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C O R N E I L L E LE B R U N.
1705 , long. Il y a plufieurs carafteres
j»iiv.' Turcs furlesmursdeccttcporte, &
les débris d'une tourau-delTus. On
entredelàdansiinegrande rue, à la
gauche de laquelle, il y a uncimetiere,
&imjardin ruiné à droite, avec
plufieurs édifices. Cette rue
s'étendjufquesaucoeur de la ville.
le danger auquel il alloits'expofer, 170^.
Se qu'il n'avoir rien à craindre en 13. Janv.
reliant où il étoit , oil fes ennemis
ni le Roi même , n'oferoit ufer de
violence contre lui : mais ce Seigneur
connoiiTant ion innocence. Se
pouiTé par la fatalité de fonétoile,
ne lailTa pas de fe rendre à la Cour,
qui a une petite lieuë de tour. Sous joîi il f u t parfaitement bien reçu &
l e r e g n e d ' ^ t o le grand, cette vil- fort careffé. Perfuadé d'ailleurs
le étoit gouvernée par un certain Sei- qu'au cas que le Roi eût voulu fe
"neur , nommé Emân-CouU-Chan, defaire de l u i , il n'avoit qu'à deîequel
ctoit fort eftimé de cePrin- mander fa t ê t e , en vertu delà puifcc,
tant il caufe des grands fervices fance abfolue des Monarques Orienquefon
pere avoit rendus à l'Etat taux, il n'avoir aucun foupçon, &
dans la guerre contre les Î i i m , qu'à cela même fut caufedefaruine. Le
caufe de ceux qu'il lui avoit rendus Roi le fît aifalliner dans le bain, par
lui-même, en s'emparant d• e l•a f' or - fes plus grands ennemis , entre lef-"-
tereffe iCOrmus , qu'il prit fur les
quels fe troilva fon propre gendre.
Tortngais par l'aflillince des Anglois,
Non contens de cette viftime, ils
place fi confiderable,qu'elle ¡immolèrent à leur haine 50. filsna-
<• • . - ^ - - C ^ - ' l - n ,1.-. /111 ' il 1 on V 1-1I n e i cre"r
fornioit autrefois le R.oyaume de ce
nom, avecles terres & les villes qui
en dépendoient, & qui s'étendoienc
prefquejufques à Latr. Le R.oi pour
recompenfer ce fervice donna à ce
Seigneur le ticre de Duc, ou de Gouverneur
de tout le pais qui s'étend
depuis cette villejufques à Gamron.
Relation Ce Prince le nommoit auffi ordinaitragique
rementfon grand Duc; & lor^ que
t^e^ur' la Compagnie des Inàts, Hollandoide
Gam- Je ^ vint trafiquer la premiere fois en
Perfe , fous la diredion de Hubert
Uljmchi il donna à ce Seigneur un
plein pouvoir de traiter avec elle
aux conditions qu'iljugeroit les plus
convenablesaubiende l'Etat > chofefort
extraordinaire dans un pais,
où les Rois font fi jaloux de leur autorité&
deleurpuiiVance. Gela rte
manqua pas aulll d'exciter contre lui
la jaloufic des Miniftres & des Seigneurs
delà Cour, qui refolurent fa
ruine après la mort du R.oi JbaSy
qui eut pour fucceffeur le Roi
Ton petit-fils, auquel ils ne manquèrent
pas de rendre ce Gouverneur
fufpe£t. Ce Prince prévenu contre
lui, lui envoya ordre de fe rendre inceiTamment
à la Cour, fous pretexte
de lui communiquer une aftaire de la
derniere confequence, maiseneftet
pourfedéfairedelui. Celui-ci returels
qu'il avoit , aux plus âgez
defquels ils ôterent la vie, & firent
crever les yeux aux autres. Telle
fut la fin de ce grand homme.
Lors qu'on eft parvenu au bouc
de la rue, dont on vient de parler,
on en trouve plufieurs autres remplies
de boutiques, qui fe croifenc
à droite & à gauche. Les Inàkns y
ont un Caravanferni, & il y a quelques
Armeniens^ quin'yfontpas un
grand negoce.
On trouve au coeur de la ville un
grand édifice, dont la façade reffembleàcelle
d'une mofquée, avec des
portiques &; deux belles tours, dont
le haut eii: endommagé. Cet édifice,
qu'on nomme Madré zeZmori Couh
Chany eil un college public, où l'on
étudie en toutes fortes de fciences.
11 y a 6. grandes mofquées en cette
ville, dont la premiere, dediée à un
des 12. Imans , fe nomme Ghatoen
Kjeomet: l^i.Zeyd alla dien Ofeyn:
la 3. Sjegnoerbags : la 4. Zadaed -
mier Mahomet : la 5. Chja 't zieraeg ;
& la derniere Mad-zyd non , ou la
nouvelle mofquée. 11 y a une autre
grande ville, à côté de celle-ci,jointe
au pont, dont on a parlé > & on m'a
alTuré, qu'outre les mofquées qu'on
vient dénommer, il y en a 300. autres
petites, qui fervent de chapelfolutd'obcïr,
contrclefcntimentde ¡les, & 200. bains. Cette ville con-DiCpoÈ.
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