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321 V O Y A G ES
jjQ, des châteaux: 3.1a maifon de la pofer à un danger manifeiì:e,en les 1705.
zloà. Compagnie ivw/fâi/e .• 4.. celle des .rompant. En un mot, on ne .fau-Ji.oa,
Anglais: 5. celle des : ó.jroic guere punir plus rigoureufeun
autre château: /.lanouvelle raai-
Ibn de la Compagnie Hollandoife.
ment ceux qui ne s aquittent pas
de leur devoir qu'en les reléguant
dans un lieu comme celui-là. Cependant
Cimetie- Le Cimctiere des Euroj>eans eil •
îopian^"'^^^ nord de. la. ville, & rempli de
tombeaux élevez, couverts de dômes.
Le grand nombre de ces tombeaux
ne doit pas furprendre, parce
que l'air y eil fort mauvais ,
Mortalité l^e Ics grandes chaleurs y
cnété. emportent beaucoup de monde, &c
fur tout les iievres chaudes, qui y
regnenc plus qu'en aucun heu, &
vous enlevant en 24. heures. Les
mois d'0£tobre & de Novembre
n'y font pas moins dangereux. L'air
y eft ordinairement ou fort humide
ou exceflivement fee : Le dernier eft
le moins à craindre, & l'eau eft plus
fraîche 6c meilleure à boire alors,
que lors que le tems eft pluvieux,
l'humidité lui donnant un mauvais
goût, & la rendant mal faine. On
envoye chercher, fur des chameaux,
la meilleure eau à Eyfienj dans les
montagnes, à 4. lieues de la mer,
parce que c'eft la plus faine du
pais. On en fait veniraufll de
ban, à une lieue de la ville, proche
de la mer} mais elle n'eft pas
fi bonne. Nous eumesunaiTezbeau
tems, pendant le fejour que j'y fis,
mais la chaleur dura plus longtems
qu'à l'ordinaire, dont on fut
fort incommodé. Elle eft infiipportable
lors qu'elle parvient à uncertain
point, auquel, on m'a alTuré
qu'elle fait fondre la cire à cacheter.
Dans cette extremité on fe
Sccffive. niet en chemife, & on fe fait arrofer
depuis la tête jufqu'aux pieds.
Notre Interprete avoit un puits
dans lequel il paifoit une partie
de la journée. Au refte, ces chaleurs
exceilives ne manquent pas de
caufer de grandes maladies, comme
on l'a déjà obfervé,& bien heureux
font ceux qui n'y fuccombent
pas. Cependant il ne laiffe pas d'en
refulter mille incommoditez,entre
lefquelles on doit mettre au premier
rang, les vers qui penetrent
dans les bras Se dans les jambes, &
on ne laiife pas d'y trouver
pluiieurs perfonnes de mérité
& de confideration, que l'intérêt,
& l'efperance de faire une grande
fortune y attire, Se que la mort y
enlève fouvent avant qu'ils foienc
parvenus à leur but.
Les vaiifeaux mouillent à une de- VaifTeaw
mi lieue de la ville, & on y en-^^®"*^®-
voye de petites barques pour les
charger Se les décharger, à l'aide
de certaines perfonnes. ordonnées
pour ce fervice.
Les principales liles du golfe île d'Or-
Perfiqiie, font premièrement, celle®"'*
à'OrmuSi à trois lieues de Gamron.
La capitale de cette Ifle , & du
Royaume de ce nom, étoit autrefois
fameufe , entre les villes de
r ^ i , p a r la grandeur de fon commerce.
Elle eft à l'embouchure du
golfe, proche de la côte meridionale
de Perfe, étoit gouvernée
ci-devant par fon propre R.oi,fous
la protection des Fortugais, qui en
démolirent la citadelle. Les Perfes,
alïïftez des Anglois, s'en rendirent
maitres en 1622. 8c la ville
eft toujours allée en decadence depuis
ce tems-là. On en eftime encore
la citadelle , 6c on y admet
rarement des étrangers. Il n'eft pas
même permis à leurs vaiifeaux d'en
approcher , de crainte de donner
de l'ombrage. Il y avoit autrefois
proche de cette Ifle un fable fur lequel
on trouvoit des perles, qu'on
y a empoifonnées à ce qu'on dit.
L'iile de Lareke eft à cinq lieues Lareke.
de Gamron^ au fud-fud-eft: Se celle
de Kismis, à 4. lieuè's 6c demie,Kismis.
au fud-fud-oueft. C'eft la plus
grande des trois. Se elle a 6. à 7.
lieues de long. On en tire la meilleure
partie du bois , dont on fe
fert pour la charpente de Gamron^
Se pour le radoub des vaifteaux étrangers
qui s'y rendent. Elle s'étend
jufques à Con^C) Se les vaiifeaux
qu'on n'en fauroit tirer, fans s'ex-'peuvent paffcr entre deux.
Ces