178 V O Y
1703
z6. Oft.
Abondance
de
•vivres.
Angoert
oifean
ainli
nommé.
A G E S
de 6. mois que j'étois" parti de 1703.
Mojcou , 6c par confequenc que jeso. oia.
n'en favois aucunes, llsavoicntp.ifié
loin que c'eft une fortereiTe. Il eft
"rempli d'arbres ¿cdejardins,6cTon
voit un grand nombre de maifons à
l'encour , qui ne font pas liabicées.
On en trouvera larepreientationau
num. 57.
Les vivres abondent en ce quartier
là, oil nous trouvâmes d'excellent
mouton, de bons poulets, & des
melons, dont j'ai conlervé delafemence.
J ' y tirai un^«^iJéri,grand
& bel oifeau, qui relÎemble un peu
à un canard , mais qut vole plus
haut, & marche la tête levée comme
un coq , & fe plaît dans l'eau.
Le corps en eft rouge, & le col d'un
roux jaunâtre jufques aux yeux,
dont le tour eft blanc jufques au
bec, qui eft noir. Il a les ailes blanches,
rouges & noires. Mon chien
mq l'apporta en vie. On trouvera
la reprefentation d'un petit
village au num. 58, & celle de cet
oiieau au num. 59.
Ce pais abonde en cottoniers,dont
j ' a i dellîné une branche, qu'on trouvera
au num. 60. Elle a 3. ou 4.
boutons, en l'état où ils font lorfque
le fruit eft eft parfaitement mur 5
comme on le voit par un des 4,
qui eft fendu , blanc Se rempli de
cotton. On les cueille, ou ils tombent
d'eux-mêmes, quand le bouton
eft ouvert & commenceà fe fdner.
La couleur exterieure en eft violett
e , fait un effet charmant avec le
blanc du dedans, lors qu'ils fe fendent
& qu'ils s'ouvrent.
Le trentième nous reftâmes en ce
lieu-là, pour faire repofer nos chevaux.
11 y paiTa fur le midi un AmbalTadeur
de Pologne , qui venoit
d'I/pahan, & s'en retournoit en fon
pais. Je le rencontrai, étant feul à
la chalTe, & quelques perfonnesde
fa f u i t e , me voyant vécu à la Hollandoifej
m'appelerent. Comme je
ne m'arrêtai pas , les prenant pour
des Perfans , deux ou trois d'ent
r ' e ux s'avancèrent vers moi à cheval,
me dirent en Italien, qu'ils
étoient Europeans. Pendant que j'étois
occupé à parler avec e u x , l'AmbaiTadeur
palTa. Ils me demandèrent
des nouvelles de VEurope, à
quoi je répondis, qu'il y avoir plus
la nuit dans le village le plus proche
de celui oii nous étions, ik ¡ne
prierent de faluer leurs amis à Ispahan
, me promettant de s'aquItter
du même devoir envers les miens
à Mofiou, enlliite de quoi ils pourfuivirent
lem- chemin. Us éroient
environ 30. perfonnes à cheval, êc
porloient 3. ou 4. petits étendards,
fuivis de 23. chameaux,chargea:de
leurs équipages.
Nous nous remîmes en chemina
3. heures du matin, ôc après une
traite de 4. lieues, nous arrivâmes
à Sakfawa, gïand v i l l a g e , a u Iii r e m -
pU d'arbres que le précèdent. On y
voit à droite les ruines d'un grand
bâtiment, & à gauche celles d'un
grand Caravanferai ^ reprefenréesau
num. 61. Il fallut s'y arrêter pour
payer les droits, dcjepaíTaicetemslà
à tirer des pigeons.
En continuant notre route nous
paiTâmes dans un endroitremplide
fenné. L'arbre qui le porte eft fort seanés.
agreable à la vue, &c commejen'en
avois jamais vú j'en fus charmé,Se
en ferai la defcription dans la fuite.
Nous trouvâmes beaucoup de grenades
au village à'Ârafangh, fruit
, très-rafraichifiant & à très-bon marché.
Au fortir delà, nouspaíTámes
une petite montagne laiflant la plaine
à gauche, pour entrer dans le chemin
qui conduit à Corn. Il y en a
un autre fur la droite de ce vil läge,
pour aller à Sawn, où l'on devroit
palter pour payer de certains droits :
mais comme on s'éloigne d'une journée
de Com , en prenant cette rout
e , & qu'on y paye 3. droitsdifferens,
au lieu qu'on n'en paye qu'un
en prenant l'autre, la caravane l'évite
ordinairement.
Après une traite de 5. heures ,
nous nous repofàmes dans une plaine,
entre quelques colines, proche
d u vïWn-^zâi Hanger an, où l ' o n t r o u -
ve de très-bon pain,Sc delà nous nous
rendîmes à Sarande. Nous y bûmes
pour la premiere fois du vin
d'Jrdevil, qui eft blanc fie d'un
goûtaflezagreable, maisiln'eftpas
per