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19. oa.
L f ! églifcï.
rent, ont autant de propreté dans
leurs maiibns que les plus conliderables
parmi nous ; & leurs apparu
temcns font remplis de tableaux Se
de très-beaux meubles.
Les r u t s . Les rues y font couvertes de poutres
rompues, & fi dangereufes à
traverfer , qu'on eft continuellement
en danger de tomber & de fe
blefler : outre qu'elles font remplies
de décombres de maifons, qui reffemblcnt
en pliifieurs endroits à
des ruines,caufées par un embrafement.
Mais la neige qui tombe en
hyver les applanit & en courre les
défauts.
Il y a deux églifes en cette ville,
dont l'une fert aux Reformés , &
l'autre aux Lvthaims , dans lesquelles
on prêche deux fois le dimanche.
Elles font proche l'une de
l'autre furie bord de la riviere. Le
miniftre demeure à côté de l'églif
c j Scie cimetiere, où l'on enterre
à la maniéré de notre pais, eft entredeux.
On ne fait point le fervice
dans les églifes pendant l'hyver,
à caufequele froid eft trop violent,
mais dans un appartement de la
maifon du miniftre j bien échaufé,
& deftiné à cela.
Vasdih de cette ville du
Tille. côté de la riviere, de deffus un de
nosvaifleaux, qui y étoit à l'ancre.
On le trouvera au Num. 11. Tout
y eft marqué par des chifres ;
moins ce qui eft vifible, comme
I. Oesptije logeroediszii, ou l'églife
du repos de la vierge Marie.
j . Vé%\iitLutherknne. 3.L'églife
Reformee. 4. Le palais di Allemagne.
5. Le tribunal de juftice & l'arceflal
du Grand duc. 6. Le palais
Rujjiin. 7. La maifon du Goofi ou
grand doiianier fur la riviere. 8. La
grande églife. 9. La citadelle. Le
Gouverneur avoit autrefois une
puiffance abfoluë dans cette ville;
mais on en changea le gouvernement
l'année paffée, &on y établit quatre
bourguemaitres aiant totit le ma- 1701:
niment des affaires civiles & de la ly-O^t--
police. Il s'y rend tous les ans un
grand douanier, vers le tems que
les marchands y arrivent, pour veiller
bourguemaitres , dont le premier
demeure dans la ville, le fécond
ûKolmegra, & les deux autres
dans les lieux circonvoifms. De forte
que l'autorité du Gouverneur ne
s'étend plus que fur la milice j les
à la recepte des droits que fa
Majefté Czarienne tire dunegoce,
& acheter les chofes dont la Cour
a befoin. Ge douanier a quatre aflîftans,
qui agiflent en fon abfence j
& qui fe nomment Gofiieni-fotni ^
c'eft-à-dire fubdeleguez ; d'entre
lesquels on le choiiit lui-même. On
tire outre cela, quelques perfonncs
de la populace , dont le nombre
n'eft pas limité , qu'on emploie
dans les villes & dans les villages.
Ces gens-là font obligez de travailler,
pendant une année, fans être
gagez, d'obéir aux ordres des
douaniers & de leurs ailiftans j eu
égard à tout ce qui fe rapporte aux
droits & aux revenus du Grand
duc. On les emploie pour cela de
tous côtés, & on leur donne des
foldats, en cas de befoin, pour empêcher
les fraudes, & fe faifir de
ceux qui les commettent. Et lors
qu'ils ont fervi leur année on en met
d'autres à leur place.
Toutes les chofes neceflaires à la Abon.
vie, fe trouvent en abondance en
cette ville. Il y a beaucoup de^"""'
volaille & à très-bon marché, puisque
les perdrix n'y valent que deux
fols la piece: Il s'en trouve de deux
fortes, dont les premieres fe perchent
fur les arbres & font de la
couleur des nôtres, & parfaitement
bonnes. Les autres font blanches en
hyver, chofe extraordinaire, & fe >5
nomment Koeroftie en langue du
pais. Il s'y trouve aulîi de deux
fortes de ZéirerJ, oifeaux de la grandeur
de nos dindons, & d'un beau
plumage. Les mâles font ordinairement
noirs, mêlé d'un bleu fort enfoncé,
& les femeles plus petites
& marquetées de gris. Les lievres
n'y abondent pas moins & ne fe vendent
que quatre fols la piece. Ils
font blancs en hyver & les lapins
noirs. Les bécaifes y valent deux
ou trois fols la piece. Onyaaufli
beaucoup de canards , & entr'autres
une efpece, que l'on nomme
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