de mechantes pierres, quoi|demain à c ô t é d'un Château demoqu'il
en eût de bonnes iur lui. Ililij dans un lieu rempli de petites
me montra enfuite un beau mouf-¡colines, 6c puis par des montagnes
queton fait en Europe, auquel je d'un accès difficile , où nous fùniis
une bonne pierre à feu. Je lui .mes fouvent obligez de mettre pied
lis voir aulli mes armes, qui con-j à terre, defcendîmes enfuite.
fiftoient en un bonfiifil Se deux pai
res de pillolets, l'une à l'arçon de
la felle,6c l'autre à la ceinture. Ce
feigncur partit peu après pour .^/'eracs;
& comme la Caravane^ qui
m'avoit accompagné la veille, n'avançoit
pas alfez à mon gré , je
pris les devans, 5c traverfai un rocher
, dont les chemins etoient fi
mauvais, que je fus obligé de defcendrei^
de mener mon cheval par
la bride. U n de ceux qui portoienc
vecune peine inexprimable, dans la
plaine de Jes-dagaes, oi^i nous allâmes
nous rcpofer au Carauanjlriii de ce
nom,étant fort fatiguez, quoi que
nous n'eiillîons fait que 7. lieues de
chemin. Le lendemain nousarrivâmes
fur le midi à Miigfocbegiy oii
je trouvai Monfieur de S. Jean^
qui venoit à^Ifpahan , 6c alloit à
Gamron en qualité de Direfteurde
la Compagnie Angloife, accompagné
du Seigneur Francifco^ qui:
mon bagage fe renverfa même ! voit le maniement des vins de cetdeux
ou trois fois. J e rencontrai en 1 te Compagnie à Zjie-raes. 11 conce,
lieu-là trois voyageurs, qui al-!tinua fon voyage pendant la nuit
loient aulîî à Ifpahan, 6c étant parvenus
au bout du rocher,nousdefcendîmes
dans la plaine, & arrivâmes
fur les 5. heurés au Caravanfei'ai
d'Oedsja, après une traite de 7.
lieues. Nous continuâmes notre
voyage à la pointe du jour 36c trouvâmes
la furface de l'eau gelée, dans
une belle plaine bien cultivée 6c
remplie de villageSiic nous arrêtâmes
au bourg d'AJfepas, à 5. lieues
de l'endroit où nous avions pafle
la nuit. Nous y trouvâmes une
Carava-ne chargée de v i n , p o u r not
r e Directeur à Gamron; 6c en repartîmes
avec le jour. Nous y vîmes
une quantité prodigieufe de
petits oifeaux, dans un champ fcmc
de ris , 6c un peu plus avant
dans un lieu marécageux, des becaflînes,
des canards, des vaneaux
6c des cicognes, 6c nous arrivâmes
de bonne heure au Caravanferai de
Koes-kiefar^ après une traite de 7.
lieues. Nous traverfâmes le lendemain
une belle plaine labourée,
remplie de villages 6c de petites
ccriines, où nous rencontrâmes quelavec
la CaravmCy moi le mien,
la pointe du j o u r , par une belle
plaine rempliede beaux jardins murez
6c de colombiers , jufqu'â Cogrand
bourg, à côté duquel
il paiTe une riviere,6c qui eftpourvu
de plufieurs Caravanferai s des
plus commodes. Le jour fuivant je
traverfai une autre plaine , aulli
remphe de jardins & dé maifons,
avec un canal qui conduit à Majaer
; où nous arrivâmes à 2. heures
après midi, après une traite de
6. lieues. J ' y dellînai le dedans du
beau Caravanferai de ce nom, de
la fenêtre de ma chambre , qui
donnoit fur la grande porte. On
a déjà parlé du dehors 6c du païs
d'alentour , dont on a même fait
une planche. J'en partis à la pointe
du j o u r , 5c pallai à côté de celui
de Mierfa-elrafa , qui en eil à
2. lieues, à 3. d'Ifpahanyoix y^r-hm^éii
rivai fur les 3. heures après midi, ^'P^l»"'
J'allai defcendre au Couvent des
Capucins, où je fus très-bien reçu
du pere gardien. Je choifis cette
retraite pour être en repos, outre
ques Seigneurs Perfans avec une | que je n'avois pas deflein de m'ar
fuite de 25. perfonnes, tous bien rêcer long-tems en cetteville. ]'appris
pris à mon arrivée que le Roi en
Gtoit parti le 28. Août, fie qu'il s'éroic
arrêté à fon jardin de Sadeîs-
' i , jufques au 16. Septembre,
& enfuite à celui de Koes-gonna^ &
le 24. à VowJ^let-abaet i a 3. lieues
de cette capitale, accompagné de
tous les grands de fa C o u r , fie de
fes concubines. Le principal but de
fon voyage étoit d'aller Vifiter les
frontières du Royaume, à la maniere
des anciens Rois fes prédeceffeurs.
Il avoir laiiTé en fon abfence
le gouvernement de l ' E t a t , à l'eunuque
Sefi Coelic ^ ^ î î , avec une autorité
abfoluë.
L e lendemain de mon arrivée,
Monfieur le Direfteur Bakker me
fit l'honneur de m'envoier fon maitre
d'hôtel, pour me feliciter fur
mon arrivée, fie m'inviter à dîner
avec lui, dont je m'excufai, avec
promefle de lui aller rendre mes de-
T G M. II.
voirs fitr le foir. Il me reçut aveé
de grands témoignages d'amitic,
fie m'oifrit un appartement chez lui,
dont j e le remerciai Se m'en retournai
au couvent.
L e jour fuivant j'allai rendre vifite
à iVlonlleur Lock Agent d ' ^ « -
gleterre y qui eut pareillement la
bonté de m'ofFrir fa maifon. Mes
amis me vinrent fouhaiter la bien
venue ce j o u r - l à , 6c entr'autres
Mr. Jofeph , Medecin 6c Chirurgien
arrivé à.Ifpahandepuis
mon depart pour les Indes.
J ' é c r i v i s enfuite à mesamis
tavia, fie particulièrement à Monfieur
Kajielein,èc au Baron de Larix
, par un courier qui alloit à
GamronAvec des dépêches. J'allai me
divertir après cela à la Campagne
avec Monfieur le Direfteur,au jardin
de Koes-gomia, où leRois'étoit
arrêté quelque tems avant fon de-
D d d part.