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V R E F A C L.
pas refte aOez de tenis fur les lieux pour faire une defcription jiifte & bien détaillee
de ces iuperbes & nombreules mafures, ils n'ont peut-être pas eu auffi les
lumieres & les qualitez requifes pour juger fainement de ces fortes de cliofes
Qiiant a moi, qui me luis propofe un autre but, & qui n'ai entretDris ce
Voyage que dans la vue d'examiner à fonds ces belles antiquitez, les difficultez
qui s'y font rencontrées, & les dangers auxquels il a fallu s'expofer pour cela
n ont fait que m'animer au lieu de me rebuter. Je m'y fuis appliqué avec une
attention toute particulière, & n'ai épargné ni foin ni peine pour en venir à
bout & donner au P u b l i c , & fur tout aux perfonnes éclairées, toute la fatisfac
tion pollib e , lelon mes petites lumieres. Je me fuis fait de plus , une loi
¡ndiípenfable de ne m eloigner en aucune maniere de la venté , pour donner du
lultre & de leclat a ma R e l a t i o n , f u r laquelle on peut faire fonds, & fur la lin
cerite des faits q u e j e rapporte. Je ne prétens pas non plus me faire un mérité
des depenfes extraordinaires, que j'ai faites p o u r c e l a . & p o u r o r n e r c e Vovaee
& en faciliter l'intelligence. On en pourra juger par le nombre & la beauté
des lailles-douces,dont il eft r e m p l i , & qui font exeeutées avec toute la iuf
teiTe & la propreté poflible. Auffi puis-je aiTurer, que j'ai deffiné de ma propre
main, 6c d'après nature, toutes les Planches q u e j e donne au Public,fans me
ervir des lumieres , qu'on pourroit tirer des anciens Auteurs, qui ont écrit
iur.le fujet de VerftpUs & de fes antiquitez, & fans y rien ajouter ou dirainuer,
de lorte qu'on peut s'affurer que le tout eft conforme aux Originaux
qui le trouvent fur les lieux. ^ '
Cependant, comme je n'ai pas la vanité de me croire infaillible, j ' a i eu la pré
caution de communiquer mon Ouvrage à des perfonnes éclairées & capables
de juger de tout ce qui regarde l'antiquité , lefquelles ont approuvé mes
eltampes 6f mes delcriptions, & jugé que j'avois mis dans toutleurjourdescho
i e s , q u i avoient croupi depuis plus de deux mille ans dans l'obfcurité, & rendu
en cela un lervice confiderableaux curieux. Lesmêmesperfonnes, queleurmodelhe
ne me permet pas de nommer,ont auffi eu labonté, àmarequifition de
conferer mes eftampes avec les defcriptions de l'ancien Palais de Pfr/fisZw qui
le trouvent dans les Ecrits à'Herodote,àe. Xenophon,à& Diodore de Stale,iidz
¿trabón,les ont trouvées conformes aux relations de ces fameux Hiftoriens-
Hnnr île /~vn ^ /an f.n-<dont ils ont eu tant pd Ae f a/"t„ i^s^f af.û, .iOo.n„ _, qu' i l>s1 1-o nt bii e•n v o u ï ut ' J r e 'nd r. ë l a . pdùe^ *
1 conlîderation de celles que je me fuis donné e s ,d' enr i chi r mon Ou v r a g e de
plu fleurs remarques fur ces fuperbes ruines.
Cependant, comme on n'ignore pas, qu'un Auteur, qui donne un livre au Pub
l i e , s'expofe à la cenfure de ceux qui prennent plaifir à décrier, & à avilir
les cliofes qui font au delTus de leur portée, on a cru qu'on ne pourroit mieux
leur impofer filence, qu'en fe muniifant de plufieurs pieces de rocher, fur lef
quelles il y avoit des figures & des caraftereSiSc particulièrement d'un côté de
ienetre, reprefenté au num. 13 7. lequel fe trouve prefentement parmi les curiofit
e z du cabinet de fon Alteffe SerehiiTime, le Prince Antoine Ulrick, Duc d&Britns.
wtck-:Limebourg; & de la ligure, qu'on voit au num. 142. laquelle eft entre les mains
de Mr. le Bourguemaitre JVitÇm iArnfterdam. Les autres fe peuvent voir chez moi
On a ajouté à cet Ouvrage, pour la fatisfaftion du Publie, une Lifte des'
Rois de P ^ y c , qui ont gouverné cet Empire, depuis la deftruftion de Perfepolis
jufqu'àpréfent, avecl'originedecesPrinces, & l'ordre de leur Succeffion. '
On s'eft moms étendu fur les aff'aires& fur la defcription des Indes, parce que
cefontdeschofesplusconnues, & queplufieursautresl'ontfait avant moi. Cependant,
j'ai marqué tout ce qui s'y eft palTé de mon tems, & les chofes, dont
j ' a i été témoin oculaire ; & cela avec la même fincerité & la même exaftitude
que j'ai obfervée à l'égard des autres Pais que j'ai traverfez.
A u r e f t e , je n'ai pas affez de vanité, & ne fuis pas aifez prévenu de ma capacité
pour me flatter de pouvoir contenter tout le monde: jem'eftimerai alfez heureux
d'avoir l'approbation des connoilTeurs , qui m'obligeront de corriger les
fautes, dont je ne me fuis peut-être pas apperçu.
V O Y A G E S
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