M III
V O Y
j-Qj _exaiStement, dans l'efperance de
Nov. trouver quelque prêtre parmi les
GuebreSy qui pùc me donner quelque
lumiereàcetégard. Onen parlera
plus amplement dans la fuite.
L'ardeur que j'avois d'examiner
foigneufement ces fuperbes ruines,
& de les faire mieux connoicre aux
curieux j qu'elles ne l'avoient été
jufques alors j me fie mander un
tailleur de pierre de Zie-raes, ou
Chiras , dont j'avois befoin pour cela,
la dureté des rochers aiant émouffé
tous les cifeaux que j'avois eu foin
d'apporter d'Ifpahan, de forte que
je ne pouvois plus m'en fervir. Il
n'y réuillt pourtant pas mieux que
moij tous les fiens furent bientôt
réduits au même état, quoi que
beaucoup plus grands & plus forts
que les miens. Cependant le defir
dont j'étois animé de tranfportcr
quelques pieces de ces precieulés antiquitez
dans ma patrie, ne me donna
aucun repos que je n'eufle enlevé
une piece de fenêtre, remplie de
cara£i:eres, dont on trouvera la reprefentation
au num. 137 : une petite
figure rompue, de la grandeur
de l'originalj au num. 138: deux
pieces de mains, au num. 139 : une
partie du corps d'une autre petite
figure, au num. i.{.o. & une petite
piece d'une des plus petites figures
d'an des portiques, au num. 141,
J'en aurois bien voulu enlever d'autres,
mais il me fut impoflible 5 elles
fe reduifoient en éclats à mefu-
; qu'on frapoit deiTus.
L aLi p•r incipale de toutes les pieces,
dont je tâchai de m'emparer,
étoit une figure taillée fur une piece
de rocher détachée, qui avoit
fervi au grand efcalier. Comme cette
pierre étoit épaiire,jemeflattois
d'en pouvoir enlever cette figure
entière, à force de tems 6c de patience}
mais elle fe caifa en trois
pieces malgré tous mes foins. Je
la rejoignis cependant, le plus proprement
qu'il me fat poilible, &
Monfieur Kajide'm s'en chargea,en
paiTant à Zie-raes^ pour la remettre
entre les mains de Monfieur
Hoorn, Gouverneur général de notre
Compagnie aux Indes, & le prier
A G E S
de l'envoyer en HûUan^Ie par h pre- 1704.
miere occafion, à Monfieur JVitfen^. Noy",
bourguemaître à' Amjierdam , auquel
j'en voulois faire prefent, pour
reconnoitre en quelque maniere les
obligations que je lui avois. On
trouvera cette figure au num. 142.
Le num. 143. repréfcnte un pilaftre
de l'édifice élevé, qui eft au
nord, fur lequel on voit la figure
d'un homme de condition , avec
deux femmes, dont l'une lui tient
un parafol au deiTas de la tête, Se
l'autre chaflé les mouches avec une
queue de cheval marin j car j'ai pris
pour des femmes toutes les figares
qui tiennent ces queues & ces parafols
là , lefquels etoient anciennement
fort en ufage^
On voit fur une autre piece de
l'édifice élevé , qui eft à l'oueft,
contre une efpece de fenêtre, trois
figures d'hommes, fort endommagées
: La plus avancée a un bonnet,
qui lui pafié fous le menton,
femblable à ceux que portoient les
Mages des anciens Perfes , en faifant
le fervice divin. Cette piece
de l'édifice eft reprefentée au num.
14+--
Le num. 14^. repréfente un autre
pilaftre da même édifice, fur
lequel on voit deux hommesarmés
de lances ou de piques, à l'eft} 6c
à côté d'eux u;ie machine canelée,
qui leur vient jufques aa menton.
11 y en avoit un autre renverfé, à
côté du même édifice, fur lequel
on voit un homme combattant contre
un lion, tenant fon épée de la
main gaache, comme il paroit au
num. 146.
On trouve auili dans une des niches
ou fenêtres de cet édifice, au
fud, deux figures d'hommes avec
un bouc 5 qui a une grande corne
courbée, par laquelle une de ces figures
le tient de la main gauche,
6c lui paiTe l'autre fur le col. La
premiere de ces figures a auiïï un
bonnet, qui lai paife fous le menton,
Se tient quelque chofe de la
gauche, dont ils fe fervoieht peutêtre,
en faifant des offrandes. Ces
figures-là fe trouvent au num. 147 j
6c le num. 148. repréfente un pilaftxe
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