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Ii.oa.
1706.
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C H A P I T R E L X X VL
Chofis remarquables a Gamron. Situation i/'EiTîn. Cotonjners.
Plantes extraordinaires. Arrivée du Gouverneur de Gamron.
Départ de cette ville. Arrivée a Laer & ?/Jaron.
Joique j'eiiiTerefola demeren-
,dre incellamment: à lfpahan,)c
fus obligé de ixiter quelques jours
• à Gamron i poury attendre des voitures
de Zjie-raes ou Chiras-, Se
p;n- cette railbn j'allai me divertir
a hi campagne, avec Mr. le Direc-
Maifon" maifon de qui
decani- n'eíl qu'à une bonne lieuë delavil-
Firef^" ^^^ d'une montagne, d'oii
teur. l'on a une très-belle vue l'urla mer,
Ôc vers Gamron. C'eft proche de
l'endroit où eil l'arbre , dont par-
Fautedele islx.'TavcmicT avec des éloges,
si""' conviennent aiTurément
pas. Tout ce qu'on en peut dire
eit, que les branches en font courbées
jufques en terre,qu'elles y ont pris
racme, ont pouiTé des jets , qui
relTemblent à de jeunes arbres. Au
refte cet arbre n'eft pas des plus élevez,
Se ne fait pas beaucoup d'ombre.
J'en ai mêmevûplufieursfemblables
aux Indes ^ aux environs de
Mdakke & fur la côte , auxquels
on donne le nom de Pafsjaer. Il y
a en cet endroit une petite maifon,
qui fert de retraiteaux Benjans'pendant
la nuit. Nous trouvâmes, en
Courtiers nous en retournant,des courtiersde
cnjans. nation j qui fe divertiiïbient
en pleine campagne avec deux danfeules
du pais , & d'autres bouffons,
qui faifoient des fmgeriesaux
flambeaux , car le foleil étoit couché.
Nousnousapprochàmes d'eux.
Se ils nous regalérent de liqueurs
chaudes, de confitures &: d'autres
friandifes.
Le vingt-îrorjîem, je louai deux
perfonnes deux ânes , félon la
coutume du lieu , avec un condufteur
pour me rendre à Ejjin,
où il demeuroit , & d'où il devoir
me conduire par tout, où je
T O M . II.
voudrois aller. Ce lieu-U eil à 5.
bonnes lieues de Gamron yà^^ns une
plaine, à une demi lieue des montagnes
, & confifte principalement
en jardins, & en de petites maifons,
habitées par de pauvres gens. La
Compagnie y a une maifon, & c'eil
le lieu d'où l'on fait venir la meilleure
eau , qui fe trouve à Gamron.
Ce que j'y trouvai de plus remarquable,
fut un certain arbre,
dont la tige avoit 52. paumes de
tour, & étoit droite par le milieu,
remplie de branches, greffes à pro-Arbre ex.
portion , avec .de petites feuilles, traordi-.
Cet arbre s'appelle 6c por-"^'^®'
te une efpece de pomme fauvage.
On en trouvera larepréfentationaii
num. 233 , une de fes branches
avec fes feuilles d'après nature,
au num. 234. On a taillé plufieurs
noms fur fonécorce,6con voit dans
le tronc une petite maçonnerie blanche,
que les Benjans ont en grande '
veneration , à caufe que cet arbre
eft confacré à un de leurs Saints.
Le jardin o\i eft cet arbre leur appartenoit
autrefois ; mais ils l'ont
vendu par une fotte fuperftition,
s'étant mis dans l'efprit, que ceux
qui y habitoicnt mouroient jeunes.
Lors que j'y fus il appartenoit à
rinterprete desyÎ}7gloîs. Ilscroyent
cependant que ceux qui ont la fièvre
& d'autres maladies , en gueriffent
en y allant en pelerinage.
Je trouvai en ce quartier-là des coton"-
cotonniers auOE grands que des pommiers
ordinaires,au lieu quelesautres
reflcmblent plus à des plantes
qu'à des arbres ; mais les feuilles en
font femblables.
J'y obfervai auH"! une fleur blan-Juc«.
che, ou plutôt les feuilles de la plan-
C c c te
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