D E C O R N E I L L E L E B R U Í Í; 2^9
¡ 7 0 4 , figures combattant contre des lions.
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9. Nov. O n trouve aufll dans les deux portiques
du nord, qui n'en font pas
éloignez, des figures armées de lances
3 dont la têce a 2. pieds & 7.
jyouces de hautjS: la main qui tient
la lance 10. pouces de large. Ce
morceau étoit encore entier, parce
qu'on n'en avoit pu approcher pour
le rompre, l'entrée en étant bouchée
par une grolTe pierre, de forte qu'on
ne voit ces figures que de côté : fans
cela j'aurois tâché d'en couper une
mainj le reile du corps, jufques à
l'cftomach eft fous terre. Je trouvai
de cette maniere 300. figures '
connoiflables à l'édifice qui eft à
l ' e f t , & le plus proche de la montagne
: Aux ruines qui font au fud,
26. grandes figures,tant d'hommes
que de bêtes, fur les pilaftres des
portiques. Dans chacun des tombeaux
de la montagne 50. figures
humaines, fans compter celles des
bêtes j en tout 100. De forte qu'en
les joignant toutes, & y comprenant
celles qui fe trouvent encore
aux efcaliers ruinés, & en d'autres
endroits, je croi qu'elles fe montent
environ au nombre de 1300. hommes
& bêtes.
Les Perfes nomment le refte de
ces anciennes ruines Cbil-minaer ou
Chel-mmaer-, c'eft-à-direles4o. Colomnes,
comme on l'a déjà remarqué,
& ce nom-là lui aura apparemment
été donné dans un tems où il
n'y en reftoit pas davantage } le
mot de Chil^ fignifiant^/iiimifi,&:
menaer une tour. C'eft même une
choie aiTez ordinaire en Perfe, que
de donner ce nom-là à un bâtiment
qui a environ un pareil nombre de
colomnes > chofe qu'on a obfervée
en parlant du Palais à'ifpahan, auquel
on donne le même nom, quoi
que le nombre des colomnes , qui
s'y trouvent n'y réponde pas exactement.
Negligcn. D'autres voyageurs j qui ont écrit
ce des avant moi, ont confirmé cette vérité,
en ajoutant que les colomnes,
qui y reftoient au nombre de 4,0,
écoient toutes en ruines. Il faut affurément
que ces Meflleurs-làaient
examiné 6c parcouru ces fuperbes
voyageurs.
ruines avec une negligence inexcu-1704
fable, puis que j'ai trouvé tantpar 9. no^;
les bafes> qui font encore viiibles,
que par les trous où ces colomnes
ont été pofées qu'il y en a eu 205.
11 refte à parler de l'habillement Habiiledes
figures, qui différé abfolument Tncat dé
de tous ceux, que j'ai vû ailleurs,
êc n'a aucun rapport à ceux des
Gî'ecs ou des Romains , ni même à
ceux des anciens Perfes. Les regies irrcgulade
l'art n'y font pas même obfer- [.j^^f^jj
vées, puis qu'il ne paroit point de
mufcles dans les nuditez, & que les
figures en general ne marquent aucun
mouvement ; on n'y a obfervé
que les contours, ce qui faitqu'elles
font roides, guindées & fans agrément.
L'habillement & les drapperies
ont le même défaut, tout y
eft femblable & fans g o û t , comme
il paroit par les planches que j'en
ai faites, fans y rien ajouter> ou y
rien diminuer.-
Les proportions ne laiiTent pas pj-opo;.;
d'y être aifez bien obfervées , tant tionsbied
à l'égard des grandes que des petites
figures. Cela marque que ceux "
qui les ont faites n'ont pas manqué
de capacité, & qu'ilsontpeut-être
été obligés de fe dépêcher trop,
pour y pouvoir apporter tous les
foins, requis, pour les finir & y donner
la derniere perfection. Cependant
, la plupart des ornemens en
font d'une grande beauté, auiTi-bien
que les chaifes fur lefquelles ^ on
voit des figures afiîfesj ee qui eft vifible
nonobftant que ces chaifes-là
foient fort endommagées. Auffi y
a-t-il lieu de croire qu'il y avoir
autrefois d'autres beaux morceaux,
que le tems a détruits } & je ne
doute même pas qu'il ne s'y foit
trouvé des figures rondes entières
i 6c qu'il n'y ait eu des chofes encore
plus remarquables > 6c d'une
plus grande perfection, dans un lieu
où l'on voit de fi fuperbes reftes. On
les prend aujourd'hui pour celles
d'un feul édifice , parce qu'on n'y
fauroit rien diftinguer : bien des gens
même prennent les pierres de rocher
dont il étoit compofé pour un marbre
blanc, & celles des efcaliers pour
un marbre noir. Quant à moi je
fuis
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