l l i f i R I
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M t'
W.Fc'
V O Y A G E S
•cfûlûmes de prend
: la route regardoicnt ce trifte f p e f t a c l e , le
m m e t o u - l v e u x noyez de larmes, & le coeu
de m U a . Cependant-, comme toutes
les maifons ctoient remplies de
Ibldats , nous allâmes loger chez
Mr. le D o a e u r J r e s h m , qui fc
trouvoit en cette v i l l e , où nous palíanos
la foivee ttès-agrclblementavec
le General J U e r t . Les Rr/J/ims
avoient fait des lignes autour de la
ville & du MieKl', qui p i f l e à cot
e , p o u r faire t è t e aux qu'on
y attendoic.
Nous continuâmes notre voyage
le ¿ix-hnitîùmt par des bois remplis
de fapins, qui abondent encepaïS;
& arrivâmes fur les lo. heures :
Kroefka , oii l'on avoir pofté ur
corps de i o o . hommes. Delà nou:
indimes à Bm'îso/, pauvre vil
Borisof. l e , dont les maifons font difperfée;
deea & d e l à , fans ordre & fans re
guîarite. 11 y a cependant un c h i
teaii de bois ceint d ' u n e muraille di
terre. Monfr. A'n/Wi»^, MiniftD
d e Pr-.uffe s'y trouvoit alors. Nou
y montrâmes nos pailepo
1,708.
npli d'i
Snic,qu
tume. 11 y (
e n d o i e n t e n t i
l'ennemf qui les devoir
Nos condudeurs en fui
ment e l f r a y e z , qu'ils non
rent les larmes aux yci
permettre de s'en retourn
: r , àqu<
flous confentimes, touch,
z d e cou
paffion, &r refolùines de
notre voyage t i n s e u x . Ci
flammes de tous côtez.
Nous
chetàmes cependant, 8.
de k
chevaux pour nous conduire jufques
a ffO«« , à 16. lieues delà.
JVIais ils ne furent pas plutôt parnbla
ivéeà 1
, & C
près midi -, mais nous nous egar:
mes dans les bois, qui font fort c
p a i s , & arrivâmes fur le foir à
kjc-z-a.
- N ous en partîmes à une heure d
matin avec un guide , qui noi
conduifit jufques à BeUnes , où
y a une grande maifon, qui appa
- 1 Seigneuri'do»WJ-,&pu
nous palTàm
dans une plaine , oii
s tri
mes un regiment , nous ai
mes enfin à Krafmfel après
t r a i t e d
Nous
le vmit-&-iiHiim
les trois heures ai
défia , d'oii le P
r o i t p:
tis que nous nous trouvâmes di
un embaras inexprimable , en confiderant
qu'en avançant nous allions
nous expofer à tomber entre les
- mains des F^ilapies,<]îù f o n t a u f e r -
e I vice de la Siiede , & qu'en retoure
'nant fur nos pas-, nous ne pourrions
s éviter la rencontre des marodeurs Dangers
de la même n a t i o n , q u i fetrouvent
- I p a r m i les il&/i-TOtti,gensqnin'ont
L- pas plus d'égard pour les amis que
- ' p o u r les ennemis, & qui n'epargne-
1 roient pas leurs plus proches pa-
! tens. Ce font des fauvages qui ne
u tirent point de f o l d e , & qui neviis
I vent que de rapine & de brigandail
^ ge. U y avoir de p l u s , en ce quarr
J n e r - l à , d e s T . r t ^ m & d e s C A ^ i -
is ! ques, qui ne valent pas mieux q
age les auti
, v à - , q u e s a
ivâ- Dtendr
luâme
Mifcre
i « p.-,
fans.
Nous reltâmes a i n f i j u f -
idi fans favoir quel parti
entourez de flammes de
:z. Enfin, nous refolûmes
| d e continuer notre chemin fans con-
)ya<ï-e du£teurs , nous commettant à la
& arrivâmes fur ! garde de Dieu. Nous ne fûmes pas
village de M o - I p l û t o t fortis du village que nous
i c e Alexandre é-; rencontrâmes un parti de cavalerie,
dès le matin. Les R«ffie»s\dc Ccfaqim S,' l^daques, au fervic®
venoieiiL d'v mettre le f e u , comme des Mojnviles , aiant un olTicicr à -
ils avoient fait en plufieurs a u t r e s , . leur tête. Ils nous firent arrêter à
pour empêcher les d'y trou-1 l'inftant_. Se nous leur montrâmes
ver deqiioi fubfifter , f p e f t a c l e af- nos pafleports , pour le-fquels ils
f r e u x ' Les bois d'alenÎour éto.ent 1 n'eurent aucun égard , difant que
remplis de pauvres païfans , qui I nous étions des traîtres qm voufuïment
pour fe dérober à la fureur , lo.ent pafl-cr du coté des ennemis,
des foldaÎs a n i m e z , & y cacher ce Nous en étions4a lors qu un jeune
nu'ils avoient pù fauver. On tn , Allemand,<iai etoit parmi e u X , s a -
, \ i o i t d'autres, par-c. par-là , qui ; vança & leur repréfenta hardiment
iraifoien
quoi l'i
gr:
D E C O R N E I L L E LE B R U N ,
ient t o r t , & qu'ils nous lieues de nous , Sc
injultic
lui do
; t , q élu
e. 11 nous dit
i craindre , &
inçoit au grand
t ê t e d'un corps
:ompagnons qui
, fe retirèrent au
laiflérent en renes
me grand,
d'entr'eu)
id coup de foué
lui rendit avec ufur
cnfuitc de ne rien
q u ' u n General s'av.
pas vers nous, à la
de cavalerie. Ses c
ne l'ignoroient pas^
plus vite , & nous
pos. Nous n'en fill
pas furpris.
fachant bien que ces gens-là , qui
font fort refolus lors qu'il s'agit de
p i l l e r , font des lâches , lors qu'ils
trouvent la moindre réfiftance, &
prennent la fuite aufli-tôt qu'ils
voient tomber un de leurs compagnons.
Le corps dont le jeune Alkmand
venoit de nous parler fi
nous en moins d'un quart heun
étoit commandé par deux Aides d(
camp généraux, dont l ' u n é t o i t ^«
glois & l'autre Allemand. VJaglois
qui nous connoifl-oit,nous fit mill,
honnêtetez & nous lui apprîmes ci
qui nous étoit a r r i v é , en le prian
de nous dire s'il croyoit que nou:
pùilions avancer en fùreté. 11 nou
aiTura que la chofe étoit impollible
, tant parce que les Cofaque.
a S e i g n e u r.
,it le feu à
rois lieues
rterefl'e. Se
i p . a r l e C o -
:onfeillade
IS a r r ê t e r.
Rufflens étc
brûler ce qui reftoit de
à rompre les p o n t s , que p:
nous ne pourrions éviter la
t r e de ceux qui étoient au
de la Suede , qui pilloient
qui s'oflrro.t à leurs ye
pargnoient fouvent pas
de ceux qui avoient le
tomber entre leurs main;
f i i l i
tourr
bien
3ccupe2
illages,
ui fervice
nt tout ce
s , & n'elêmela
vie
lalheur de
Scqu'aini
confeilloit de
avec lui, à quoi il fallut
is refondre. Au relie , il
envoya un cavalier après nos cond
u d e u r s , qui vinrent nous rejoindre
avec leurs chevaux , de forte
qu'aiant deux chevaux à chaque
traineau , nous eiimes bien-tôt rejoint
le parti qui nous avoit fi malt
r a i t e z de p a r o l e s ,& l'Officier
glois falua de quelques coups de
fouet celui qui le commandoit, pour
lui apprendre fon devoir.
Nous apprîmes au(li que les Cofaqiies
Suédoisn'étoitat qu'î 4. ou f
peu après à la maifon d'ni
Folonois, à laquelle on m
9. heures du foir. A t:
delà nous en trouvâives i
qui avoit l'air d'une for
des troupes commandé
lonel Gehcinii qui nous
palfer outre , fans n<
parce qu'on y attendoit Suédois.
Nous pafl'âmes enfuite par plufieurs
endroits où l'on avoit pollé
des t r o u p e s , & arrivâmes fur les3.
heures au palais de Lefio^a, où étoit
le P r i n c e Alexandre de Menjikof.
Nous nous étions flattez d e l e rencontrer
p l u t ô t ,& nous nous étions
feparez pour cela de la grande troupe
avec une efcorte de 4. cavaliers,
à I C e Prince nous reçut très-gracieu-
11 fement. Nous le priâmes de nous
apprendre s'il n'y auroit point d'aut
r e chemin par lequel nous pùilions
continuer notre voyage en f u r e t é,
ou s'il voudroit bien avoir la bonté
d'envoyer un trompette à l'armée
Suedoife pour nous procurer un faufconduit.
11 r é p o n d i t , à l'égard du
premier point , que la chofe étoit
abfolument impoilible, les troupes
Suedoifes étant répandues de tous
c ô t e z , & qu'il feroit inutile d'y envoyer
un t r o m p e t t e , puis qu'ils
n'en vouloient point admettre ; &
qu'ils en avoient déjà fait maflacrer
deux ou trois,&- quelques tambours ;
mais q u ' i l nous confeilloit d e nous en
retourner à A i o / » » . 11 me leconfeilla
même particulièrement, fachant
que j'étois chargé des curiofitez
que j'avois apportées àePerfe
& des Indes. Après l'avoir remercié
de fes b o n t e z , je lui fis une relation
fiiccin
il nous ordo
dant 3. jours
pofez à la fu
nois, qui éto
b o i s , qu'il
& qui n'épa
: d e i m voyage, &
a de le fuivre penpour
n'être pas exit
des païfans Foloit
répandus dans des
us falloir t r a v e r f e r,
aient perfonne. Auff
i , " n e f a ù r o ï s - j e jamais aflez me
louer des bontez de ce Prince. 11
nous apprit que l'avantgarde des
troupes Suedoifes croit arrivée, trois
heures après notre d e p a r t , au dernier
château où nous avions pafle,
&