D E C O R N E I L L E LE B R Ü N . H t
ÍÍ95.
n . F e v r .
Animal
MuTc.
Il fc trouve
dans la
Chine.
t
Comment
ils
le prennent
,
& apprêtent
fon
Mufc.
Premiere
force.
Seconde
force.
font fouvenc des offrandes de bétail.
On trouve en ces quartiers-là,
l'animal qui produit le Muß j lequel
reiTemble à ceux qu'on voit
dans la taille-douce-ci jointe. l i e ft
aufli aifez femblable au daim, fans
cornes , mais plus noir , aialit à
peu près, la tête d'un loup. Son
mufc.eft contenu dans une petite
veiTie, qu'il a au nombril, couverte
d'un petit duvet, hcs Chinois
le nomment Tebianty c'eft-à-dircjcerf
mufquéj-mais outre qu'il n'en a pas
la t ê t e , il a deux dents qui reffeniblentaux
défenfes d'unfanglier,
hors qu'elles font crochues.
Philippe Martin obferve dans fon
Atlas de la Chim^ que cet animal
fe trouve dans le pais deXzw.v^aux
environs de la ville de htao -, en
celui de Xmxi, & particulièrement
dans celui de Hanchungfu -,
dans le pais de Sttchiien-, dans celui
dcPaoningfaySz aux environs deKiating
& de la fortereiTe de Tienciven:
en plufieurs endroits du territoire
de Junan j autres lieux àl'oiieft.
La defcription qu'il en donne eft
aifez curieufe. „ Le Mufc ,
j , dit-il, reiTemble aifez à un jeu-
„ ne cerf ou à un daim j mais fa
„ couleur eft plus enfoncée j & il
j , eft fi parefleuxjque leschaifeurs
5, ont de la peine à le faire lever,
„ & qu'il fe laiife égorger fansfai-
,, re la moindre reiîftancej enfuite
5, de quoi on entirele fang,qu'on
, , gardefoigneufement. Ilaunepe-
„ tite veille fous le nombril, rem-
„ plie de f a n g ,& d'un certain fuc
„ caillé odoriférant, qu'on lui ôte,
, , puis on l'écorche, & on le cou-
3, pe en morceaux.
„ Pour faire le meilleur mufc,
, , les Chinois prennent les quartiers
„ de derriere de cet animal, depuis
3, les rognons , qu'ils font broyer,
„ avec un peu de fang , dans un
j, mortier de pierre, jufqu'es à ce
, , que le tout foit réduit en bouillie,
„ laquelle ils font fecher, & en rem-
„ pUiïent de petits fachets, faits de
„ Ja peau du même animal.
„ Qiiand ils en veulent faire de
„ moindre qualité , qui ne laiife
pourtant pas d'être pur & très-
„ bon, ils pilent & broient fans
„ diftinftion toutes les parties de
„ cet animal enfcmble, & les re- '
„ duifent de même en bouillie, y
j, mêlant un peu de fon fang, &
,3 puis en rcmpliiTent des fachets j
„ comme deiTus.
j , Outre ces deux fortes de mufc, Troifiè-
„ ils en font un troifième , auf-'ne forte,
„ fi fort eftimé , quoi qu'il ne
33 foie pas fi bon que les autres.
33 Celui-ci fe fait des parties de de-
„ vant de cet animal, c'eft-à-dire,
„ depuis la tête jufqûes aux rô-"'^ .
„ gnons, qui fervent avec lerefte,
„ pour en faire du mufc com-
3, mun, deforte qu'il ne s'en perd ;
3, rien, & que tout en eft bon
Au refte Monfieur l'Envoyé dit}
qu'il ne fait pas fi les Bnrates Se les
autres fauvages, s'en fervent comme
les Chinois. ;
Après avoir refté quelque rems Arrivée a
parmi ces gens-là j il fe rendit ài^^jws-^^
Jekuîskoi, fur la riviere d'^w^vzri? 3 defcripqui
a fa fource dans le lac de
kal, environ à 8. lieues de là. Cette
v i l l e , qu'il n'y a pas long tems
qui eft bâtie, eft flanquée de bonnes
tours. Les fauxbourgs en íbnt^^^^^^
fort grands, & le bled, le f e l , la les provichair
& le poiifon y font à grand
marché, puis qu'on n'y donne que marché,
fept fols de cent livres de f e g l e j '
poids d'Allemagne. Le pais en eft ,
fort fertile, & abonde en grainsjufques
à ÎVergolenskoiy qui n'en eft
qu'à quelques lieues. Les Rujjiens
y occupent quelque centaines de -
villages, y cultivent la terre avec
foin.
On voit à l ' e f t , vis-à-vis de cette Caveme
v i l l e , une caverne brûlante, qui"^rûUnte.
a pouffé des flammes avec affez de
violence depuis quelques années,
mais il n'en fort plus qu'un peu de
fumée à préfent. Le feu en fortoit
' par une grande fente, où Ton trouve
encore de la chaleur en y enfonçant
un grand bâton.
11 y a auili un beau monaftere à
côté de cette v i l l e , à l'endroit où
la riviere dé J a h i t , d'où elle tire
fon nom j fe décharge dans V Angara.
On reflent de grands tremblée
s mens
iIl'Piii